Contrôle physique des fonctionnaires : Paralysie totale des services concernés

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«Chacun de vous sera jugé sur son bilan», disait IBK à Moussa Mara et son gouvernement à leur nomination après le départ de Oumar Tatam Ly. Cette phrase semble être mal comprise par certains qui font n’importe quoi pour attirer les faveurs du président au dépend de la bonne marche des affaires de l’Etat. Cela semble être le cas du ministre du Travail, de la Fonction Publique et des Relations avec les Institutions, M. Bocar Moussa Diarra qui n’a eu autre chose pour se faire remarquer par la hiérarchie que de lancer une vaste opération de contrôle physique dans la fonction publique. Une opération qui n’est pas encore terminée, mais qu’on peut d’ores et déjà juger vouée à l’échec. 

 

Bocar Moussa Diarra
Bocar Moussa Diarra

Lancée le 20 octobre dernier, cette opération se passe dans un tel désordre que l’on est en droit de se poser la question  si l’état n’est pas en manque de moyen pour payer les travailleurs maliens qui se battent tous les jours pour faire bouger l’administration. Le cas des établissements scolaires est évocateur : «cela fait plus d’une semaine que certains groupes scolaires sont paralysés, pas pour des raisons de grèves comme on a l’habitude de le voir, mais parce que les enseignants courent derrière leurs salaires et le résultat est connu, les enfants sont obligés de rester à la maison pour attendre que cette histoire se termine», a dit un parent d’élève visiblement en colère.

Prévu pour deux jours (25-26 novembre), le contrôle physique, au niveau de l’éducation risque de se prolonger jusqu’aux congés de fin de Noël. Une mauvaise répartition serait à la base de ce désordre. Imaginez les enseignants de 15 à 17 groupes scolaires, plus les académies et les Centres d’animation pédagogique (CAP) au même lieu de contrôle. Pour certains enseignants, il n’est pas question d’enseigner sans son salaire du mois passé. Aujourd’hui, c’est la colère et la consternation au niveau des enseignants.

 

La ruée vers les centres d’état civils

Les mairies sont au centre de l’opération et pour cause, c’est elles qui délivrent une partie des documents que les agents doivent présenter lors du contrôle physique, il s’agit entre autres du certificat de vie collective des enfants, copies d’extrait d’acte de naissance, certificat de mariage.

Ce qui fait que  depuis le début de l’opération, lundi 20 octobre, c’est la ruée vers les mairies du District de Bamako. Résultat : celles-ci sont débordées et empêchent les agents fonctionnaires des mairies de se faire contrôler à leur tour, ainsi le mercredi dernier s’est déclenché une émeute à la mairie de Magnambougou parce qu’un agent a voulu se retirer pour aller faire son contrôle. Les fonctionnaires en rang ne voulaient pas attendre et ont essayé d’empêcher l’agent en question de se déplacer. Pourtant l’agent avait passé plus deux semaines à cette tâche, preuve de la mauvaise organisation de l’opération.

Même cas de figure au niveau de la marie  de la Commune V, ou un agent  nous a confirmé qu’à leur niveau, c’est la  forte pression durant toute la journée «les usagers sont trop pressés. Chacun veut être servi le plus rapidement possible. Ils sont impatients et adoptent parfois des attitudes violentes, nous faisons souvent  l’objet des propos injurieux», nous a confié notre interlocuteur, il continua en nous confiant «malgré la pression nous pouvons délivrer des fois plus de 500 documents, car nous sommes conscients que les fonctionnaires ont été pris à dépourvus dans cette opération, donc il faut les venir en aide sans quoi, certains risquent d’être privés de leurs droits par notre faute. Mais qu’à cela ne tienne, ces usagers  doivent comprendre que nous aussi on est dans le besoin d’aller nous mettre en règle  pour ne pas perdre nos droits, si seulement le département avait pensé a tout ça», a-t-il  déclaré pour terminer.

L’indifférence du Ministre Bocar Moussa Diarra met en colère plus d’un au sein de la grande famille de la fonction publique. Imaginez des agents, pères de famille qui ne sont toujours pas rentrés en possession de leur salaire du mois d’octobre, jusqu’ici.  Pas un seul instant le ministre Diarra ne sait pas comment ils font vivre leurs familles.

L’essentiel pour lui, c’est qu’il soit bien noté au niveau du gouvernement et les enfants qui ne vont pas à l’école depuis plus d’une semaine ne le regarde pas. Ce qui énerve davantage les contrôlés, c’est le fait qu’il ne va rien se passer pour ceux qui seront pris en flagrant délit de vol à l’issue de cette opération.

Nous reviendrons sur cette opération de propagande dans nos prochaines éditions.

Issa KABA

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2 COMMENTAIRES

  1. On a l’impression que ces ministres n’ont pas de conseillers. Comment peut-on organiser une cacophonie de cette nature sans égards pour des chefs de familles qui sont obliges de faire la file d’attente pendant trois jours pour toucher des salaires de misère. Avait-on vraiment besoin de lier le contrôle physique et le salaire? Je dis non! Il suffit de contrôler les gens en début de mois et de virer leur salaire a la banque en fin de mois. Même s’il fallait prendre une année, cela éviterait ces attroupements et cette paralysie de tous les services(ceux qui contrôlent et ceux qui sont contrôles personne ne travaille). La médiocrité a de beaux jours encore dans ce pays.

  2. Cette operation de controle physique n’a ete que caffouages, laxisme, malorganisations, mal pensee depuis le depart des derapages et des journees de travail perdues pour rien.
    Je ne suis pas oppose a la chose en tant que tel, mais il faillait une plus planification et organisation pour que tout se passe bien.
    Quel de gouvernement de mer-de encore qui se jette dans les chose betement sans prendre le temps necessaire et suffisant pour bien faite les choses, tres decevante cette action qui etait censee que connaitre le nombre + ou – exact des nos fonctionnaires et de combattre la fraude a ete encore une autre action de faudrer et de distraire le peuple en les delocalisant sur les problemes importantes de l’heure a gerer d’abord et cette operation pourrait venir apres.

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