Une administration provisoire va désormais présider aux destinées du Conseil malien des chargeurs (CMC). L’élection consulaire des délégués du district du samedi 30 octobre 2021 a connu des contentieux au niveau du tribunal administratif de Bamako, qui a ordonné son annulation et la reprise des listes électorales de la capitale. Pour pallier le vide juridique, le ministère des Transports et des Infrastructures a pris ses responsabilités.
Deux listes de candidatures s’affrontaient dans les trois sections (imports, exports et transit) le samedi dernier à la mairie du district de Bamako, pour l’élection des délégués consulaires du Conseil malien des chargeurs (CMC) du district. Il s’agit de la liste A dirigée par Bourama Mounkoro, le trésorier général du bureau sortant du CMC et Babalaye Daou, son président sortant. Ce dernier avait formulé une requête au tribunal administratif de Bamako contre 126 inscrits de la liste A pour défaut de candidature et de paiement de la cotisation. Selon l’arrêté de convocation du collège électoral, tout inscrit doit faire acte de candidature sur une liste de candidat pour être membre consulaire. En plus de l’enregistrement avec paiement de cotisation sur la liste complète justifié par le reçu de la banque ou la quittance du CMC.
La Commission électorale présidée par Alassane Mangara, 1er substitut du procureur de la République près le tribunal de la Commune IV, n’a pas tranché la demande du plaignant Babalaye. Celui-ci s’estimant lésé a saisi le vendredi (veille des élections consulaires) le juge des référés du tribunal administratif de Bamako.
Dans son jugement N°454 de l’audience du 29 octobre 2021, le juge administratif a annulé la décision du président de la Commission électorale du district de Bamako en date du 27 octobre portant rejet de réclamation de la liste B de candidature et validation de l’inscription des 126 électeurs sur la liste électorale du Conseil malien des Chargeurs (CMC) de la délégation du district de Bamako pour absence de liste électorale et de liste de candidature publiée, conformément à l’arrêt d’organisation des élections du CMC. Le même jugement ordonne la reprise du processus électoral avec l’établissement de nouvelles listes électorales et de candidature.
La reprise du processus électoral ordonnée par le tribunal administratif n’a pas eu l’effet escompté. Le vote s’est déroulé le samedi. Sauf que la liste B de Babalaye Daou a boycotté le scrutin largement remporté par la liste A de Bourama Mounkoro.
En plus de la délégation de Bamako, les mêmes contentieux existent à Kayes et Ségou. Pour éviter le vide juridique à la tête du CMC, le ministre du Transport et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko avait prévu ce cas de figure depuis début octobre en signant par anticipation l’arrêté de mise en place d’une administration provisoire. Cette instance de dernier recours va siéger probablement pendant 6 mois. Il reste à savoir le nom de celui ou celle qui aura la lourde charge de le piloter le temps de finir le contentieux électoral.
Ce n’est pas la première fois dans les institutions consulaires de notre pays. La Chambre de Commerce et d’industrie du Mali (Ccim) est passée par là en 2012-2014 avec Mamadou Tiény Konaté et en 2014-2016 avec Youssouf Bathily élu et réélu par la suite président de la Ccim.
Abdrahamane Dicko