La colombe1 est déjà vendue, un autre hôtel est sur le marché entrain de chercher un acheteur. Et beaucoup d’autres promoteurs d’hôtels cherchent désespérément à louer leurs bâtiments à des promoteurs d’écoles privées.
Voici le tableau sombre de la situation des hôtels à Tombouctou aujourd’hui. Pour ceux qui ne le savent pas, la ville mystérieuse du Mali regorge suffisamment d’hôtels (une dizaine d’hôtels et autant de camping). Tombouctou étant la deuxième destination touristique du Mali après les pays dogons, ces hôtels faisaient carrément le plein au moment de la saison touristique et étaient moyennement fréquentés au moment de la saison morte.
Mais depuis la présence d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) dans le nord du Mali avec ses prises d’otages occidentaux, l’activité touristique s’est sensiblement baissée à Tombouctou. Les ambassades des pays occidentaux ont déconseillé leurs ressortissants de venir même à Mopti à plus forte raison Tombouctou. La ville étant classée dans la zone rouge.
Cette situation du non venu des touristes a sapé l’économie de la sixième région administrative du Mali. Car la ville tire 65% de ses revenus dans les activités touristiques. Aujourd’hui, le désarroi se lit sur les visages des jeunes à Tombouctou. Les guides ne reçoivent pas de clients, les hôtels, campings et restaurants ont licencié leurs employés, les produits artisanaux n’ont plus de preneurs… Bref, c’est la désolation.
Les hôteliers se plaignent surtout des factures de l’EDM et des impôts et taxes qu’ils doivent payer malgré le manque d’activité. Ils se disent aujourd’hui incapable de faire face à toutes ces obligations, raison pour laquelle certains ont vendu ou cherchent à vendre et/ou à louer les bâtiments de leurs hôtels.
Souhaitons que la lutte multiforme qui est en cours contre AQMI aboutisse pour que les choses retournent à la normale à Tombouctou afin que nos hôteliers ne vendent pas tous leurs établissements.
Modibo Keïta.
