Suite à une plainte de la quasi-totalité des conseillers, le tribunal administratif de Kayes a suspendu la décision du préfet ordonnant la reprise de fonction du président du Conseil de cercle de Kayes. Modibo Timbo, qui est en liberté provisoire, avait été incarcéré pour des faits présumés d’atteinte aux biens publics, fractionnement de marché et délit de favoritisme.
Modibo Timbo ne retournera pas dans son fauteuil de président du conseil de cercle de Kayes. En tout cas pas pour l’instant. Puisque la quasi-totalité des conseillers ne souhaitant plus travailler avec lui ont à la suite d’une délibération décidé d’attaquer la décision du Préfet de Kayes devant le tribunal administratif de la première région administrative du Mali. Cela, conformément aux articles 126, 138 et 294 du code des collectivités territoriales du Mali.
Incarcéré pour des faits présumés d’atteinte aux biens publics, fractionnement de marché et délit de favoritisme, Modibo Timbo a bénéficié d’une liberté provisoire après le paiement d’une caution de 50 millions de FCFA. Une fois sorti de prison, il a saisi le Préfet de Kayes d’un primitif sans ordonnance afin que celui-ci ordonne à son intérimaire de faire la passation des charges.
Après analyse de la décision, les conseillers réunis en session se sont opposés à la décision du Préfet. Après délibération, le Conseil a soumis à la tutelle sa décision de ne plus travailler avec Modibo Timbo. Comme ils ne peuvent pas le révoquer, ils ont, sur la base de cette délibération, saisi le tribunal administratif de Kayes aux fins de demander la suspension de la décision du préfet ordonnant la prise de fonction du président du Conseil de cercle.
Ils ont été suivis par la justice qui a suspendu la décision du préfet ordonnant la reprise de fonction du président du Conseil de cercle de Kayes. Au-delà des faits présumés d’atteinte aux biens publics, fractionnement de marché et délit de favoritisme, les raisons du divorce entre les conseillers et Modibo Timbo s’expliquent par le fait que celui-ci, en 12 ans de mandat, n’a réussi à faire une réalisation dans aucune des 28 communes du cercle de Kayes. Aussi, durant ses huit d’incarcération, les conseillers ont découvert plusieurs manquements dans la gestion de Modibo Timbo.
En attendant la décision finale de la justice, le conseil reste dirigé par son ancien vice-président Mamoudou Bah dit Makambo, qui devient de facto le président de l’institution.
Conseil régional de Kayes, un amalgame savamment orchestré
Le verdict du tribunal administratif de la première région administrative du Mali semble donner des ailes à des forces occultes qui font le parallèle entre la situation du conseil de cercle et celle du conseil régional. Il est vrai que Modibo Timbo et Bandiougou Diawara ont tous été incarcérés pour des faits présumés de détournement de fonds et qu’ils sont tous en liberté provisoire. Mais la comparaison s’arrête à ce niveau.
Ainsi, conformément à la loi, le gouverneur de la région a ordonné la reprise de fonction de Bandiougou Diawara. Celui-ci a repris fonction sans la moindre contestation d’un conseiller. C’est son retour à la tête du conseil régional qui semble déranger certains de ses concitoyens pour des raisons qu’eux-mêmes savent.
Ce sont eux qui tentent de créer une tempête dans un verre d’eau en orchestrant savamment un amalgame. Le tout sur fond de dénigrement du président du conseil régional pour le discréditer aux yeux de la population.
Ces soi-disant gardiens du temple (vide) tentent par tous les moyens de faire transposer la situation du conseil de cercle à celle du conseil régional. En vain. Ils parlent de 10 ans de mandat illégal oubliant que Bandiougou Diawara n’est pas le seul dans cette situation et que ce n’est pas lui qui empêche la tenue des élections.
Cette entreprise de dénigrement s’apparente à un pétard mouillé. Puisque si la quasi-totalité des conseillers du conseil de cercle se montrent hostiles au retour de leur président, ce n’est pas le cas de leurs collègues du conseil régional qui ont bien accueilli le retour de leur président, en témoigne la passation de témoin entre le président intérimaire et lui.
Bandiougou Diawara a été incarcéré par la justice et c’est celle-ci qui lui a accordé la liberté provisoire conformément à la loi. Et jusqu’ici le président du Conseil régional demeure un présumé innocent tant que la justice n’a pas établi sa culpabilité. Ne pas l’admettre c’est aller à l’encontre de la loi. Ce qui est antirépublicain et par conséquent une rébellion sévèrement réprimée par la loi au nom de laquelle ils disent se battre.
Abdrahamane SISSOKO