Les responsables de l’Association des propriétaires fonciers et de concessions rurales de Sokonafing (Apfcrs) ont animé une conférence de presse le samedi 03 juillet 2021. Objectif : prendre à témoin l’opinion nationale et internationale sur les exactions commises par « des prédateurs fonciers » à l’encontre de la population de Sokonafing,avec la complicité des autorités communales et du tribunal de Kati. Citait en présence des notabilités coutumières et de la mairie de la commune III.
Des titres fonciers pleuvent sur Sokonafing et cela fait des malheureux. La dernière en date, la démolition d’un bâtiment par un certain Ousmane Sidibé, l’un « des prédateurs fonciers. » Avec d’autres, notamment Dionké Yaranangoré dit Babou Yara qui a, à lui seul, 11 hectares, Abdoulaye N’Diaye. Ces fortunés sont en train de se partager la part du lion à Sokonafing en présentant des titres fonciers venus du cercle de Kati. Pourtant, selon un document mis à la disposition des journalistes, la section administrative de la Cour suprême, en son audience publique ordinaire du 8 janvier 2015 et délibéré le 9 janvier 2015, avait tranché que Sokonafing ne relève pas de la juridiction du cercle de Kati, mais celle de la commune III de Bamako. Comment le Tribunal de Kati peut-il piétiner une décision rendue par la Cour suprême, la plus haute juridiction du pays, en délivrant des titres fonciers au nez et à la barbe de la justice malienne, se questionne le Colonel Moussa Fadiala Kanouté de l’Apfcrs. Selon lui, l’argent a pesé sûrement lourd que ces décisions de la Cour suprême. « Des individus fortunés sont venus réclamer des terres qui ne leur appartiennent pas, avec des permis d’occupation délivrés par Kati. Nous avons tous nos permis d’occupation délivrés non pas par la mairie de Kati, mais celle de la commune III… Malgré tout, nous vivons avec la peur au ventre. Nous avons peur qu’on ne nous déloge de chez nous un beau jour », a-t-il évoqué d’un air inquiet, avant d’inviter les «prédateurs fonciers » à régler leur problème avec « la mairie et non avec les propres habitants de Sokonafing. » Pour sa part, il sollicite l’implication des autorités de la transition pour faire éclater toute la lumière sur cette affaire qui n’a que trop duré, afin que les vrais propriétaires des parcelles concernés puissent continuer leur travail de construction en toute sérénité.
À sa suite, le chef de village de Sokonafing, Sabatié Traoré, a retracé l’historique de ces parcelles dont il est question depuis les temps coloniaux. Il se dit déçu au plus haut degré par la justice malienne et dit ne plus placer sa confiance en aucune institution malienne pour l’aider dans ce combat. Aussi, ildemande aux autorités maliennes de se ressaisir sans quoi à un moment donné, Sokonafing ne se laissera plus marcher sur les pieds sans répondre. «Ces terres nous ont toujours appartenues, bien avant la pénétration coloniale.En ce moment Kati n’était même pas cercle. Dans ces conditions, de mon vivant, je ne cèderai pas un centimètre de nos terres à qui que ce soit », a fait savoir l’octogénaire.
Pour conclure, il lance un appel aux habitants à rester soudés pour barrer la route à « ces prédateurs fonciers » qui ne jurent que par l’argent pour spolier les terres des pauvres paysans.
Cheickna Coulibaly
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