Dans la salle Mieruba, le 29 Mai dernier, les ‘Tisserands’ ont réservé un accueil des grands jours à la délégation du BPN/RPM conduite par Mme Djiré Djénéba Diarra, secrétaire administrative adjointe de la direction du parti. Elle était accompagnée, pour la circonstance, de l’Honorable Mamadou Diarrassouba, secrétaire à l’organisation, de Harimakan Keita, de Kaba Diarra, et de nombreux autres dirigeants du parti présidentiel dont les représentants des bureaux nationaux des femmes et des jeunes. Ont également convergé avec les militants les représentants des sept sections, ainsi que des responsables élus parlementaires de 5 cercles sur les 7 que compte la région de Ségou, le Président du conseil de région, les maires RPM de la région, entre autres.
Dans son discours de bienvenue, l’Honorable Seydou Dembélé, président de la coordination régionale des sections RPM de Ségou, non moins secrétaire général de la section RPM Ségou, a campé le décor en insistant sur le contexte de la conférence ainsi que sur les opportunités qu’elle offre notamment pour renforcer la cohésion au sein du parti. En procédant à l’ouverture des assises, Madame Djire Djénéba Diarra, a d’abord fait observer une minute de silence à la mémoire de leur camarade Lamine Dessé Coulibaly récemment décédé avant d’assurer les militants du soutien indéfectible du BPN pour les futures échéances électorales. Et de les inviter par la même occasion à la consolidation des acquis du gouvernement.
L’Honorable Mamadou Diarrassouba s’est pour sa part étendu sur l’histoire du RPM depuis sa création, le 30 Juin 2001, ainsi que son parcours marqué par trois congrès ordinaires, quatre conférences nationales et une conférence nationale extraordinaire. Au service du parti majoritaire se trouve une structure bien organisée autour d’un bureau politique de 88 membres, 57 sections nationales, 23 sections étrangères, 771 sous-sections et deux mouvements affiliés (Jeunes et Femmes). Le député élu à Dioïla s’est en outre appesanti sur les difficultés traversées par le Bureau Politique National après la victoire de 2013. Il a retenu entre autres l’arrivée pléthorique de nouveaux adhérents en l’absence de lignes stratégiques définies et de stratégie de gestion concertée, l’indispensable mutation de parti d’opposition en parti au pouvoir, le report successif des élections communales, régionales et du district de Bamako. Et de conclure son exposé en évoquant la nécessité de corriger les erreurs et d’atténuer les effets des incompréhensions pour que le RPM puisse rayonner.
Kaba Diarra a quant à lui entretenu les délégués à la conférence régionale sur la problématique des élections de façon générale. Après un aperçu du calendrier des prochaines consultations communales, locales, régionales et référendaires, il a exhorté les militants à la bonne préparation desdites échéances conformément aux recommandations de la 4è conférence nationale ordinaire et de la première conférence nationale extraordinaire.
- Diarra n’a pas non plus passé sous silence es défis que doit relever par le gouvernement dans le cadre des élections : mise à jour du fichier électoral biométrique de façon coordonnée ou consensuelle, prise en compte des électeurs potentiels disposant d’une carte NINA, etc. L’exposé de M. Kaba Diarra s’est conclu sur une interpellation des militants pour accompagner le processus électoral, consolider le leadership politique du RPM et porter le drapeau de la décentralisation.
Harimakan Keita – dont l’intervention a porté sur les acquis du gouvernement face aux engagements de la campagne présidentielle du président de la République en 2013 – est d’abord revenu sur le contexte sociopolitique de la prise de pouvoir par I.B.K avec 77,6% des voix. Selon lui, ce «plébiscite» présidentiel s’explique par la qualité de son projet de société accompagné du slogan «Pour l’honneur du Mali, pour le bonheur des Maliens ». Ce projet de société présidentiel, a- t-il poursuivi, engage également le parti quant aux promesses de réhabiliter l’autorité de l’Etat, d’assainir le cadre des affaires pour garantir une croissance économique, de favoriser l’accès du plus grande nombre de Maliens aux services socio-sanitaires de base, la consolidation et l’établissement des droits humains, entre autres. Il s’agissait, en définitive, de la lourde tâche de sortir le pays du gouffre, de l’inscrire dans le concert des nations et de le mettre sur la voie de l’émergence.
Après deux ans et demi de gestion étatique, il est tout à fait logique de s’interroger sur l’état d’exécution dudit programme afin de situer les responsabilités et identifier les écarts, estime Harimakan Keïta. Et l’émissaire du Bureau Politique National de relever une kyrielle d’acquis de l’action gouvernementales parmi lesquels la réconciliation et le rétablissement durable de la paix et de la souveraineté (l’Accord d’Alger), la réforme de l’outil de défense pour 1230 milliards afin de restructurer les FAMAS sur une période de cinq ans, la bonne gouvernance économique et financière avec l’apurement de la dette intérieure au titre des années 2014 et 2015. Ce n’est pas tout. A l’actif du régime actuel, M. Keïta cite également la stabilisation des prix des produits de première nécessité, le désenclavement en cours avec l’autoroute Bamako-Koulikoro, le pont de Kayo et ses voies d’accès, le 2e pont de Kayes et celui de Ségou, le nouvel aéroport de Bamako. Le bilan du secteur éducatif se caractérise par la construction et l’équipement de 801 classes, puis le recrutement de près de 5 milliers d’enseignants toutes catégories confondues. Un tableau tout aussi reluisant est saillant dans les domaines de la promotion de la femme, de la croisade contre la corruption et la délinquance financière. Quant au secteur agricole, il se caractérise par des actions dans le sens du développement d’une agriculture durable, moderne et compétitive avec l’affectation de 15% du budget national au secteur, la subvention des intrants agricoles, tracteurs et engrais, etc. Dans la même veine, l’émissaire du BPN évoque également le relèvement du niveau des plateaux techniques des services d’urgence des hôpitaux de Bamako et Kati, l’amélioration du service dans les hôpitaux régionaux, etc., tandis que dans le domaine de l’urbanisation et de l’habitat, les autorités s’apprêtent à réceptionner des milliers de logements sociaux. De quoi inciter les militants à œuvrer pour la réussite du 4è congrès ordinaire du parti et à soutenir les chantiers ouverts par le gouvernement.
La conférence régionale de Ségou a été l’occasion pour les militants de poser moult questions relatives entre autres aux difficultés de fonctionnement du Bureau politique national, les multiples reports des élections communales et régionales, la relecture des textes du parti permettant d’ouvrir le BPN aux jeunes, la question du genre, la mise en place de la coordination de cercle du mouvement des femmes, l’état des lieux de la gouvernance publique par la mouvance présidentielle et le retard dans la tenue d’un congrès de renouvellement du BPN. Les réponses données par les émissaires du Bureau politique nationale n’auront pas été assez satisfaisantes pour que les délégués fassent l’économie d’un chapelet de recommandations ayant trait à la restitution régulière de l’action parlementaire aux sections et sous-sections, l’appropriation des textes du parti par les militants, le respect de la hiérarchie au sein du parti, la création d’un cadre de réflexion et de formation pour faire connaitre la vision du Président, puis l’engagement des militants en faveur d’une victoire aux élections prochaines futures en générale et particulièrement les législatives partielles de Baraouéli.
La conférence a été clôturée par une note d’espoir ainsi mise en relief par la présidente : « camarades, bâtir une stratégie c’est faire des choix et donc prendre des risques. C’est dans le dialogue et les échanges que l’on s’enrichit, s’améliore en corrigeant les erreurs et en atténuant les incompréhensions. Nous avons écouté les militants, entendu leurs cris de détresse, vécu leurs angoisses et leurs frustrations. Nous avons conscience des toutes les difficultés. Une seule perspective est à l’ordre du jour c’est le renforcement de la cohésion au sein du parti. Il le faut pour soutenir la vision du Président, pour la protéger contre les attaques et les agressions. Il faut se mobiliser derrière le Président et sa vision ».
Amidou KEITA