La liste des éducateurs préscolaires retenus pour servir en Commune VI du District de Bamako au titre de l’année scolaire 2007-08 est déjà connue. Une liste qui a fait beaucoup de frustrations car n’ayant pas tenu compte du mérite des différents postulants.
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La décentralisation de l’éducation est un des axes majeurs de la refondation du système éducatif qu’a entrepris notre pays à travers le programme décennal de développement de l’éducation (PRODEC) depuis mars 1996.
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Elle se traduit par le transfert de compétences et de ressources du Ministère de l’Education Nationale aux collectivités territoriales de façon à mieux les impliquer et les responsabiliser dans le développement et la gestion de l’école tel que stipulé dans la loi n° 95-034 du 12 avril portant Code des collectivités territoriales en République du Mali.
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Pour une meilleure adaptation, les plus hautes autorités du pays ont privilégié un transfert progressif de compétences aux collectivités territoriales. Les dispositions prévoient la prise en charge des ordres d’enseignement par les collectivités territoriales selon leur taille. C’est ainsi que les communes rurales ont en charge la gestion des écoles communautaires et de certains aspects du préscolaire et du Premier cycle de l’enseignement fondamental. Le Conseil communal s’occupe des seconds cycles et les assemblées régionales des lycées.
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Pour les cas spécifiques de Bamako, c’est la Mairie du District qui s’occupe du recrutement de professeurs d’enseignement secondaire selon ses capacités et les besoins exprimés.
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Au titre de l’année scolaire 2007-08, la Mairie de la Commune VI a procédé à des recrutements d’enseignants préscolaires. Pour ce faire, une commission composée de travailleurs de l’Académie d’enseignements de la rive droite et de certains agents de la Mairie dont Ténémakan Koné , 5e adjoint au maire, a été mise en place. Cette commission devait s’occuper des résultats d’un test préalablement passé par les candidats. La Mairie a souhaité l’implication des certains travailleurs de l’Académie en question pour des besoins pédagogiques. Mais cela n’était qu’une farce car au niveau de la Mairie, ils n’ont jamais voulu tenir compte de la méthode de sélection de l’Académie. Les résultats, qui étaient longtemps disponibles à la Mairie pour des besoins de falsification, ont tardé à paraître. A leur parution, il y a quelques semaines, c’était le désarroi de la part des candidats qui pensaient être retenus, au vu d’une considération de niveau. Parmi les postulants, figuraient des diplômés de l’Ecole de formation des éducateurs préscolaires (EFEP) qui sont sortis avec de bonnes mentions. Ceux-ci ont été exclus au profit d’autres qui entretiennent des relations particulières avec les premiers responsables de la Mairie de la Commune VI et même s’ils ne sont pas les plus méritants.
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Cette magouille, si elle devrait continuer, ne permettre pas d’atteindre les effets recherchés à travers l’implantation de la décentralisation en général et le transfert de compétences aux collectivités territoriales en particulier.
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Le préscolaire n’est pas le domaine du profane ou du médiocre. C’est là que commence l’éducation des tout-petits. Ce qui en fait la chose des professionnels. Ceux-là qu’on a mis sur la touche en Commune VI.
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Abdoul Karim Maïga
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