Cité des enfants :rnAu cœur d’une gestion scandaleuse

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    Créée par l’ancien président de la République Alpha Oumar Konaré pour l’épanouissement des enfants du Mali, la Cité des enfants, que dirige depuis sa création en 1999 le Directeur Général Sékou Dembélé, est devenue le lieu d’une vague de scandales. Détournement de millions, de matériel et abus de pouvoir, sont entre autres maux que nous avons pu relever à la suite d’une enquête que nous avons menée pour  situer les responsabilités.

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    En créant la Cité des Enfants, les autorités de l’époque, avec, à leur tête, le président de la République, voulaient à travers une telle institution, donner un cadre de promotion aux tout petits. Des organes comme le parlement des enfants n’ont pas tardé à être créés et mis sous la tutelle de la cité, laquelle est aussi sous tutelle du ministère de la Promotion de la femme de l’enfant et de la famille, département créé en 1997. Mais des problèmes ne vont pas tarder à faire surface, car, très vite, le service va être confronté à un manque criard de ressources humaines. Les employés, qui ont été recrutés pour les besoins de la cause, tout comme le Directeur, n’ont que le diplôme de l’Institut National des Arts (INA). De ce fait, elles n’ont pas les compétences requises, c”est-à-dire la formation spécialisée, pour bien cerner les questions infantiles comme des spécialistes, sortis des grandes écoles ou facultés. Conséquences, le service est confronté à un problème criard de programmes de formation à l’endroit des enfants et l’amateurisme le dispute à l’inexpérience et à l’approximation.

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    Face à cette réalité, des travailleurs, soucieux de la gravité de la situation vont chercher à nouer des relations de partenariat avec des partenaires extérieurs, afin que ceux-ci puissent soigner cette plaie. Mais c’était, dit-on, sans compter avec l’égoïsme du Directeur général de l’établissement, lequel ne voulait pas voir un de ses subalternes émerger. Pour plus d’illustration, il nous a été rapporté que le Directeur Général n’hésite pas à signifier à ses employés qu’il reste le seul et tout-puissant chef du service, qui peut recruter qui il veut et foutre à la porte qui il veut et comme bon lui semble, sans la moindre inquiétude. Pour ses collaborateurs, le directeur dans son comportement hautain, fait croire qu’il a droit de vie et de mort sur tout le personnel.

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    Une dame, ancienne compressée de la poste et engagée à la cité comme contractuelle, Mme Coulibaly Fanta Traoré, dit, par ses relations, avoir pu se trouver une bourse d’études avec des partenaires français, qui avaient vraiment envie d’appuyer la Cité dans le perfectionnement de ses ressources humaines. Mais elle va très vite se rendre compte de l’égoïsme de son Directeur, quand après seulement deux années d’études, ce dernier lui a refusé le congé pour les deux autres années indispensables au reste de la  formation.

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    Le Directeur que nous avons rencontré, nous a indiqué, qu’il ne s’est jamais opposé au perfectionnement de ses ressources humaines, au renforcement des capacités. D’ailleurs, affirme-t-il, il les exhorte fréquemment à étudier, convaincu que seul le savoir est l’arme qui ne trahit jamais.

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    Mais le problème à ce niveau est que Mme Coulibaly, qui dit s’être vue refuser le reste de sa formation en France, et son inscription dans une école de la place, sous menace de se voir radiée du service par le tout-puissant Directeur, nous a montré des notes de mise en congé forcé, bien signées du DG, que ce dernier ne cesse de lui administrer depuis qu’il a compris en elle qu’elle tient à son projet de formation. Non seulement le Directeur lui refuse le congé demandé, mais pour la sanctionner sévèrement il la met en congé obligatoire, au moment où elle cherche à travailler.

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    Interrogé, le Directeur nous a fait savoir que c’est sur demande de Mme Coulibaly elle-même, laquelle lui aurait dit qu’elle veut suivre des cours à domicile, qu’il est amené chaque fois à faire ces notes de mise en congé de généralement six mois. Mais le Directeur s’est montré très agacé quand nous lui avons voulu voir la note écrite de demande de mise en congé que Mme Coulibaly lui a adressée, toute chose pouvant être la preuve palpable de ce qu’il nous  avance. Nous en sommes venus à croire Mme Coulibaly, selon laquelle le directeur Dembélé cherche coûte que coûte à se débarrasser d’elle à travers ces manœuvres. Or, depuis que le Directeur, (qui devait faire valoir ses droits à la retraite depuis longtemps), et son agent sont entrés en conflit, les Français, qui voulaient venir en aide à la Cité à travers le renforcement des capacités des ressources humaines, ont suspendu leur coopération.

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    Mais selon ce que nous avons pu comprendre de ce bras de fer entre le Directeur Sékou Dembélé et son agent, c’est qu’il ne date pas d’aujourd’hui, car la même dame nous révèle que le Directeur, pour des raisons inexplicables, a eu à supprimer la section marketing, qu’elle dirigeait depuis son arrivée à la Cité. Faux, rétorque le Directeur Dembélé, lequel soutient que la suppression de la section marketing est intervenue par suite d’une décision du Conseil d’Administration, qui l’a trouvé improductive et de ce fait inutile. Ainsi, poursuit-il, quand ledit service a été supprimé, il a cherché à recaser Mme Coulibaly dans la section communication, où d’ailleurs tout était fin prêt pour l’accueillir. Faux, rétorque Mme Coulibaly, qui indique que le Directeur l’a  même chassée de ce bureau pour l’attribuer à une autre personne du service. La dame se dit victime de tortures psychologiques de tout genre de la part de son Directeur, dont l’une a consisté à interdire à ses collaborateurs toute forme de communication avec elle. Conséquence, dans le service, personne ne lui dit encore bonjour, et même si  elle salue quelqu’un, on ne lui répond pas. Mme Coulibaly dit aussi avoir été chassée de la tête d’une autre section, qui est le centre de séjour, par le même Directeur, pour des raisons qu’elle-même n’arrive pas à expliquer.

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    Pour rappel, ce service a été créé pour  l’hébergement des partenaires extérieurs, qui viennent en mission dans notre pays.

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    Mais Mme Coulibaly n’est pas la seule personne qui se plaint de ce Directeur général à la Cité des enfants, car, il nous été aussi rapporté que deux Directeurs des Affaires administratives et financières ont été aussi limogés par le même Directeur, qui les aurait chassés pour faire venir sa propre fille, Aminata Dembélé, laquelle est passée en un rien de temps du statut de vendeuse de fruits en comptable de la cité.

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    Interrogé, le directeur argue que la suppression de la Direction Administrative et Financière de la cité découle de la volonté du même Conseil d’Administration, qui a jugé nécessaire d’instituer un service comptable à la place d’une DAF. Et en ce qui concerne la venue de sa fille, qui est venue en soutien de la comptable titulaire, une certaine Youma, le directeur martèle que personne ne peut lui faire ce reproche, car, persiste t-il, sa fille a bel et bien cette compétence. Mais le DG s’est gardé de nous préciser le type de diplôme avec lequel sa fille jouit de ce droit.

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    S’agissant du marché de l’entretien, on reproche au Directeur de l’avoir attribué à son propre fils, Sidiki Dembélé de la société SOPRESCO, dont l’astuce a consisté à falsifier son nom de famille pour s’attribuer un autre nom : Koumaré. Histoire pour lui de masquer une gestion patrimoniale qui ne dit pas son nom.

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    Pendant ce temps, selon d’autres accusations, le Directeur s’est même permis de supprimer le service de la cuisine à la Cité, pour l’attribuer à l’hôtel Marco, situé au cœur de l’ACI, avec lequel il négocie les marchés relatifs à la restauration des camps d’excellence, annuellement organisés chez nous, et celle des invités de marque qui viennent parfois séjourner dans la Cité. D’ailleurs, on raconte que le matériel de cuisine payé à plus de trente millions de nos francs, a été aussi bradé au même hôtel sans que compte rendu n’ait été fait à qui que ce soit. Mais le Directeur soutient que le matériel en question n’a pas été vendu, qu’il a été confié à une restauratrice du nom de Emma Traoré, que la suppression de la cuisine ne relève pas de sa décision et qu’il n’est ni de près ni de loin impliqué dans la gestion de cette restauration.

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    Des sources dignes de foi nous ont rapporté qu’au moment où Adam était encore présidente du parlement des enfants, le président Konaré aurait octroyé sur demande des enfants, environ cinq millions de nos francs à ladite structure, mais précisent-elles, cet argent a été détourné par le même Directeur général. Ce qui a même contribué à détériorer sérieusement les relations entre Adam et le DG.

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    Faux, rétorque le Directeur qui soutient que depuis qu’il est en service dans la Cité, il n’y a jamais eu de brouille entre lui et un président du parlement des enfants. Concernant l’affaire des cinq millions, il avoue qu’effectivement vers 2001, la présidence de la République a octroyé au parlement des enfants cinq millions de nos francs, mais poursuit-il, ladite somme a été transférée au compte de la DAF du ministère de la Promotion de la femme de l’enfant et de la famille, et le décaissement se fait en fonction du devis des besoins que les enfants élaborent à chaque évènement. De ce fait, le Directeur de la Cité n’est impliqué nulle part dans le processus de décaissement de l’argent en question. « Tout est géré par la DAF du département » nous a-t-il indiqué. Nous avons malheureusement tenté de joindre Adam, l’ex-présidente du Parlement des enfants pour en savoir davantage, mais pour le moment en vain.

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    Toutefois, nous rassurons nos lecteurs que ce n’est que partie remise et que nous allons revenir plus en détail sur d’autres aspects de cette calamiteuse gestion, qui prévaut à la Cité des enfants, depuis sa création et qui échappe jusque-là aux services de contrôle financier.

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    Abdoulaye Diakité

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