Chronique : Gueule de bois : Bahagan ne vieillira pas!

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Il était évident que le chef rebelle Ibrahim Ag Bahagan, qui fut l’homme qui a marqué négativement l’esprit de plus d’un malien pendant  ces dernières années n’allait pas mourir sur son lit de sommeil. C’est donc à la suite d’un accident que cet homme a tourné définitivement dos à sa base et à son arsenal de guerre, comme prédisait son destin en cette nuit de destin du mois de carême, celle du vendredi à samedi 27 août 2011.

Les parents, proches et compagnons d’arme des victimes de Gossi, Leré,Kidal et bien d’autres zones du nord du Mali peuvent maintenant remercier Dieu d’avoir donné de la plus belle manière  leur revanche.

En effet,  de la même manière que son mentor Kadhafi, Ibrahim Ag Bahagan s’en est allé comme une chandelle, à la seule différence que le premier a préféré le grand galop dans le vide contrairement à lui qui a nagé entre quatre planches, les pieds devant.

Si tout deuil produit des réactions physiques, affectives et comportementales celui de Bahagan a été un ouf de soulagement pour de nombreux Maliens. Cela en considération de sa funeste réputation. Toujours prompt à commettre des actes de rébellion, Ibrahim Ag Bahagan, s’il a été un bon père de famille ou chef de tribu, il ne l’a été que pour ses progénitures, ses caméristes et sa clique, jamais pour ses autres concitoyens, sa région et son pays.

Du coup sa mort est une grande avancée pour le développement du nord, le raffermissement des liens entre les Maliens du sud et du nord, la paix et la stabilité sociale.

Lui n’avait jamais su, que d’autres grands chenapans avant lui ont tous péri à la porte du grand Mali. Ce pays, pauvre mais riche de sa dignité culturelle.

S’il n’a vécu que quarante neuf printemps, Bahagan a commis plus de crime, humilié plus d’humains  que son âge.

 Que pourra-t-il dire à Dieu ?

Qu’il a été seulement un grand acteur de la lutte contre le braconnage des biches dans le désert. Alors que lui-même n’a fait l’objet d’aucune retenue pour prendre en otage, torturer et tuer ses semblables.

Vieillir, c’est découvrir la transparence, brûler les frontières, fondre les limites, abattre les paravents…Y a-t-il plus passionnant voyage que celui de la vie ? Jusqu’à la mort incluse ?

Dors dans ta paix Bahagan 

Moustapha Diawara

 

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