Après deux conférences de presse ici à Bamako, l’Association de Dagakane a décidé de passer à la vitesse supérieure. Cette semaine à Yélimané, lundi et mardi derniers, l’association a organisé un grand rassemblement au siège de Dagakané et un sit-in géant devant la préfecture pour demander le départ du préfet, le colonel Mady Kama Diawara.

 

L’Association Dagakane accuse leur préfet d’être à la base de plusieurs malentendus dans le cercle de Yélimané et l’incarcération de deux de leurs leaders à la maison centrale d’arrêt de Bamako. Il s’agit de Bakary Diambou et  Toumani Traoré. Depuis un bon moment l’Association demande la démission du préfet ici à Bamako. Et le lundi soir, les femmes de Dagakane ont assiégé la préfecture avant d’être dispersées par une forte pluie le même jour.

C’est à la suite de l’appel de la présidente nationale de l’Association de Dagakane, Bayedia Mody Doucouré résidant en France via un appel téléphonique, lors du rassemblement au siège de Dagakane, que les femmes  l’association venues des 12 communes de Yélimané ont décidé d’assiéger la préfecture pour la démission de Mady Kama Diawara. Elles étaient des centaines de femmes et de jeunes filles au siège du mouvement et devant la préfecture pour la démission du préfet. Elles ont été dispersées par une forte pluie devant la préfecture.

Elles sont décidées et elles appellent à la libération de Toumani et Bakary Diambou et aussi la démission de Mady Kaman. « Nous ne voulons plus du préfet. Il ne fait que diviser nos populations. Il ne rassemble point. Nous voulons qu’il démissionne », clamaient les femmes qui s’étaient réunies devant la préfecture. « Nous sommes décidées. Nous resterons ici jusqu’à son départ », ont- elle crié avant la forte pluie très poussiéreuse qui a mis fin au sit-in.

Les deux principaux responsables à savoir, président de Dagakane à Bamako et celui du cercle de Yélimané, respectivement Moussa Cissé et Sadio Niakaté, ont tous les réitéré leur revendication de la libération des deux leaders et la démission du préfet. A les en croire, des actions continueront dans la légalité et pacifiquement jusqu’à satisfaction de leur revendication. Ils en appellent aux autorités de porter un regard sur le cas de Yélimané.

 

Koureichy Cissé

Envoyé spécial à Yélimane (Kayes)

 

 

Bakary Diambou de Dagakane :

11 arrestations, plus de 400 jours de détention

 « De 2015 à nos jours, mon mari, Bakary Diambou, a été arrêté 11 fois et sans aucun jugement », tel était le cri de cœur de Mme Mamou Gakou, la femme de Bakary Diambou, lors du sit-in devant la préfecture de Yélimané ce début de semaine pour la démission du préfet et la libération de Bakary Diambou et Toumani Traoré.

Bakary Diambou de Dagakane

 Depuis l’éclatement de la crise de non-paiement de la taxe de développement régional et local (TDRL), entre les autorités préfectorales de Yélimané et l’Association Dagakane, le porte-parole du mouvement et 1er vice-président, Bakary Diambou a fait l’objet d’arrestation 11 fois selon son épouse. Toutes les fois, les mêmes chefs d’accusation (instigation à la violence, trouble à l’ordre public, usurpation de statut, vice-présidence de Dagakane etc.).

Le hic, il n’a jamais été jugé à en croire son épouse, Mamou Gakou. Ses détentions vont de 3 à 189 jours et il a fait aujourd’hui plus de 400 jours de détention, soit 1 an et environ 3 mois de 2015 à nos jours. Sa dernière arrestation date du 5 juillet dernier et traine encore à la maison centrale d’arrêt. « Il a toujours été arrêté puis remis en liberté sans aucun jugement », déplore son épouse.

Bakary Diambou est leader de l’Association Dagakane qui se trouve derrière plus de 3 milliards d’investissement dans plusieurs secteurs de développement, santé, éducation, agriculture et humanitaire dans le cercle de Yélimané. L’association a construit des centres de santé, des écoles, des forages et autres infrastructures dans le cadre du développement à Yélimané. Les dépenses sont prises en charge par des collectes auprès de la diaspora malienne dudit cercle en France et ailleurs : Témoignage de plusieurs personnes.

Depuis 2015, l’association serait en demande d’annulation d’une taxation volontaire de 1000F ajoutée à la taxation obligatoire (TDRL), dans les années 80 pour des besoins d’infrastructures dans le cercle. Les besoins auraient été réalisés, à savoir un poste de gendarmerie, une maison d’hôte entre autres. Et la taxation volontaire n’a plus sa raison d’être pour Dagakane qui mène cette lutte depuis 2015.

Durant toute la lutte, Bakary Diambou est toujours entre les 4 murs aux mains de la justice et sans jugement. Souvent arrêté lors des meetings, dans la rue et chez lui nuitamment, a confié sa femme qui crie son ras-le-bol et demande à ce que ça s’arrête ! Diambou est marié à deux femmes et nourrit 3 enfants, a-t-elle fait savoir tout en martelant : « Que ça s’arrête ».

 

Koureichy Cissé

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