De plus en plus les femmes, qu’on qualifie de "sexe faible" jouent un rôle de premier plan dans la société et cela dans tous les domaines et sur tous les plans. En effet, les femmes en uniforme ne cessent de graver les échelons en occupant des postes de responsabilité. Célestine Dombwa, est un exemple frappant pour avoir longtemps mûri cette idée de faire carrière dans la police. Intelligente et entreprenante, elle fait honneur aux autres femmes en tant que Commissaire. Sur les 15 commissariats de Bamako et des ceux des régions et cercles, Célestine est la seule femme chargée d’un commissariat de sécurité. Son courage et son abnégation lui ont permis d’atteindre ses objectifs.
De l’école catholique au Burkina Faso à l’école " Notre Dame du Niger ", Célestine fut une élève brillante. Toutes choses qui permettent d’obtenir en 1982, son diplôme d’étude fondamentale (DEF). Le bac en série lettres la conduire à l’Institut national des Sports (INS). Comme ses parents ne voulaient pas qu’elle soit policière, elle décide alors d’aller à l’INS puisqu’elle était une athlète confirmée. C’est en 1985, à la suite d’un concours d’entrée à la police, qu’elle fut admise. "J’avais beaucoup d’admiration pour les premières femmes policières qui m’ont précédée dans leurs ténues correctes " avoue-t-elle
Quatre ans plus tard, elle sort avec un diplôme de maître d’éducation physique et sportif. C’est ainsi, qu’elle a progressivement gravé les échelons à partir de 1988 d’abord comme sous- officier, sergent de police, inspecteur et commissaire. "Elle est tout le temps sortie major de sa promotion ".
"Je suis fière d’occuper ce poste de Commissaire et de savoir que je mérite ce poste ".
En tant que porteur d’uniforme, Célestine est une femme qui fait de son mieux pour mériter la confiance placée en elle. " Elle connaît son métier et respecte le corps " témoigne un de ses collègues.
Originaire de San (région de Ségou), Célestine avec ses 50 ans, est comme un baobab. Grâce à sa ténacité et son amour pour le travail bien fait, elle s’envolera le 13 novembre pour deux ans en RDC comme observateur des Nations Unies. Et pour cause, elle fait partie de celles qui se battent pour la cause des femmes. Cette dame est un exemple à suivre.
Célestine a eu à travailler respectivement à la Police spéciale des chemins de fer, à la direction générale de la Police en qualité de secrétaire, à la Police spéciale de l’aéroport, au 4e Arrondissement, à l’Interpol, au Cabinet du Directeur de la police, à la Brigade d’investigations judicaires ( BIJ) comme Commandant adjointe, au bureau de la Coopération internationale et de la documentation (cabinet du directeur en temps que chef de division). C’est de là qu’elle a été envoyée en qualité d’ observateur des Nations Unies en Haïti en 2006 où elle était la seule femme dans le contingent malien. C’est dire qu’en sa qualité de femme, elle a eu à servir à l’étranger au nom de son pays. A son retour elle a occupé le poste de Comandant adjoint à la Brigade des stupéfiants jusqu’au moment où elle a été nommée au 1er Arrondissement comme commissaire adjoint.
Aujourd’hui, Commissaire principal du 14e arrondissement depuis sa création en janvier 2009, Célestine s’estime heureuse du bon rapport existant entre elle et ses collaborateurs (subalternes) hommes, parce que dans la tenue elle ne se met pas en tête qu’elle est femme. Aussi, depuis l’implantation de ce commissariat dans cette zone non sécurisée de l’ACI 2000 d’Hamdallaye, la problématique de l’insécurité s’est nettement stabilisée avec l’intervention permanente de ses hommes.
De 19 h 30 à 20h du soir et même le week-end, elle fait un passage au service pour voir si tout va bien. Ce qui montre que notre Commissaire a un emploi du temps excessivement chargé. Le peu de temps qui lui reste est consacrée à sa famille, à la lecture qu’elle adore puisqu’il n’a pas encore fini de s’instruire et un peu de sport pour garder les conditions physiques pour son métier et à écouter les informations. Elle adore le tô à la sauce gombo chaque fois quelle a l’occasion puisqu’elle est " un cordon bleu " dit- elle.
D’un commerce agréable, le Commissaire principal du 14e aime les échanges pour s’enrichir davantage parce qu’elle veut acquérir le maximum de connaissances et pour cela, il faut vivre les expériences. En contre partie, elle déteste la paresse, la fainéantise et l’inactivité.
Pour terminer, Célestine invite la nouvelle génération de la gente féminine dans la police à se tailler une place au soleil, car tout n’est pas rose dans la vie. " Il faut se battre pour prouver que la femme a une place dans le développement au sein des forces de sécurité. Je suis l’illustration parfaite de cette situation, je ne suis venue ni avec une maîtrise ni avec un doctorat, mais je me suis battue pour me faire une place ". dit-elle.
Avec un emploi du temps chargé, Célestine se réveille tous les jours à 4 h30 du matin pour s’occuper de son ménage. Mariée à un porteur d’uniforme et mère de trois enfants dont deux filles, elle parvient à concilier ses obligations d’épouse et son métier de policier. Au bureau, Célestine force respect et admiration. " Avec elle, on commence le boulot à 7 h par la revue (visite des locaux et des prisonniers) si tout va bien, ensuite le briefing et le travail de bureau ou la sortie sur le terrain " indique un collègue pour qui, les sorties sur le terrain peuvent souvent prendre toute la journée.
Signalons qu’elle s’en volera demain samedi 13 novembre pour la République Démocratique du Congo en qualité d’observateur des Nations Unies et cela pour deux ans. Cette fois également, elle est la seule femme du contingent malien. Chapeau à notre brave Niéleni.
Fatoumata Mah Thiam KONE