Depuis le début de cette épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest et surtout depuis que le Mali a connu ses premiers cas confirmés, le ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique a instauré des rencontres hebdomadaires avec la presse afin que les informations fraiches sur la maladie soient données aux hommes de media et transmises aux populations. C’est dans ce cadre que le ministre Ousmane Koné était face à la presse mardi 16 décembre dernier dans la salle de réunion de son département.
A cette occasion, le ministre de la santé avait à ses cotés Ibrahima Sossé Fall, représentant du secrétaire général des Nations unies pour l’action d’urgence contre Ebola et le Prof Samba Sow, Coordinateur du Centre Opérationnel d’Urgence contre Ebola et conseiller spécial du président de la République chargé de la lutte contre cette maladie.
D’entrée de jeu, le ministre Ousmane Koné a annoncé la bonne nouvelle : la libération des 13 personnes-contacts restant, car aucun d’entre eux n’a été contaminé par le virus.
Selon le ministre de la santé, le Mali ne compte plus de cas confirmé d’Ebola, ni de personnes-contact en observation. Et de faire le point sur cette maladie à la date du mardi 16 décembre.
Selon lui, le Mali a connu sept (7) cas positifs dont (6) liés au patient guinéen en plus de la fillette dont le cas a été détecté à Kayes.
Selon lui, cela a occasionné cinq (5) décès dont quatre (4) liés au patient guinéen dont la prise en charge a été faite dans la Clinique Pasteur de Bamako
Selon le ministre, trois cas ont été traités au Centre de traitement spécialisé sur lesquels, un (1) a succombé à cette maladie pendant que deux (2) autres ont été traités, guéris puis libérés, respectivement le 28 novembre et 11 décembre derniers.
Un appel à la vigilance !
Malgré cette stabilisation, le ministre Ousmane Koné a appelé la population à la vigilance et à signaler à chaque fois, tout signe pouvant évoquer cette maladie aux services compétents. Afin de réunir toutes les conditions favorables à une guérison de cette maladie.
Par ailleurs, le ministre Koné a renouvelé le soutien du gouvernement aux agents de santé et aux services de sécurité pour faire respecter, avec rigueur, les consignes de contrôles sanitaires contre Ebola.
Le Prof Samba Sow ajoutera que la quasi-totalité des personnes-contacts qui étaient sous observation sont sorties indemnes. Mais le plus grand défi, selon lui, reste la maitrise de l’immense étendue de la frontière entre le Mali et les pays où la maladie continue à faire des ravages. Car, cette maladie doit être gérée sans fermeture de frontières. A l’en croire, il revient au Mali de boucler ses frontières par des cordons de contrôle. Idem pour les autres pays frontaliers.
Un autre défi qu’il a signalé en plus de la porosité des frontières est la ruée vers les sites d’orpaillage au Mali. Surtout, de la part des étrangers venant souvent des pays où sévit la maladie, telle que la Guinée-Conakry.
C’est pourquoi, il a indiqué que la lutte contre cette maladie n’est pas l’affaire d’un seul pays. Avant d’indiquer que tous les autres pays doivent travailler dans la lutte contre cette maladie comme le Mali dans le cadre d’une lutte commune. Il s’agit du renforcement des systèmes d’alerte, les cordons sanitaires et les dispositifs sanitaires mis en place.
A en croire le Prof Samba Sow, malgré cette première victoire du Mali sur Ebola, l’on ne peut parler d’éradication, car le réservoir principal de cette maladie reste l’homme malade. Cela, étant donné qu’il n’ya pas encore eu de vaccin contre cette maladie. Ce qui lui fera dire que pour le moment, Ebola peut être éliminé mais pas éradiqué tant qu’un vaccin ne sera pas au point. Aussi qu’à l’état actuel des choses, ce sont les foyers de la maladie qui peuvent être éteints. Comme c’est le cas au Mali.
Ibrahima Sossé Fall pour sa part félicitera les autorités maliennes pour cette victoire contre Ebola qui restera dans les annales de la médecine en Afrique de l’Ouest.
Aussi, il les a félicitées pour leur rapidité d’action dans la lutte conte cette maladie, la mise en place d’un comité interministériel, l’engagement communautaire à tous les niveaux jusqu’au président de la République du Mali qui a pris les devants dans la lutte contre cette maladie.
- Diama
