Du 11 avril à ce 17 mai 2013, 50 jeunes déscolarisés (filles et garçons) venus de toutes les régions du Mali ont été formés au Camp de Jeunesse de Toukoto, à près de 223 km de Bamako, dans le cercle de Kita (Kayes). Pour leur offrir une opportunité d’insertion socioéconomique, ils ont été outillés en coupe et couture, en électricité et en menuiserie métallique.
Cette 7e session de formation par apprentissage des jeunes a pris fin le vendredi 17 mai 2013 par la remise des attestations et des équipements destinés à aider les bénéficiaires à s’insérer dans la vie socioéconomique active. Mais, ce qui a le plus retenu l’attention des invités à la cérémonie de clôture, présidée par le ministre Hamèye Founé Mahalmadane, c’est la présence des jeunes de tout le pays, notamment de ceux du Nord-Mali (Tombouctou, Gao et Kidal). Une présence bien accueillie par leurs camarades de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti.
«Pendant plus d’un mois, nous avons cohabité en parfaite harmonie avec l’ambition commune d’acquérir des connaissances professionnelles pouvant nous aider à contribuer à l’essor de notre pays», a souligné Mlle Mata Moussa Maïga (Gao), porte-parole des apprentis à la cérémonie de clôture. Elle a ajouté : «nous sommes reconnaissants à nos camarades et frères de Tombouctou, Gao et Kidal qui ont tenu à être avec nous pour nous former et sceller définitivement l’unité nationale. Et cela malgré la situation d’insécurité persistante que connaît la partie nord de notre pays». La décision collective de dédier cette 7e session de la formation par l’apprentissage au Camp de jeunesse de Toukoto à la «promotion de la paix au Mali» n’a donc surpris personne. «Au-delà de l’aspect pédagogique, il nous a permis d’échanger, de nous connaître favorisant ainsi un véritable brassage entre les jeunes de toutes les régions de notre pays. C’est cela aussi l’importance et l’avantage des regroupements de jeunes», a poursuivi Mlle Maïga. «Ici, la provenance n’est pas importante. Ce qui l’est, c’est que nous pouvons apporter à ce pays à travers cette formation et en se donnant la main pour le futur», a défendu l’un de ses camarades de Sikasso.
Une opportunité de se connaître et de se comprendre
Pour le ministre de la Jeunesse et des Sports, le temps de la formation a permis aux apprenants de mieux se connaître. Et Hamèye Founé Mahalmadane n’a pas manqué d’adresser «une mention spéciale aux jeunes venus de Tombouctou, Kidal et Gao qui, par leur présence, ont renforcé le brassage entre les jeunes de toutes les régions du Mali contribuant ainsi à consolider la paix et l’unité nationale». Il faut rappeler que lors de son allocution de bienvenue à Hamèye Founé et à ses invités, M. Dabo, maire de Toukoto, a fait observer une minute de silence en la mémoire des victimes civiles et militaires, maliennes et étrangères «tombées sur le champ de l’honneur pour libérer notre patrie». On sait que de l’indépendance à nos jours, l’un des atouts du Mali a toujours été le brassage ethnique. Et les Semaines de la jeunesse puis les Biennales artistiques, culturelles et sportives ; les Camps des Pionniers puis les Camps de jeunesse… y ont beaucoup contribué. De nos jours, les Camps de jeunesse (Toukoto, Soufouroulaye et Kidal) constituent non seulement un tremplin de formation pour les jeunes déscolarisés, mais aussi un créneau porteur de brassage facteur de paix et d’unité nationale. Le premier responsable du Département de la Jeunesse et des Sports a profité de l’opportunité pour rappeler que, «au regard du poids démographique de la Jeunesse au Mali et de l’évolution des besoins en matière de développement local, le rôle d’acteur du développement du jeune est une réalité incontournable». «Les autorités administratives, les élus et les populations de Toukoto doivent nous aider à animer ce Camp en y organisant régulièrement des rencontres et des activités qui contribuent à l’épanouissement de la jeunesse et au développement économique de Toukoto et de toute la région de Kayes», a souhaité le ministre de la Jeunesse et des Sports. Il s’agit d’aider le Département à faire de ces centres de formation par l’apprentissage un véritable tremplin pour le plein épanouissement de la jeunesse malienne et de lutte contre la pauvreté à travers l’emploi et l’entrepreneuriat-jeune.
Moussa Bolly
C.C/MJS