Pour avoir calomnié le Mali au plan international, le Gouvernement français a contribué à «la mise à mort» d’une région déjà étouffée par les problèmes socio-économiques qui pourtant sont à la base de la rébellion et du banditisme sous toutes ses formes. De Mopti à Kidal, les autorités municipales veulent en découdre désormais avec les autorités françaises devant la justice internationale.
Il y a comme une sorte de démagogie entre les relations diplomatiques entre le Mali et la France. Notre pays est actuellement au centre de tous les débats autour d’AQMI pour plusieurs raisons dont certaines ne s’expliquent pas. Cette organisation n’est pas née au Mali, elle ne recrute pas au Mali, elle n’opère pas en territoire malien. Seulement, elle a trouvé des complicités dans notre pays. Et ça ? Personne n’y peut rien.
Les communautés résidant dans les zones nord du Mali se voient injustement accusées par la France de terrorisme et de complicité de terrorisme. De Ségou à Kidal, les ressortissants français sont déconseillés de voyager sous peine de tomber entre les mains des ravisseurs d’AQMI. La France ne se contente pas des canaux diplomatiques traditionnels pour dissuader ses ressortissants. Sur le net, 90% du territoire malien est classé zone rouge par les autorités françaises.
Ainsi, de fructueuses relations de coopération entre les localités nord du Mali et certaines villes françaises ont été simplement anéanties. Bien d’autres relations entre ces villes et communes avec d’autres pays ont connu le même sort. Or, aucun projet installé dans ces zones n’a été victime de menace terroriste sous quelque forme que ce soit. Pour rassurer, les partenaires européens, le président de la République lui-même s’est rendu dans la zone où il participé à plusieurs festivals en compagnie des centaines de touristes d’origine diverse. Il n’y a eu ni attentat, ni enlèvement, ni même menace.
En visite récemment en France où il participait à une exposition, le président Amadou Toumani Touré lançait un véritable cri de cœur en invitant les touristes à revenir au Mali. Malheureusement, l’appel n’est tombé que dans des oreilles de sourds. Les touristes et coopérants européens, ne sont pas toujours rassurés. Le nord du Mali pleure de nostalgie et d’amertume. Inconsolable de se voir abandonné à sa détresse. Les autorités locales qui ne supportent plus d’être «calomniées», envisagent de traîner la France devant la justice internationale où elles attendent réparation des préjudices subies.
Seront-elles entendues ? Attendons de voir !
Abdoulaye NIANGALY