Né le 15 juin 1965 à Bamako, originaire de Sokonafing, Boubacar Konaté est major du bloc opératoire du Centre hospitalier universitaire du Point G depuis 2008. Médecin par vocation, M. Konaté sauve des vies humaines et pour rien au monde il ne compte renoncer à cette tâche.
Konaté commence son cursus scolaire à l’école primaire dans les années 1976. Il obtient son Diplôme d’études fondamentales (DEF) en 1981. A cette époque, les examens s’effectuent en deux parties : l’oral et l’écrit.
En 1983, la chance n’était pas de son côté et le futur Major Konaté ne valide que la première partie. « Quand j’ai échoué à la deuxième partie du Bac en 1984, j’ai fait le concours d’entrée à l’Ecole secondaire de la santé en 1985. A la fin de ce cycle, j’ai obtenu mon diplôme d’infirmier d’Etat. Ma première vocation était de devenir ingénieur, mais mon père avait d’autres projets pour moi en tant que son premier fils. J’étais donc contraint d’abandonner mon rêve d’ingénieur, pour devenir infirmier comme lui. Mais au fil du temps, j’ai aimé sauver des vies. Je suis tellement passionné par ce métier, que je ne compte plus renoncer à ce noble métier. »
Après l’obtention de son diplôme d’infirmier, Boubacar Konaté passe deux ans de bénévolat au CHU Gabriel Touré. En 1990, il se retrouve à l’Institut Marchoux à la suite d’un concours national. « Je suis de la première promotion de l’INFSS 2002-2004. En 2008, je suis nommé major du bloc opératoire de l’hôpital du Point G. Cette promotion m’a fermé beaucoup de portes dans les cliniques où j’exerçais en tant que médecin traitant et je gagnais un pourcentage sur chaque patient. Mais actuellement, je suis obligé d’attendre mon salaire brut ».
Major Konaté a suivi un parcours riche afin de s’armer et de s’enrichir d’expériences qui lui permettront de devenir major. Son parcours a été semé d’embûches. Malgré les peines et les obstacles il a pu se faire une place au sein de l’hôpital afin de sauver des vies.
Dans la quête du savoir, tout individu est confronté à des difficultés qui marquent sa vie comme par un fer. ‘’ J’ai rencontré plusieurs difficultés dans mon cursus scolaire. Certaines m’ont laissé des souvenirs que j’emporterai dans la tombe. Pendant mon séjour au Nord du pays, j’ai été arrêté quatre fois par des bandits armés, déshabillé et mis à plat ventre. Le logo du médecin du monde affiché sur le véhicule que je conduisais a été une bouée de sauvetage pour moi. Sans oublier ce que j’ai vu défiler sous mes yeux à la frontière Mali-Algérie, car la patrouille algérienne m’avait pris pour cible avec mon équipe dans une embuscade. Je me demande jusqu’à présent, par quel miracle nous nous en sommes sortis. J’ai fait une chute dans le bloc en 2013 et me fracturer le genou. Je n’ai gagné aucune indemnité jusqu’à ce jour.’’, explique le toubib.
L’hôpital du Point ‘’G’’ fait partie des premiers hôpitaux par son ancienneté. Il fait face à un problème d’absence de matériels médicaux, ce qui ne facilite pas la tâche aux médecins qui sauvent des vies au péril de la leur. « Les matériels que nous utilisons sont des classiques, si ce n’est pas dernièrement, ceux que nous utilisons datent de 2005. Les responsables ne changent que quelques pinces et le reste est mis dans les oubliettes. En plus de l’insuffisance du matériel médical, nous manquons de formations continues. Il faut plutôt dire que nous n’en bénéficions pas, pourtant ces formations nous permettent de nous qualifier et de s’enrichir de nouvelles expériences, vu la vitesse à laquelle le monde évolue », raconte M Konaté.
Le manque de personnel se ressent également au niveau du bloc opératoire du CHU Point G. Ce service compte 9 blocs opératoires. Parmi les 9 blocs opératoires, seulement 7 fonctionnent avec un déficit. Il existe deux salles d’urologie, une salle gynéco, une autre de sémio et le bloc d’urgence. Si tous les blocs fonctionnaient correctement, nous pourrions sauver beaucoup de vies. Ainsi pendant chaque intervention, nous avons besoin de deux aides de bloc. Le personnel est vieillissant. Nous allons tous vers la retraite et malheureusement nous craignons de ne pas avoir de jeunes pour assurer la relève, ajoute le médecin dépité.
Ne dit-on pas que « lorsque le médecin fait rire le malade, c’est le meilleur signe au monde ? » Alors mettre les malades dans de bonnes conditions, avoir les outils dont il (personnels soignant) a besoin, permet de mener à bien le serment d’Hippocrate et honorer son serment.
Oumou Fofana