Association multiculturelle pour un avenir meilleur : Au secours des réfugiés maliens en Mauritanie

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L’Association multiculturelle pour un avenir meilleur (Amam) projette d’organiser une caravane pour aider les réfugiés maliens vivant sur le sol mauritanien. Créée par une jeune Mauritanienne du nom d’Oumou Kane, l’Amam est une organisation qui milite en faveur du brassage culturel ainsi que du rapprochement des peuples et des cultures.

 

 

C’est dans ce cadre que depuis 2012, elle a initié la 2ème édition des Journées d’échanges et d’intégration culturelle. L’objectif est de  regrouper les ressortissants de plusieurs pays vivant en Mauritanie afin de faciliter leur intégration. L’Amam vient d’initier un programme d’assistance en faveur des réfugiés maliens vivant en Mauritanie. Selon sa présidente, Oumou Kane, son association a vu le jour en 2011 avant d’être officiellement reconnue le 13 mars 2012. À en l’en croire, l’Amam œuvre dans les domaines du développement notamment dans les volets de l’éducation, du genre, de l’humanitaire, de la santé, la lutte contre la pauvreté et la promotion culturelle et sociale.

 

Pour réussir sa mission, dit-elle, l’Amam adopte l’approche de l’autodiagnostic communautaire et met les bénéficiaires au centre des préoccupations du développement. Oumou Kane explique que pendant longtemps, les paradigmes du développement avaient adopté une logique d’assistance au lieu d’une logique de coopération et s’évertuaient à faire les choses pour les pauvres au lieu de les faire avec eux. Selon elle, l’Amam, dans sa vision novatrice, privilégie une approche participative et inclusive et fait beaucoup de choses pour les pauvres et avec les pauvres. «Ceci se traduit au niveau opérationnel par l’implication des bénéficiaires de nos interventions, dans la planification, l’exécution et le suivi/évaluation de nos programmes», a poursuivi Oumou Kane. Avant d’ajouter que la stratégie de son organisation consiste d’abord à avoir une bonne capacité d’écoute afin de prendre en charge de façon claire et évidente les aspirations des populations ciblées par les interventions.

 

Cette même stratégie, soutient-elle, met le bénéficiaire au cœur de l’action et est de nature à promouvoir dès le départ une dynamique d’appropriation à travers notamment une approche graduelle de renforcement des capacités des bénéficiaires et de transfert de connaissances et de savoir-faire. Faut-il le souligner, le Mali a connu une crise en 2012 suite à laquelle plusieurs Maliens ont trouvé refuge en Mauritanie. «Nous avons initié une action en faveur des réfugiés maliens en Mauritanie l’année dernière dans le cadre de nos journées d’échanges et d’intégration culturelle. À cet égard, l’Amam dans le cadre de son volet humanitaire avait prévu d’organiser un concert à Nouakchott en novembre 2013, en vue de lever des fonds destinés à assister les réfugiés et populations déplacées à la frontière mauritano-malienne», a déclaré la présidente de L’Amam. Selon elle, Salif Keïta, l’artiste et musicien malien a été invité et a conformé sa disponibilité pour animer le concert au mois de septembre 2013, à Nouakchott. Mais l’activité a été reportée à une date ultérieure.

 

«Le principe du projet est maintenu et nous allons continuer nos efforts de mobilisation des ressources pour venir en aide aux réfugiés maliens se trouvant sur la frontière entre la Mauritanie et le Mali», a indiqué Mme Kane. Avant de noter que l’Amam a mis sur pied une initiative d’échanges et d’intégration culturelle axée sur le rapprochement des peuples, les échanges et l’intégration interculturelle dans une dynamique régionale. Ce projet est destiné aux Mauritaniens (artistes, artisans et tous les autres acteurs culturels) et aux associations des amis de la Mauritanie qui vivent parmi nous, telles que les ressortissants de divers pays de la sous-région mais aussi d’autres continents notamment l’Asie. Cette initiative, à en croire la présidente de l’Amam, adopte une approche à deux détentes : la promotion d’une symbiose et d’une intégration culturelle au sein de l’Afrique noire, et une dynamique régionale tendant à consolider les liens entre les pays de la sous-région en opérationnalisant le rôle de trait d’union de la Mauritanie qui se situe à cheval entre l’Afrique noire et le monde arabo-musulman. Le cadre dans lequel cet événement se tient revêt une importance sacerdotale. Puisqu’il s’agit, selon elle, d’une manière de briser les barrières et renforcer le principe du vivre-ensemble dans une symbiose culturelle et la connaissance de l’autre, l’amour et l’acceptation de son prochain. Et ce, malgré la différence de cultures, de langues, de traditions, de religions, de coutumes et de pays, qui devrait constituer une richesse au lieu d’être un facteur de blocage, d’après Oumou Kane.

 

En novembre 2012 et septembre 2013, l’Amam a respectivement réalisé les première et deuxième éditions des journées d’échanges et d’intégration culturelle avec la participation des ressortissants des pays amis tels que le Mali, l’Egypte, la Tunisie, le Sénégal,  la Gambie, la République Démocratique du Congo, le Bénin et l’Ethiopie,  le Soudan, la Côte d’Ivoire,  la Syrie, la Palestine, le Niger et le Nigeria.

 

Par ailleurs, Oumou Kane a fait savoir que son association envisage d’organiser, les 20, 21 et 22 novembre 2014, la troisième édition des journées d’échanges et d’intégration culturelle sous le haut patronage de M. Mohamed Ould Abdel Aziz, président de la République islamique de Mauritanie et actuel président en exercice de l’Union africaine. «Nous nourrissons l’ambition de délocaliser cet événement et de l’organiser dans d’autres pays, une sorte d’initiative tournante. Le Mali pourrait abriter la quatrième édition et je m’investirai personnellement pour la réalisation de cette noble initiative», déclare-t-elle. Pour conclure, la présidente de l’Amam a indiqué que son souhait le plus ardent est de promouvoir l’unité africaine à travers le rapprochement des peuples, des cultures et des pays. «Nous devons minimiser les frontières artificielles issues de la colonisation. Je suis en partie Malienne, car j’ai de la famille au Mali. Par conséquent, j’ai tout intérêt à ce que la coopération avec nos deux pays soit fructueuse. Nous organiserons une mission exploratoire au Mali pour ficeler les partenariats nécessaires et avoir une bonne implantation dans le pays», souhaite-elle.

Diango COULIBALY

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