En fin de mandat, le bureau de la Fédération des Artistes du Mali (FEDAMA) dirigé par Amadou Bagayogo, a fait la restitution de 3 ans d’activités. C’était au cours d’une Assemblée générale tenue, le 19 Novembre 2011, dans la salle de conférence de la Pyramide du Souvenir. Autour d’un bilan jugé positif, les artistes ont engagé un débat démocratique et sans tabou.
C’était dans une salle pleine à craquer que le bureau de la FEDAMA en fin de mandat, a fait la restitution de ses activités menées durant son mandat qui vient de s’achever. Le président Amadou Bagayogo n’a pas pu participer.
Après l’observation d’une minute de silence à la mémoire des artistes disparus, le Secrétaire général Modibo Konaté a été chargé de faire le compte rendu à l’issue duquel, une nette amélioration de la vie de la FEDAMA a été constatée. Pour preuve, le bureau a pu obtenir un siège situé dans la cour de la Pyramide du Souvenir. Cette infrastructure ouverte à tous les artistes du Mali a été réaménagée par le président Amadou Bagayogo sur fonds propre. L’équipement a été financé en grande partie par l’Union Européenne (UE). Par rapport aux activités, la Fédération des Artistes du Mali (FEDAMA) dans ses participations aux préparatifs de la biennale artistique et culturelle, a émis l’idée du parrainage des éditions par des artistes âgés. Ce fut un succès dans la mesure où les autorités ont maintenu le système.
Un autre succès a été le partenariat FEDAMA-Ministère de l’emploi. Plusieurs troupes ont bénéficié du projet d’appui qui s’en est sorti. Parmi elles, on peut citer Toumani, Bassékou, le centre Togola, N’Ji Diakité et tant d’autres. Au cours des activités du cinquantenaire, le bureau a affirmé le rôle de messager qu’occupent les artistes en organisant une cérémonie de lâcher de pigeon plein de sens. Sur le plan social, le bureau de la FEDAMA a aidé un nombre important d’artistes en détresse. Pour ceux qui sont en deuil, il fait dont d’un sac de riz et de 25.000 FCFA. Mais avec tous ces acquis, il y a eu des difficultés. En effet, avec le développement des moyens de télécommunication la piraterie est devenue une plaie grandement ouverte.
La FEDAMA avait fait des démarches auprès des autorités compétentes et des opérateurs de téléphonie mobile au Mali. Le but est que des redevances soient versées pour chaque puce activée afin de compenser les téléchargements de musique, vidéo ou clip de nos artistes sur les portables. Après une première difficulté rencontrée par rapport au montant à verser, un autre obstacle est sans doute le temps que le projet prendra pour être voté à l’Assemblée Nationale et promulgué. Concernant les radios et télés, malgré les grandes batailles de la FEDAMA, les résultats n’ont pas été atteints. Sur un autre registre, des lourdeurs ont été senties dans l’acheminement du projet soumis à la FAFPA. Aussi, dans le but d’élargir ses compétences, la Fédération des Artistes du Mali (FEDAMA) avait pour mission d’implanter ses ramifications dans les régions. Pour l’instant, seuls les bureaux régionaux de Koulikoro, Ségou, Mopti ont vu le jour.
Retenons que le bureau est parti sur la base de zéro franc en caisse. Il a fallu des dons de quelques membres pour ouvrir un compte en début de mandat. Au dépôt de bilan, il a à son actif plus de 400.000F et des biens immobiliers estimés à quelques millions de CFA. Cette assemblée a été une occasion pour les artistes, toutes disciplines confondues de critiquer le bilan. Certains ont salué les efforts de l’équipe conduite par Amadou Bagayogo. D’autres ont manifesté leur désaccord sur toutes les lignes. Ces derniers reprochent plusieurs choses comme le gaspillage d’argent dans la location de certains matériels à coût excessif lors d’une manifestation culturelle. On a reproché aussi au bureau d’avoir privilégié les musiciens sur les autres corps d’art, d’être partiel sur les projets de financement, d’avoir arrêté les démarches pour les droits d’auteur et de n’avoir pas fait la relecture des textes.
Le débat était houleux. Selon le secrétaire général Modibo Konaté, on pouvait s’attendre à des divergences dans la mesure où il y a un déficit de communication entre les leaders des associations affiliées et leurs bases. En tout cas, les artistes doivent corriger cette lacune avant le renouvellement du bureau prévu en janvier prochain.
À noter qu’étaient présents à cet exercice, certains membres de la FEDAMA. Il s’agit du Secrétaire général adjoint Habib Diakité dramaturge, du Secrétaire chargé des droits d’auteur Mahamoudou Ahmada Tandina professeur d’arts visuels au Conservatoire Balla Fasséké, du Secrétaire chargé de l’information et de la communication Mohamed Lamine Touré cinéaste, de la Trésorière Mme Kadiatou Touré cinéaste, de la Secrétaire à l’organisation Mme Gimba Fantani Touré, des Chargés au contrôle N’Ji Diakité directeur du ballet, de Salif Traoré et de Mamadou Cissé tous deux cinéastes.
Issa Santara