Assassinat de Kassim Camara : Le féticheur Daouda Yattara plaide non coupable

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    Le procès tant attendu du célébre féticheur Daouda Yattara dit “Sitanè”, accusé d’assassinat du jeune Kassim Camara dit Kassim “Dafara” a débuté hier dans la salle d’audiences Boubacar Sidibé de la Cour d’Appel de Bamako transformée en Cour d’assises du 25 juin au 13 juillet 2007. La cérémonie d’ouverture a tenu toutes ses promesses. Tôt le matin, les quelques centaines de place de la salle où le procès a eu lieu ont été prises d’assaut par le public venu en grand nombre. Parmi ce beau monde il y avait bien sûr des fans, disciples, amis et parents du féticheur et ceux du défunt Kassim Camara; mais les plus nombreux étaient de simples citoyens qui étaient partis satisfaire leur curiosité.

    L’audience solennelle était présidée par M. Zoumana Cissé, assisté de M. Moussa Oulé Diallo, président du Tribunal de première Instance (TPI) de la commune VI du District de Bamako et de Mme Lalla Mariam Zouboye, conseiller. Le banc du Ministère public était occupé par Mamadou Bagayoko; tandis que la greffière de l’audience était Djénébou Kodio. Les intérêts du principal accusé, Daouda Yattara dit “Sitanè” et son présumé complice Modibo Keïta dit “Van” étaient défendus par un pool de cinq avocats comprenant entre autres Me Alou Diarra et Me Allassane Diop.

    LA COUR D’APPEL ENVAHIE

    L’audience débuté aux environs de 9 heures 15 mn par la lecture de l’arrêt de renvoi par le greffier audiencier sous un climat tendu sous haute surveillance des éléments des forces de l’ordre (police, gendarme, garde). L’assistance avait du mal à entendre la lecture de l’arrêt de renvoi, tellement la salle fut envahie par des gens pour la plupart venus satisfaire leur curiosité.

    Les agents, très débordés ont fini par demander du renfort et environ une cinquantaine d’agents ont débarqué et ont fait évacuer la salle de tous ceux qui n’ont pas trouvé de place assise dans la salle. Les malheureux ont trouvé refuge sous la véranda et sur les portes et fenêtres de la salle d’audience.

    Cela n’a pas suffi, au fur et à mesure qu’on avançait dans le temps, le public continuait toujours à venir. Finalement, les agents ont reçu ordre d’évacuer de la cour tous ceux qui n’ont pas eu de place; c’est finalement hors de la clôture qu’ils ont suivi de loin le procès.

    DAOUDA YATTARA PLAIDE NON COUPABLE

    Interrogé à la barre, le principal accusé, Daouda Yattara dit “Sitan” a plaidé non coupable de l’assassinat de Kassim Camara. Son présumé complice, Modibo Keïta dit “Van” a lui aussi nié d’être l’auteur du crime. Mais ce qui est sûr, c’est que dans la nuit du 30 au 31 mars 2005, Kassim Camara a été assassiné et son corps fut jeté dans des eaux usées non loin du chantier de “Mariétou Palace” inachevé au bord du fleuve Niger à l’entrée du pont des Martyrs.

    L’autopsie du corps à révélé des traces de fouille. Il aurait été battu jusqu’à sang par des individus encore non identifiés.

    DES VERSIONS CONTRADICTOIRES

    Dans la nuit de l’assassinat de Kassim Camara, les agents au poste de contrôle de Sébénikoro, à 500 m de “Sitanèbougou”, le domicile de Daouda Yattara, ont été alertés par un passant qui leur a fait savoir qu’un corps gisait au bord de la route non loin de “Sitanèbougou”.

    Le chef de poste cette nuit là ordonna à un gendarme d’aller voir ce qui se passait là-bas. Lorsque le gendarme en question, le Marchal de Logie M. Coulibaly, habillé en uniforme arriva sur le lieu indiqué, il remarqua une voiture Mercedès 190 de couleur noire garée au bord de la route appartenant à Daouda Yattara. D’ailleurs, on pouvait lire sur la voiture l’écriture “Daouda Yattara Sitanè”.

    A l’arrivée du gendarme habillé en uniforme, Daouda Yattara sort de sa voiture et dit ceci: “Chef, il n’y a rien”. Mais, au cours de l’enquête préliminaire, le gendarme a déclaré dans le dossier qu’il a demandé à Daouda ce qui se passait et que celui-ci lui a répondu qu’il n’y a absolument rien.

    Le Marchal de Logie M. Coulibaly n’a pas été curieux et il n’est pas allé au fond de sa démarche, puisqu’il n’a pas cherché à savoir ce que la voiture contenait; il n’a pas n’on plus demandé à Daouda s’il avait vu par hasard un corps en détresse. Tout de même, il reconnaît avoir aperçu trois personnes dans la voiture de “Sitanè” sans pouvoir les identifier. Est-ce à dire que le corps de Kassim faisait partie de ces trois personnes?

    Modibo Keïta dit “Van”, le coaccusé de Daouda reconnaît à son tour qu’il fut la dernière personne à voir Kassim car, il s’est rendu au domicile de ce dernier aux environs de 18 heures le 30 mars 2005 à moto.

    Van gara sa moto chez Kassim et ensemble les deux amis qui se fréquentaient régulièrement étaient sortis en voiture appartenant à Kassim; ce n’est qu’aux environs de 22 heures, selon van que Kassim est venu le déposer en voiture puis retourna immédiatement. Vrai ou faux?

    Une certitude demeure ici: Modibo Keïta dit “Van” est la dernière personne à voir Kassim de son vivant. Daouda Yattara et Modibo Keïta accusés d’assassinat sur la personne de Kassim Camara ont tous deux nié l’accusation.

    La Cour parviendra-t-elle à établir la culpabilité de “Sitanè”?

    Daba Balla KEITA
    NH du 6 juillet 2007

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