Aqmi : Après wagadou, le Faguidine

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Après la destruction de sa base de wagadou, le 24 juin dernier par les troupes malienne et mauritanienne, Aqmi semble se replier sur le lac Faguibine. Notamment, à Tin –Aïcha, localité située à 110 Km de Goundam, chef –lieu de cercle.

Tous phares allumés, les colonnes de véhicules 4×4 s’enfoncent dans la pénombre. A leur bord, des hommes enturbannés, armes au poing. Destination : le lac Faguibine. Pour ne pas attirer l’attention des patrouilles militaires, ils se déplacent par groupes de dix ou vingt véhicules, entre les villages de Zouerate, Farach, Tin –Aïcha et Raz –Elma. Situés dans la commune d’Essakane, ils sont situés à, environ, 110 Km de Goundam, le chef –lieu de cercle.

Pour l’instant, ils n’ont encore perpétré aucune attaque dans cette zone. Mais notre patrouille suit leurs mouvements. De jour comme de nuit. Afin de pouvoir intervenir au bon moment. Et au bon endroit », indique un membre des Forces armées et de sécurité, de Goundam contacté au téléphone dimanche dernier. C’était aux environs de 11heures.

Contactés au « bigophone », certains témoins estiment leur nombre à 100. D’autres à 200 ;

Les raisons du repli sur le Faguibine

A l’origine de ce mouvement d’Al-qaïda au Magreb Islamique (Aqmi) vers le Faguibine, la destruction de la base de Wagadou, par les troupes malienne et mauritanienne. C’était le 24 juin dernier. Située dans une forêt, à la frontière mauritano –malienne, cette base était, depuis quelques jours, dans la ligne de mire de l’armée mauritanienne.

Entamés samedi 24 juin, les combat se poursuivis jusqu’au lundi 26 juin à cause des mines anti –personnelles posées, aux abords de leur base, par les terroristes.

Appuyées par l’armée malienne, les troupes mauritaniennes ont, à l’issue d’âpres combats, réussi à détruire la base de wagadou. Le bilan est lourd : 2 militaires mauritaniens tués, sept véhicules incendiés et 5 saisis.

Selon une source sécuritaire, l’armée malienne avait évacué les huit blessés mauritaniens dont, le capitaine Sidna, décédé suite à ses blessures à Néma.

Du côté des terroristes, on note la mort de 15 djihadistes. Mais surtout, la destruction de leur base, réduite en cendres. D’où leur replie vers le Faguibine.

Engagées depuis le 20 juin 2011 dans une opération de sécurisation de la bande sahélo –saharienne, les armées malienne et mauritanienne sont placées sous le contrôle opérationnel d’un officier supérieur malien, secondé par un officier supérieur mauritanien.

Dénommée « opération Benkan » (entente), cette opération concerne toutes les composantes des deux armées : forces terrestres, aériennes, services de sécurité et de soutien.

« La mission se passe bien. Les deux armées évoluent en parallèle, chacun dans sa bande avec possibilité d’appui et de soutien réciproques et droit de poursuite, conformément aux arrangements de sécurité, convenus entre nos deux pays », rassure le Général Gabriel Poudiougou, chef d’état –major général des armées du Mali. C’était dans une interview accordée à notre confrère B.S. Diarra.

L’opération « Benkan » consiste, selon le Général Poudiougou, à fouiller le terrain de part et d’autre de la frontière, à assurer la sécurité des populations et de leurs biens, et à détruire toutes formes de menaces susceptibles de nuire à leur tranquillité.

Le Faguibine, une zone minée ?

A en croire notre confrère, « Info –Matin » qui, dans sa parution de vendredi dernier cite de sources locales, les mines anti –personnelles, posées par Aqmi aux abords de sa nouvelle base, a déjà fait des victimes.

Trois éleveurs auraient santé sur ces mines. Victimes d’amputation de leurs membres supérieurs, ils seraient hospitalisés à Tombouctou.

« Nos sentons la présence de ces terroristes, à cause des mouvements de troupes devenus presque quotidiens ; mais nous ne sommes pas inquiets. Du moins pour l’instant », précise un ingénieur –agronome, travaillant au compte d’une ONG américaine.

Selon plusieurs témoignages, recueillis auprès des populations locales, près de 200 véhicules 4×4, avec à leur bord des terroristes, seraient présents dans le Faguibine.

« Ils seront traqués partout où ils se trouvent et mis hors d’état de nuire et leurs bases, détruites », rassure une source sécuritaire, en poste à Bamako.

Oumar Babi

 

 

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