Après l’attaque de Wagadou.. AQMI harcèle l’armée mauritanienne…

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« Les forces armées mauritaniennes placées en état d’alerte maximale depuis dimanche… Une colonne de véhicules en direction d’un camp militaires mauritanien… Attaque spontanée du camp de Bassikounou  menée par l’organisation terroriste Al-Qaïda au Maghreb Islamique(AQMI)… Selon toute évidence, la nébuleuse est désormais engagée dans logique de représailles et de harcèlement contre l’armée mauritanienne. Le péché d’Abdou Aziz, c’est de faire cavalier seul dans une guerre qui nécessite des actions communes  conformément à la décision de Bamako.

Il était évident qu’après l’attaque de Wagadou,  qu’AQMI tente de donner une réponse à l’armée mauritanienne, question juste de rappeler qu’il est loin d’être affaibli. Toute chose qui explique les récents événements à Bassikounou et dans la province d’Hodh Echarghi à l’Est du pays où une colonne de véhicules a été aperçue, en direction d’une base militaire mauritanienne (source : Xinhua).

Ces actes militaires chevaleresques de l’armée mauritanienne sont de nature à mettre en mal la stratégie commune des pays de la région (Niger, Algérie, Mali et Mauritanie) surtout au regard de la crise libyenne favorable à un transfert d’armes et de combattants d’un point chaud à un autre.

Rappelons au passage que la France a armé les insurgés libyens et qu’une grande partie de cet arsenal se trouve en ce moment aux mains d’AQMI. La France de Sarkozy n’est pas cependant prompte à armer les Etats Sahéliens. Une attitude qui ne manque pas de relents. En clair, la démarche française reste très ambigüe.

Faut-il, dans ces conditions se lancer seule dans la bataille, à l’image de la Mauritanie ? Soulignons que les motivations de l’armée mauritanienne sont de deux ordres. Elle est soupçonnée à raison d’agir au compte de la France. Aussi et surtout, parce que la majeure partie des combattants d’Al Qaïda, sont d’origine mauritanienne. C’est le quotidien mauritanien Le « Rénovateur » qui en fait la révélation :

« Il semble que les différentes opérations menées par Aqmi sont dirigées par des chefs militaires qui revendiquent la nationalité mauritanienne. Le nom de khaled Ould chinguitty est mêlé aux dernières attaques survenues dans la forêt de Wagadou. D’autres éléments redoutables de Aqmi qui font des intrusions régulières contre des positions des armées sahéliennes seraient des Emirs de cette organisation ayant des affinités avec des familles mauritaniennes connues».  (Lire l’intégralité de l’article « Pourquoi nos jeunes dans les rangs de AQMI ? »).

A l’heure actuelle, si Bamako, par la force des choses est véritablement engagé dans une guerre ouverte contre AQMI, les autorités militaires maliennes n’entendent cependant  suivre l’option mauritanienne pour le moins pleine de  non-dits. En clair, Bamako préfère, à juste raison l’option commune et non des actions isolées et ayant beaucoup plus pour objet de plaire «aux maîtres», voire à libérer d’hypothétiques otages, que des opérations militaires pérennes et efficaces.

Faut-il, à titre de rappel et à propos, indiquer que tous les pays européens aujourd’hui engagés en Afghanistan et en Irak ont annoncé leur retrait du théâtre des opérations ? Et que ce sont bien des armes stratégiques françaises qui se trouvent en ce moment aux mains des combattants d’Al Qaïda ?

La prudence est donc de mise. S’engager vertement, oui, mais à condition d’avoir des garanties des alliés. Toute chose que les pays du Sahel en général, n’ont pas encore obtenue. Ils assistent plutôt à pêche en eaux troubles. Pas rassurant pour les Etats du Sahel !

En attendant que la Conférence régionale sur la lutte contre le terrorisme au Sahel prévue en septembre prochain à Alger, ne définisse objectivement les rôles des  partenaires internationaux,  il importe pour les Etats du Sahel  de jouer la carte de la prudence.

B.S. Diarra

 

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