Le siège de la Coalition des alternatives Africaines Dette et Développemet a organisé dans la journée du 26 septembre, un séminaire sur la dette du Mali. Il était animé par Mamadou Lamine Traoré, économiste-consultant. Ce dernier était assisté de la Présidente de CAD-Mali, Mme Barry.
Mamadou Lamine Traoré, dans son exposé, a tout d’abord édifié les journalistes sur l’encours global de la dette du Mali. La dette globale du Mali a-t-il déclaré, est passée de 1 818,5 milliards F CFA en 2004 avant de chuter à 646, 2 milliards de FCFA après la mise en œuvre de l’Initiative d’Annulation de la Dette Mutillatérale.
Le portefeuille de la dette malienne, a-t-il poursuivi, est essentiellement constitué des créanciers bilatéraux dont la Chine et les créanciers multilatéraux tels que l’IDA, la BAD, la Banque Islamique de Développement, la BDEA.
L’augmentation de l’encours de la dette multilatérale entre 1995 et 2005 est due essentiellement au rythme régulier des décaissements consécutifs à l’exécution des projets et des programmes financés sur les ressources extérieurs et à la qualité des politiques économiques et financières mises en œuvre par le gouvernement du Mali. Ce qui a permis une coopération soutenue avec la communauté financière internationale.
Au point d’achèvement de l’initiative PPTE renforcée, le stock de la dette totale a enregistré une baisse sensible en passant de 1 746,1 milliards de F CFA à fin 2002 à 1 678,8 milliards de F CFA en fin 2003 du fait des allègements importants de dette intervenus en 2003.
La baisse de l’encours en fin 2006 est due essentiellement à l’Initiative d’Annulation de la Dette Multilatérale qui a concédé, au cours de la période 2004-2006, une réduction du stock de la dette de l’ordre de 1 085, 2 milliards de F CFA dû au FMI, à la Banque mondiale et au groupe BAD.
Répondant à la question pourquoi emprunter à l’étranger. Mamadou Lamine Traoré dira qu’on distingue trois raisons fondamentales pour un pays d’emprunter à l’étranger : pour financer un niveau d’investissement permettant d’accélérer la croissance, pour lisser les fluctuations de la consommation en cas de baisse temporaire des revenus, pour éviter un ajustement face à des déséquilibres intérieurs ou extérieurs.
Parlant des initiatives PPTE originale et renforcé, le conférencier soutient que, malgré les différents allégements obtenus au Club de Paris, la dette du Mali est restée insoutenable. En guise de conclusion, le PPTE ne constitue pas une panacée pour les difficultés économiques. Pour conclure il a déclaré que l’adoption d’un document de stratégie de réduction de la pauvreté internalisé donne lieu à de nouveaux modèles d’intégration dans la lutte contre la pauvreté en assurant la cohérence des politiques macroéconomiques et structurelles et sociales entre elles et avec l’objectif d’ensemble.
Pierre Fo’o MEDJO
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