Burkina Faso et du Niger désormais réunis au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) qui vient de tenir sa première conférence ministérielle dans notre capitale (23-25 novembre 2023). Dans le communiqué final qui a sanctionné cette rencontre axée sur le développement économique du Liptako-Gourma, les ministres de l’Economie et les experts des pays membres ont examiné les questions de développement économique et social, notamment les projets structurants.
Les échanges commerciaux, la libre circulation des personnes et de leurs biens ; la sécurité alimentaire et énergétique ; la transformation industrielle des potentialités ; le financement, l’intégration économique ; ont été, entre autres les sujets débattus par les ministres qui ont mis l’accent sur la nécessité d’aller vers «une véritable union économique et monétaire» de l’AES.
C’est pourquoi ils ont recommandé, entre autres, l’accélération de la mise en place de l’architecture juridico-institutionnelle et des mécanismes de financement des instances de l’Alliance ; le renforcement de la fluidité et de la sécurité des corridors d’approvisionnement ; l’accélération de la mise en œuvre des projets et programmes énergétiques, agricoles, hydrauliques d’intérêt commun ; la création d’une compagnie aérienne commune ; la réalisation de projets de centrale nucléaire civile à vocation régionale ; la mise en place d’un fonds pour le financement de la recherche et des projets d’investissements énergétiques ; l’élaboration d’une stratégie commune d’industrialisation…
Par ailleurs, les ministres et les experts ont appelé à promouvoir un partenariat entre les secteurs publics et privés des pays membres de l’AES, notamment pour le développement des infrastructures de base. Et pour faire face aux différents chocs sur le plan du financement et l’intégration économique, les ministres des finances de ces Etats ont aussi prévu de mettre en place un fonds de stabilisation et la création d’une banque d’investissement de l’AES.
Il faut rappeler qu le Mali, le Burkina Faso et le Niger (trois pays dirigés par des régimes de transition) ont décidé «d’impulser une nouvelle dynamique de coopération stratégique» à travers la signature de la Charte instituant l’Alliance des Etats du Sahel (AES) le 16 septembre dernier à Bamako. «Cette ambitieuse vision» s’inscrit en droite ligne de la volonté des dirigeants des trois pays «d’œuvrer à la sécurisation, à la promotion de l’indépendance économique et à l’intégrité de l’espace du Liptako-Gourma». Si toutes ces recommandations sont mises en œuvre à court terme, ce sera un pas décisif que le Mali, le Burkina Faso et le Niger vont faire pour s’éloigner de la Cédéao.
Moussa Bolly