“Le Mali doit au Cesti un fort pourcentage de ses premiers journalistes professionnels. Nous comptons près de 130 journalistes maliens formés au Cesti”
Le Mali était à l’honneur, le 25 mai dernier à Dakar, au Sénégal à l’occasion de la sortie de la 50e promotion du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) à travers une présence remarquable d’une forte délégation conduite par Alassane Souleymane, président de l’Amicale des anciens étudiants du Cesti (Ama-Cesti). “Les vagues successives des étudiants maliens des 49 promotions précédentes du Cesti ont donné au Mali de brillants journalistes et aussi des cadres, gestionnaires et hommes politiques fulgurants. Nous comptons près de 130 journalistes maliens formés au Cesti. Tenez ! Au Mali, nous avons eu un Cestien Premier ministre, trois ministres, deux secrétaires généraux de ministères, deux ambassadeurs, un commissaire à l’Uémoa, dix directeurs de la communication présidentielle, sept directeurs de la communication à la Primature, trois directeurs généraux de l’ORTM, trois de l’Amap (Agence de presse qui édite le quotidien national l’Essor), trois de l’Agence nationale de communication pour le développement (ANCD), trois directeurs de la Dirpa, un directeur du protocole de la République, etc.”, a souligné Alassane Souleymane devant de nombreuses personnalités administratives et politiques du Sénégal. Voici le discours intégral du président de l’Ama-Cesti
Humain, je suis ! Comprenez donc mon émotion, eu égard à l’environnement de cette auguste cérémonie.
Grandeur, honneur, générosité, serviabilité, humilité et surtout amitié, fraternité et bien évidemment, confraternité et tant d’autres superlatifs. Tels sont les maîtres mots caractérisant le sentiment qui m’anime en ce moment même.
Oui, je me sens honoré en tant que président de l’Amicale des anciens étudiants du Cesti au Mali (Ama-Cesti).
Honoré en tant qu’ancien étudiant du Cesti de Dakar.
Davantage honoré pour mon pays, le Mali, qui, en dépit des difficultés en tout genre auxquelles il est confronté, est distingué comme invité d’honneur à cet événement panafricain. C’est assurément là un label de satisfecit et de solidarité agissante.
Qu’il me soit donc permis, en mon nom propre et au nom des membres de l’Association que je représente, de saluer l’ouverture d’esprit des organisateurs, à savoir, la direction générale du Cesti, le Rectorat de l’Université Cheikh Anta Diop et les hautes autorités de la République du Sénégal. Cet honneur fait au Mali n’est guère surprenant pour qui connaît les liens de sang et de bon voisinage qui unissent nos deux peuples. Cela n’est point étonnant quand on sait le poids de l’histoire et de la géographie dans les relations entre nos deux pays.
Faut-il rappeler en ce 25 mai, le symbole de l’unité panafricaine retrouvée, et aussi pour avoir fait nos armes, ici même à Dakar ? A Gueule Tapée-Fass-Colobane, à Khar Yalla comme à Ouakam, dans les Coladeiras comme dans la vie de tous les jours, jamais, je dis bien jamais, un ressortissant malien n’a été étiqueté, encore moins stigmatisé, de quelque manière que ce soit. Partout dans le pays de la Téranga, nous avons été adoptés comme au pays de la Diatiguiya !
Le journaliste, dit-on, est l’historien du présent, ce présent du passé, la mémoire, et du futur proche. Les journalistes que nous sommes suivent les contingences politiques, économiques, sociologiques, géopolitiques de nos pays. Voilà pourquoi nous témoignons notre reconnaissance et notre gratitude aux organisateurs de nous avoir associés à cette cérémonie de portée historique.
Historiens du présent et donc témoins des grands événements, nous témoignons de l’appréciation positive de nos compatriotes, de Bamako à Kidal, de Sikasso à Taoudenni, de la visite mémorable à Bamako, le lundi 15 août 2022, de Son Excellence Macky Sall, président de la République du Sénégal, ancien président de l’Union africaine. Aux côtés de son cadet, Son Excellence le président Assimi Goïta, il avait prononcé cette phrase simple mais pleine de sens : “L’Afrique a le devoir d’aider le Mali”.
En ce 25 mai, Journée de l’Afrique, oui, l’Afrique a le devoir d’aider l’Afrique. Le Mali et le Sénégal ont toujours montré la voie et le Cesti en est une illustration parfaite. #Ya yef teee# (merci et encore merci).
Mesdames, Messieurs,
La sortie de la 50e promotion du Cesti est un événement ô combien historique. Cette cérémonie est d’autant plus symbolique qu’elle intervient à la suite du baptême du Cesti du nom d’un de ses illustres, infatigables, humbles et inoubliables animateurs : j’ai nommé feu Mame Less Camara. Une décision du président de la République du Sénégal que nous avons hautement appréciée et fièrement saluée.
Permettez-moi de transmettre ici à sa famille, à la presse sénégalaise et à la direction du Cesti, les condoléances les plus sincères de l’Ama-Cesti Mali. Par la même occasion, nous saluons la mémoire de feu Jean Meïssa Diop, parrain de la 50e promotion. Au Sénégal, au Mali, au Gabon, au Cameroun et j’en passe, de guerriers et baobabs cestiens tombent et disparaissent. Mardi dernier, c’était Vincent de Paul Traoré, 1re promotion, ancien de Radio-Mali, de la Boad qui nous quittait. Assurément, tous auront laissé des empreintes indélébiles dans l’essor de la presse et d’autres secteurs actifs.
A leurs mémoires, avec la permission de la présidence de séance, je vous prie d’observer une minute de silence.
Mesdames, Messieurs,
Honorables invités,
Cinquante ans symbolisent la quintessence dans la vie d’un homme, comme d’une institution. C’est pourquoi cette cinquantième promotion nous donne l’espoir et même la certitude que le produit cestien est complètement viable et que, in fine, les fruits reflètent bien l’espérance des fleurs qui ont su s’adapter à l’évolution socio-technologique de notre monde, ce village planétaire qui demeure en perpétuelle mutation ! En témoignent plus que jamais les filières en charge des Réseaux Sociaux et la virtualité somme toute expressive du monde.
Il apparaît donc bien séant de perpétuer la virtualité dans la pratique journalistique. Merci donc au Cesti pour cette occasion de nivellement professionnel entre anciens et nouveaux médias.
De notre point de vue, la symbolique de la 50e promotion de notre école est forte. Elle nous offre l’occasion d’une évaluation, d’un raffermissement mais aussi et surtout d’un processus de rectification, au besoin.
Chers, désormais, confrères de la promotion Jean Meïssa Diop,
Bravo pour être acteurs et témoins de ce tournant ! 50e est un adjectif numéral ordinal. Il se réfère au chiffre 50 et c’est le jubilé d’or pour les promotions du Cesti. C’est la remise d’un flambeau pour marcher vers le jubilé de diamant, et pourquoi pas, le passage d’un autre témoin, celui de la 75e Promotion, dans 25 ans. In shaa Allah ! Ce sera bien évidemment une autre histoire, également avec ses acteurs et ses témoins. Nous vous transmettons les chaleureuses félicitations fraternelles et les encouragements de vos aînés du Mali.
Mesdames et Messieurs,
Honorables invités,
L’histoire du Cesti avec le Mali dépasse les frontières politiques. Il n’est point exagéré d’évoquer “un Cesti du Mali”. Le Mali doit au Cesti un fort pourcentage de ses premiers journalistes professionnels. Oui, de sa création à nos jours, rares sont les promotions qui n’ont pas compté de Cestiens maliens. Exceptionnelle, riche, fraternelle et hyper dynamique, ainsi se résume la coopération Cesti/Mali. Qu’elle perdure encore et encore ! En venant ici à cette cérémonie, le Premier ministre du Mali, Dr. Choguel Kokalla Maïga a bien voulu nous recevoir et nous mettre en route avec ses conseils avisés. Signe que tout ce qui concerne les liens entre le Mali et le Sénégal est à magnifier. Nous sommes fiers d’en être des artisans.
La réputation de cette prestigieuse école était telle, nous dit-on, que feu le président togolais Eyadema s’assurait d’abord qu’un journaliste africain était effectivement Cestien avant de lui accorder une interview !
“Le journalisme mène à tout, à condition d’en sortir”. Cette célèbre phrase de l’écrivain français Gabriel-Jules Janin, reprise dans bien des écoles de journalisme, est une sorte de viatique moral pour l’apprenant journaliste afin qu’il reste toujours à cheval sur les principes éthiques et déontologiques de la profession. “Bara, tu permets”, était la chronique historique et culturellement épique entre l’éminent symbole de la culture journalistique africaine, Babacar Sine, et le non moins célèbre directeur de publication, Bara Diouf. Ce rappel pour nous autoriser à donner un autre sens à cette citation. A l’évidence, le journalisme ouvre toutes les portes, offre toutes les opportunités, à condition de savoir où mettre le pied.
Les vagues successives des étudiants maliens des 49 promotions précédentes du Cesti ont donné au Mali de brillants journalistes et aussi des cadres, gestionnaires et hommes politiques fulgurants. Nous comptons près de 130 journalistes maliens formés au Cesti. Tenez ! Au Mali, nous avons eu un Cestien Premier ministre, trois ministres, deux secrétaires généraux de ministères, deux ambassadeurs, un commissaire à l’Uémoa, dix directeurs de la communication présidentielle, sept directeurs de la communication à la Primature, trois directeurs généraux de l’ORTM, trois de l’Amap (agence de presse qui édite le quotidien national l’Essor), trois de l’Agence nationale de communication pour le développement (ANCD), trois directeurs de la Dirpa, un directeur du protocole de la République, etc.
Certains sont présents aujourd’hui dans la salle pour cette belle fête, leur fête, notre fête à tous. La délégation cestienne est renforcée par notre grande association des Anciens étudiants maliens à Dakar (AESD) qui a bien voulu nous accompagner pour maintenir l’esprit de l’UCAD. Merci à nous !
Pour maintenir haut cette réputation, les Cestiens maliens ont créé l’Ama-Cesti, en 2017. Nous nous félicitons de la redynamisation de l’Association sénégalaise des anciens du Cesti qui vient fraichement de mettre en place un nouveau bureau.
L’Ama-Cesti Mali compte plus de cent membres aujourd’hui, qui attachent une importance primordiale au professionnalisme, surtout dans un environnement de “néo journalisme” amplifié par les Tic, les réseaux sociaux, et maintenant ChatGPT ! Plusieurs de ses membres enseignent à l’Ecole supérieure de journalisme et des sciences de la communication de Bamako (ESJSC), une école supérieure nationale dont le projet de création a été vaillamment porté par l’expérience et l’expertise du doyen Diomansy Bomboté, ancien enseignant au Cesti où il était chargé de l’enseignement des techniques professionnelles et responsable de la recherche, de 1973 à 1979, ancien conseiller en communication à la Primature du Mali, qui aurait tant aimé être avec nous aujourd’hui n’eut été son agenda chargé. Mais il est parmi nous à sa façon, en nous transmettant un message par vidéo que vous aurez l’occasion d’écouter. L’ESJSC, où Diomansy Bomboté enseigne, en est à sa deuxième promotion.
La deuxième vient d’être baptisée du nom de feu Gilbert Maïga, Cestien malien. Ainsi, l’Ama-Cesti entend, d’une part, promouvoir une coopération et un partenariat dynamiques avec l’ESJSC de Bamako et le Cesti de Dakar et, d’autre part, contribuer au raffermissement des liens entre les deux écoles nationales. Nous nous réjouissons de ceux déjà tissés entre les deux structures. Rappelons que Monsieur Mamadou Koumé, ancien Directeur des études du Cesti, a été associé à la validation des programmes de l’ESJSC. De même, le Réseau Théophraste que dirige brillamment le directeur général du Cesti et la présence du directeur de l’ESJC de Bamako à cette auguste cérémonie témoignent de cette volonté de collaborer.
En conclusion, c’est avec un réel plaisir que l’Ama-Cesti a répondu à l’invitation. La délégation malienne réitère sa reconnaissance quant à l’honneur qui lui a été fait. Nous sommes convaincus que si la presse professionnelle joue pleinement son rôle, mieux la politique fonctionne et le citoyen mieux informé devient plus heureux et plus responsable de ses choix.
Cestien aujourd’hui, Cestien toujours !
Vive le Cesti !
Vivent l’amitié et la fraternité inter-cestienne, maliano-sénégalaise et africaine !”