L’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC) a abrité, jeudi dernier, la cérémonie de baptême de la salle du regretté Moussa Maïga qui porte désormais son nom. Présidée par le ministre Mamadou Hachim Koumaré, cette cérémonie a enregistré la présence du Directeur général et de la présidente du Conseil d’administration de l’ANAC, des amis, sympathisants et des héritiers de Moussa Maïga, ancien directeur de l’ANAC, 18 ans durant, arraché à l’affection des siens le 22 novembre 1982. Cette reconnaissance des actions du défunt a été unanimement saluée par les autorités, ses anciens compagnons, des témoignages faisant foi.
Il faut savoir que l’Agence nationale de l’aviation civile est un établissement public à caractère administratif doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Elle a pour mission de participer à l’élaboration des éléments de la politique nationale en matière d’aviation civile et d’en assurer la mise en œuvre et le suivi.
Dans son discours de bienvenue, le Directeur général de l’ANAC indiquera que, par la présente cérémonie, la famille aéronautique du Mali en général et l’ANAC en particulier se veut d’exprimer son profond respect au regretté Moussa Maïga pour ses actions nobles au service de notre pays. « Moussa Maïga nous aura insufflé sa passion du transport aérien que nous devons vaillamment porter » a défendu Issa Saley Maïga qui a aussi adressé sa gratitude au ministre et à la présidente du conseil d’administration qui ont rehaussé l’éclat de la cérémonie par leur présence en dépit leur agenda chargé.
Quant à GLACO, une structure regroupant les anciens des différents secteurs de l’aviation civile du Mali, elle dira que l’aviation civile n’était qu’un des services dirigés à partir de Dakar, le siège de l’AOF. Pour elle, le défunt a parcouru le monde entier pour parler du Mali, faire connaître ses contraintes, dans le domaine du transport aérien, afin de créer une structure nationale en application des spécifications, des normes et pratiques recommandées par l’OACI. « C’est grâce à lui que le Mali a pu bénéficier de bourses de formation du personnel technique aéronautique dans tous les domaines dans plusieurs pays du monde », a reconnu GLACO.
Pour le porte – parole de la famille Maïga, cette cérémonie de baptême est émouvante. C’est pourquoi il a tenu à féliciter le ministre Koumaré pour cette marque de reconnaissance et particulièrement le directeur de l’ANAC Issa Saley Maïga.
Les anciens d’Air – Mali à travers Monsieur Dagnoko évoque un grand événement et la reconnaissance du mérite.
Dans son intervention, le ministre Mamadou Hachim Koumaré s’est dit honoré pour avoir côtoyé l’homme, qui a consacré toute sa carrière professionnelle au développement du transport aérien. « Il s’agit de magnifier un homme qui a passé toute sa vie durant au service de l’aviation civile. Monsieur, dormez en paix, vous avez été un pionnier, vous vous êtes sacrifié pour donner à l’aviation civile ses lettres de noblesse. Votre exemple et votre amour doivent inspirer la jeunesse actuelle. Nous sommes fiers aujourd’hui de suivre vos pas et de faire en sorte que votre héritage soit capitalisé » a-t-il affirmé.
Ce fut ensuite la coupure symbolique du ruban, la présentation de la salle polyvalente. Tout le monde est unanime que feu Moussa Maïga méritait cette reconnaissance.
Témoignage du ministre Mamadou Hacim Koumaré
« Je dois ma formation à Moussa Maïga »
Après le Mali, Mamadou Hachim Koumaré, étudiant de son état, a poursuivi ses études à Dakar en mathématiques – physique avant de rallier la France et d’atterrir à Toulouse. Mais tout ne fut pas rose pour le futur ministre qu’il est.
En effet, parti dans l’Hexagone pour obtenir une agrégation en mathématiques, l’étudiant a été contraint sur instruction des autorités de l’époque, de s’inscrire en aviation civile en passant par le concours d’intégration à ce corps, en France là-bas, avec des risques ne pas être admis. Et ce, à quelques doigts d’obtenir son agrégation en mathématiques. Epreuve éprouvante.
Avec 9 places admissibles dont 6 pour la Polytechnique et 3 pour l’Afrique et le reste du monde, l’actuel ministre opta pour ledit concours au risque de voir sa bourse coupée, une menace brandie par Bamako. Une double alternative s’offre à l’étudiant malien : réussir pour honorer son pays ou échouer devant le monde entier. Mamadou Hachim Koumaré passa avec brio son examen et entra comme premier africain à l’Ecole nationale d’aviation civile (ENAC).
Le pire restait à venir. Car le brillant Mamadou Hachim devait se contenter d’une bourse de 45 à 50 francs français pour continuer avec ses études. Face à cette difficulté croissante et un revenu insignifiant, l’Ambassade de France entre dans la danse. C’est ainsi que le Conseil de l’Ambassade de France a pris la décision d’attribuer la bourse FAC au premier africain admis à l’ENAC qui a eu aussi le privilège de suivre une formation de pilote.
Une fois son diplôme obtenu, Koumaré revient au bercail. Ousmane N’Diaye alors DGA d’Air – Mali voulait l’engager dans cette structure, mais Moussa Maïga le voyait déjà dans l’aviation civile.
Le ministre nous a fait ce récit pour mettre en exergue l’honnêteté de l’homme, un humaniste dévoué pour la cause de l’aviation civile. « Moussa Maïga ne faisait pas de calcul, il était respectable et apte à prendre de bonnes décisions au bon moment » commentait jeudi monsieur Koumaré.
Parlant aux enfants de Moussa Maïga, il dira : « Soyez fiers de votre père, de ce qu’il a fait pour le Mali, l’Afrique et le monde. Que le Mali reconnaisse la valeur de cet homme, c’est là que je salue le directeur et le Conseil d’administration de l’ANAC ». Avant de poursuivre avec émotion : « Cher aîné, si vous étiez là en train de nous écouter, cher aîné, on est là pour vous : les doyens de l’aéronautique, le corps de l’armée… tout le monde ». No comment !
Rassemblés par Issiaka Sidibé
Faisons connaissance avec Moussa Maïga
Né en 1928, à Korgoï, cercle de Bourem, région de Gao, Moussa Maïga débute ses études primaires dans la localité. Après son Baccalauréat, obtenu au Lycée Terrasson de Fougères, actuel Lycée Askia Mohamed, il s’envole pour la France. Dans l’Hexagone, il suit des cours préparatoires pour le concours d’entrée dans les grandes écoles. Admis à l’Ecole spéciale de mécanique et d’électricité (actuel ESME SUDRIA de Paris VI), il en sort nanti d’un diplôme d’Ingénieur à la session de juillet 1957 (Promotion 1952-1957). Toute chose qui lui ouvre les portes du professionnalisme. C’est ainsi qu’il est affecté à l’aéroport de Bourget où nait sa passion pour l’aéronautique.
En réalité, l’aéroport de Bourget fut un puissant relais pour ce cadre chevronné qui atterrit à la direction de l’aviation civile de l’Afrique occidentale française à Dakar, capitale de l’AOF, phase transitoire pour son retour au Mali. Cela est d’autant plus vrai qu’avec l’éclatement de l’éphémère Fédération du Mali en août 1960, sa fibre patriotique lui commande d’opter pour son pays natal, le Mali. Commence alors une brillante carrière nationale et internationale.
Nommé par décret N°104 PG-RM en date du 15 mars 1961 Directeur de l’aviation civile en remplacement de Monsieur Paret remis à la disposition de la France métropolitaine, feu Moussa Maïga démontre sa compétence, sa grande capacité d’écoute et sa promptitude à faire face aux grands dossiers. Il parcourt le Mali, l’Afrique et le monde pour plaider la cause du Mali.
Visionnaire hors pair, il entrevoit les difficultés de l’aéroport de Hamdallaye qui ne pouvait plus s’adapter à l’évolution et des pistes et des aéronefs, puisqu’enclavé par la colline de Lassa et le quartier de Ouolofobougou-Bolibana. Donc, c’est lui qui est à l’origine de la construction du nouvel aéroport de Bamako – Senou, excentré par rapport à la ville. Cet aéroport, toujours en fonction, a été inauguré en 1974. Et c’est logiquement que son dévouement au service de l’aviation civile ira au-delà des frontières nationales.
Monsieur Maïga a été le premier Directeur de l’aviation civile et commercial (SACC) du Mali aux premières heures de l’indépendance. Il représentera dignement notre pays au sein d’organisation d’aviation civile tant aux plans régional que mondial. Plusieurs fois élu vice – président de la commission africaine de l’aviation civile (CAFAC), institution régionale de l’OACI et aujourd’hui structure spécialisée de l’Union africaine, Moussa Maïga finira par présider aux destinées de cette organisation panafricaine (1969 à 1978).
Le 12 mai 1978, il devient conseiller technique au ministère des transports et des travaux publics après 17 années passées à la Direction de l’aviation civile. Il y restera jusqu’à ce qu’il soit arraché, brusquement, à l’affection des siens. C’est lui qui aura insufflé une dynamique nouvelle à l’aviation civile malienne et africaine. Comme le dirait l’autre, c’est lui qui a donné une âme à l’aviation civile malienne. Et ce 11 décembre 2014 n’est que justice pour feu Moussa Maïga tant ses efforts viennent d’être reconnus. C’est une icône pour l’aviation civile dans notre pays. Dors en paix Moussa Maïga. Que Dieu vous accepte dans son Paradis Eternel. Amen !
koumaré n’est pourtant pas à la hauteur pour ce département aussi stratégique. il ne fait que tourner en rond:
– contrat non signés sans explications;
– sanctions expéditives sans reflexions
– il ecoute et croit à tout ce qu’on lui raconte
– etc
qu’il change vite ou qu’il s’en aille!!! c’est mieux pour lui pour le ministère de l’Équipement et des transports et désenclavement et pour la Mali
C’est dommage qu’avec un si grand “bagage” le ministre Koumaré peine à mettre en place une compagnie aérienne digne de ce nom au Mali!Où en sont-ils même avec “Sahara Airways” qui était en projet avec la Mauritanie et le Niger?Pauvres de nous!Après avoir fait couler notre multinationale Air Afrique nous n’avons plus que nos yeux pour pleurer et regarder les autres desservir nos aéroports avec leurs “Air France” et autres “Aigle Azur”… 😥 😥 😥
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