Prévu pour le jeudi 3 mai dernier à Markala, le jugement de l’affaire qui oppose le richissime Modibo Keïta aux populations de la zone de Sana a été reporté au 31 mai pour réplique. Le juge a justifié ce report par la demande des avocats des deux parties.
Depuis près de deux ans les populations de Sana et le PDG de la société Moulin du Mali, Modibo Keïta non moins PDG de la société sucrière de Markala (SOSUMAR) ne parlent pas le même langage. Les premiers regroupées dans une association dénommée association pour le développement de Sana accusent le second de s’accaparer de leurs terres. Elles sont aidées dans cette démarche par les organisations de défense de paysans notamment la CNOP et l’AOPP. Ce qui avait abouti à l’introduction de deux plaintes au tribunal de paix de Markala qui a convoqué les parties le jeudi 3 mai.
Le juge Kéoulen Dembélé après avoir écouté les avocats des deux parties a accepté sur leur proposition de renvoyer l’affaire au 31 mai pour réplique.
Cette réplique, selon l’avocat des plaignants Me Fadiala Dembélé, leur permet de fournir au juge des documents ainsi que des renseignements fiables. Me Fadiala Dembélé a affirmé que le richissime Modibo Keïta n’a pas respecté les procédures en la matière. C’est pourquoi il l’a qualifié d’accapareur. Il s’est dit confiant en la capacité de la justice malienne de remettre ses clients dans leur droit.
Un représentant de Modibo Keïta qui a voulu garder l’anonymat a déclaré que certaines parcelles ont été cédées à Modibo par des paysans et que la liste de ces derniers est à leur disposition.
Cette affaire a mobilisé à Markala près de 400 personnes composées des paysans de la zone de Sana ainsi que des représentants des associations de défense des droits des paysans.
Rappelons que les populations de la zone de Sana s’opposent à l’installation de deux projets de Modibo Keïta. Il s’agit de la SOSUMAR dans la zone de Sansanding et la Société Moulin Moderne du Mali SA à Sanambadougou.
Avec ce renvoi, nous pouvons affirmer que les protagonistes sont entrés dans un long processus de judiciaire.
Moussa Sidibé