Arrêté puis écroué au camp I de la gendarmerie à Bamako en mars 2003 pour «complicité d’escroquerie et d’association de malfaiteurs», l’ancien Procureur de la commune VI, Mahamane Maïga, mis en liberté provisoire quatre mois après, vient de bénéficier d’un non-lieu total à travers l’arrêt de la Cour Suprême du 20 juillet 2007.
Il recouvre ainsi son honneur et sa dignité, écorchés dans cette affaire, montée de toutes pièces par l’ex-Procureur général, Mamadou Clazié Cissouma, actuel ministre des Forces armées et des Anciens combattants. C’est ce dernier qui a concocté un dossier cousu de fil blanc pour épingler à tort Mahamane Maïga pour un règlement de comptes personnel.
En effet, la plus haute juridiction du pays, qui a réuni l’ensemble de ses chambres pour désigner une seule chambre d’accusation, a procédé, dans cette affaire, à des investigations rigoureuses notamment appuyées par les relevés des communications téléphoniques des différents accusés.
Cependant, la Cour suprême n’a trouvé aucun élément constitutif d’une infraction à la loi pénale contre le sieur Maïga. Aussi, a-t-elle prononcé un non-lieu en sa faveur. Celui-ci a toujours clamé son innocence et dénoncé la cabale ourdie contre lui par Cissouma en des termes éloquents : «Cette campagne médiatique honteuse a été financée à frais par le Procureur général et ses sbires de la mafia bamakoise, dans le dessein d’achever un seul homme, le Procureur Maïga. Cette campagne vient en renfort d’un dossier vide, cousu de fil blanc et sert à lui donner une certaine consistance. Oui, les mafiosis de Bamako ont de l’argent et beaucoup d’argent, argent retrouvé dans des conditions détestables et répugnantes… Cette agitation du Procureur général n’occultera pas la vérité qui, elle, sera connue de tous, à ses dépens et aux dépens des arnaqueurs qu’il protège et couve de manière grossière et intéressée». La vérité est désormais connue : Mahamane Maïga est définitivement blanchi.
Son principal accusateur, Mamadou Clazié Cissouma a été démenti sur toute la ligne par les juges de la Cour suprême. Cissouma, qui avait conduit le dossier durant 15 longs mois dans un sens unique, c’est-à-dire à charge, a manqué de professionnalisme. Et la plus haute juridiction du pays a rectifié le tir en instruisant le même dossier à charge et à décharge.
D’où la manifestation de la vérité qui réhabilite l’ancien Procureur.
Chahana TAKIOU
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