Suite à la publication d’un article sur de «mystérieux comptes bancaires» en Suisse, appartenant à la Conférence épiscopale du Mali, la Conférence épiscopale, dans un communiqué, réagit aux allégations affirmant que certains Évêques auraient procédé à un détournement de fonds des fidèles catholiques et apporte des éclaircissements concernant le mode de fonctionnement de leur structure. Selon la conférence, à travers cet acte, les auteurs de l’article veulent ternir l’image et déstabiliser l’Eglise malienne qui vient d’être honorée par la nomination de son premier cardinal au Vatican.
Pour rappel, le journal «Le Monde» aurait eu accès aux données bancaires de plus de 100 000 clients de la filiale suisse de HSBC. Ces données bancaires révèlent l’étendue d’un système de fraude fiscale encouragé par la banque. Des personnalités étrangères et françaises sont impliquées. Le journal a également a révélé dans une de ses parutions un présumé détournement de fonds de plus de 7 milliards de francs CFA, soit 12 millions d’euros. Les trois principaux prélats du pays sont mis en cause, notamment Mgr Jean Zerbo, qui vient d’être nommé cardinal par le Pape François.
Dans un communiqué publié le 31 mai 2017, la Conférence épiscopale du Mali a fait savoir qu’elle s’inscrit en faux contre les allégations affirmant que certains Évêques auraient procédé à un détournement de fonds des fidèles catholiques. À en croire à la déclaration de la Conférence épiscopale, la structure fonctionne en toute transparence : «Elle dispose de statuts, d’un règlement intérieur et d’un manuel de procédures qui fixent les attributions de chaque évêque en fonction de la charge qui lui est confiée. A ce titre, aucun évêque n’agit à titre personnel dès lors qu’il s’agit d’une mission qui lui a été confiée par ses pairs. Une évaluation de toutes les activités est régulièrement faite».
Selon le communiqué, la Conférence dispose en son sein d’une commission des finances chargée de la mise en œuvre de la politique de solidarité décrétée par les Évêques à l’occasion de la célébration du centenaire de l’Église en novembre 1988. Cette solidarité entre les diocèses permet d’assurer le fonctionnement de la pastorale ordinaire de l’Église : la catéchèse, les œuvres de charité, la formation des jeunes, entre autres.
La Conférence épiscopale a en outre précisé que «l’Église du Mali accomplit sa mission d’évangélisation dans la dignité et ne peut utiliser de l’argent sale pour annoncer le Règne de Dieu». Et à elle de juger que, à travers cet acte, les auteurs veulent ternir l’image et déstabiliser l’Eglise malienne qui vient d’être honorée par la nomination de son premier cardinal au Vatican. «Les auteurs de l’article tendancieux visent-ils plutôt un autre objectif inavoué que celui d’apporter des informations constructives à l’opinion ? Cet acte posé à un moment où cette Église vient d’être honorée par la nomination de son premier cardinal vise-t-il à salir son image et à la déstabiliser ? Dieu qui voit tout et qui sait tout saura un jour rétablir la vérité», affirme la Conférence épiscopale du Mali.
Pour l’instant, la Conférence épiscopale n’a pas encore précisé si elle était prête à entamer une poursuite judiciaire contre les auteurs de l’article.
Wassolo