Les deux bureaux issus du congrès extraordinaire du 16 mai 2010 de l’Association des municipalités du Mali (AMM) ont rendez-vous aujourd’hui au Tribunal civil de la Commune III. Il s’agit pour le conseil de Boubacar Bah alias Bill, maire de la commune V, de répondre à la requête d’annulation du scrutin introduite par le maire de la commune III, Abdel Kader Sidibé, toujours en course judiciaire pour se succéder à lui-même à la tête de l’AMM.
Renvoyés en septembre 2010 par la Cour suprême devant le Tribunal civil de la Commune III, Abdel Kader Sidibé (maire de la Commune III) et Boubacar Bah (maire de la Commune V), ont rendez-vous chez le juge ce matin pour trancher le différend qui les oppose au sujet de la présidence de l’Association des municipalités du Mali (AMM). C’est ce tribunal qui est appelé à dire le droit à propos du congrès extraordinaire de l’AMM, tenu le 16 mai 2010 au Centre international de conférence de Bamako (CICB). Aujourd’hui, il s’agit principalement pour le conseil de Bill d’obtenir le rejet de la requête d’annulation de l’élection du congrès extraordinaire.
Convoquée pour la première fois le jeudi 27 janvier 2011, l’audience fut consacré aux questions de forme au nombre desquelles l’information par le président du tribunal, Baya Berthé de la défense, en l’occurrence le camp de Boubacar Bah alias Bill de la requête d’Abdel Kader Sidibé. Il avait ensuite décidé de renvoyer le procès à aujourd’hui, histoire de donner le temps aux avocats Diamoye Sidibé et Ousmane Mama Traoré du maire de la commune V pour préparer leur défense. Abdel Kader Sidibé dans cette requête réclame l’annulation pure et simple des résultats issus du congrès extraordinaire de l’AMM tenu les 15 et 16 mai 2010. Il fonde sa requête sur deux griefs : « d’abord sur le principe, c’est-à-dire l’immixtion des partis politiques dans la sphère de la société civile. Ensuite dans le fond à savoir les violations graves des textes mêmes de l’AMM comme cela a été constaté par un huissier commis pour la cause. Les dites violations portant sur trois points : d’abord dans le bureau qui a géré les opérations électorales, le plus jeune maire devrait en faire partie. Or, celui qui s’est prétendu comme étant le plus jeune a prétendu être né en 1989. Ce qui n’est pas possible parce que le congrès s’est tenu un an après les élections. Donc cela suppose qu’il a été élu maire à 20 ans. Ce qui est loin de la réalité et même illégal parce qu’en la matière la loi parle de 21 ans. Ensuite, sur les amendements opérés sur quelques articles des statuts et règlement intérieur de l’AMM ».
Ce feuilleton judiciaire entre les deux hommes avait connu un premier rebondissement quand le 9 juillet 2010, le Tribunal administratif de Bamako avait annulé les élections dudit congrès, suite à sa saisine par le camp des plaignants, dirigés par Abdel Kader Sidibé, président sortant. Il avait motivé son jugement par le fait que les élections avaient été entachées d’irrégularités découlant du mépris supposé des textes de l’association du camp de Boubacar Bah dit Bill.