La machine de fabrique des emplois ( ?) du régime IBK tourne à plein régime. Selon le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Maouloud Ben Kattra, de septembre 2013 à juin 2017, 199 418 emplois ont été créés au Mali. Cela représenterait 99,8% des 200000 emplois promis par le président Ibrahim Boubacar Keita. De la poudre aux yeux ! Ces chiffres, loin de refléter la réalité, sont démentis par les jeunes chômeurs qui multiplient les actions de contestation.
L’accès à l’emploi fut l’un des sujets phares qui ont animé la campagne de l’élection présidentielle de 2013. Ibrahim Boubacar Keïta, alors candidat du Rpm à cette élection, avait promis de l’emploi « à gogo » aux Maliens. Bon nombre d’entre eux (Maliens), particulièrement les jeunes croyaient alors aux promesses du « Kankéletigui ». Pendant la campagne, ils se sont laissé séduire par son discours populiste. Seulement voilà, après quatre ans d’exercice du pouvoir, IBK peine à donner corps à ses promesses qui prennent les traits d’un vrai mirage. Les perspectives s’estompent et les nombreux jeunes chômeurs déchantent. Une triste réalité tangible, même si le ministre «fabriquant d’illusions» tente de faire valoir le contraire.
Le ministre Ben Kattra brandit un tableau assez reluisant de la situation de la jeunesse malienne dans le domaine de l’emploi avec 99, 8% comme taux de réalisation des 200.000 emplois en 5 ans promis par le chef de l’État lors de sa campagne en 2013. A entendre le ministre, on croirait que les opportunités d’emplois se sont multipliées sous IBK, tant dans le secteur formel qu’informel et que le programme de création des 200 000 emplois, qui a motivé plus d’un jeune à soutenir le président Ibrahim Boubacar Keita, est réalisé à 100%. Cette vue est peut-être assez flatteuse pour le pouvoir mais ne reflète aucunement ce que vivent les jeunes du Mali. Les jeunes n’ont rien vu et ils continuent à réclamer des conditions meilleures.
Pour Aly Bah, diplômé de l’EN Sup, le ministre et le président IBK se moquent de la jeunesse malienne. « Le ministre est méconnaissable et je me pose la question si c’est le même monsieur qui avait la charge de veiller sur le droit des travailleurs », assène Bah.
Fatoumata Diarra, titulaire d’une maitrise de la Faculté de droit, ajoute : «Le ministre doit être capable avec des structures techniques de produire des estimations fiables de l’impact sur l’emploi, de préférence par axe prioritaire et par action, qui soient susceptibles de vérification à un stade ultérieur. Il importe que ces évaluations soient effectuées de manière appropriée et par des structures indépendantes, et que les méthodes de calcul utilisées soient transparentes et susceptibles de contrôle. C’est alors seulement que le ministre pourrait se targuer d’avoir créé des emplois », souligne-elle.
Et même si le taux de création de 58, 19% des 200.000 emplois en 5 ans s’avérait juste, il ne faudrait pas oublier que dans notre pays chaque année, entre 100 000 et 200 000 jeunes arrivent sur le marché de l’emploi, donc les 200.000 emplois promis aux jeunes par le président IBK et qui peine à se réaliser n’est en réalité qu’une aiguille dans une botte de foin. Les mensonges grotesques du Ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, Maouloud Ben Kattra, sur les chiffres, sont bien loin de soulager voire rassurer les consciences. C’est franchement dommage qu’un membre du gouvernement se prête à une communication aussi fallacieuse, de nature à insulter l’intelligence des Maliens. Aucune avancée notable n’a été enregistrée dans le cadre de l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des Maliens, celles des jeunes en particulier, hormis sans doute, certains issus du parti présidentiel et de ses alliés.
Parmi les nombreuses aspirations nourries par les jeunes, l’emploi occupait une belle place dans les priorités des jeunes qui ont voté pour IBK. Mais les réalités de l’heure sont bien différentes des promesses d’hier du candidat IBK. Ces réalités sont là, bien visibles à savoir : mauvaise condition de vie, précarité , des jeunes, monté spectaculaire du taux de chômage avec son corollaire de misère sociale. Ces réalités ont fini amplement par décevoir ces pauvres populations, faisant croitre la colère de ses centaines de milliers de jeunes qui broient du noir. Ils sont entrainés progressivement vers le banditisme à grande échelle en zone urbaine et périurbaine, la recherche d’un eldorado incertain d’où l’immigration massive des jeunes. Combien de jeunes Maliens sont morts, ces dernières années, lors des traversées méditerranéennes ? Beaucoup, tous persuadés de l’incapacité de ce régime à leur offrir une moindre perspective d’avenir.
On ne saurait résoudre le problème de l’emploi à coup de manipulations statistiques, ni par une habile politique de communication ou par le mensonge.
Mieux, on se rend bien compte aujourd’hui que la promesse de 200 000 emplois en cinq ans, n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des besoins d’emplois des jeunes au Mali.
En plus, le régime n’a non seulement pas créé suffisamment d’emplois, mais il en a détruit des milliers avec l’opération de libération des voies publiques appelée opération Ami Kane, gouverneur de Bamako.
La crise de l’emploi et ses corollaires risquent de causer des lendemains troubles au gouvernement d’IBK, si des mesures concrètes et urgentes ne sont pas prises au-delà du folklore des chiffres manipulés.
Mémé Sanogo
L’ARMÉE NE COMPTE PAS PARMIS LES EMPLOIS POUR TOUT CE QUI CONNAISSE LA DIVISION SOCIALE.
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