Dans la vague de nominations des Préfets, adjoints aux préfets et Sous-préfets, le Président de la République et son gouvernement ont, semble-t-il, ignoré la loi n°2015-052 du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives.
Le conseil des ministres du mercredi 14 février 2018 a procédé à une série de nominations aux postes de Préfets, d’adjoints aux préfets et Sous-préfets. Le Président de la République et son gouvernement ont, semble-t-il, ignoré la loi n°2015-052 du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives au cours de ces nominations. Aucune femme ne figure sur la liste des 32 cadres promus aux postes de premier adjoint au préfet. Elles ne sont que quatre femmes sur les 34 deuxièmes adjoints au préfet soit environ 11%. Les femmes ne représentent que 11 sur les 108 Sous-préfets nommés par le conseil des ministres, soit un taux de 10%.
Visiblement, on est loin des 30% exigés par la loi n°2015-052 du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives qui fut l’une des réformes majeures du mandat du Président Ibrahim Boubacar Kéïta. A la pratique, il ne suffit pas simplement d’adopter une loi, son application découle aussi d’une volonté politique. Dans ces conditions, il n’est pas exagéré de dire que le Président IBK peine à appliquer une loi pour l’adoption de laquelle il s’est investi personnellement. La non application de la loi 52 et son décret interpelle non seulement le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, mais aussi les organisations féminines. Ces dernières brillent par leur absence totale sur le terrain du lobbying sur les pouvoirs publics.
Bintou Diarra et Fousseiny Sogoba, stagiaires