Pour détournement et mauvaise gestion : le Directeur général du CICB relevé de ses fonctions sur instruction d’IBK

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La semaine dernière, une mise-à-pied a été notifiée au Directeur général du Centre international de Conférence de Bamako, pour mauvaise gestion et détournement. Paul Ismaël Nana Boro, il s’agit de lui !

Sa nomination à ce poste avait suscité beaucoup d’interrogations, d’autant que quantité de DFM et autres gestionnaires reconnus avaient également postulé. Lui, il est enseignant du secondaire, mais surtout  membre du parti au pouvoir. C’est ainsi qu’il quitte son poste de chef de Cabinet au ministère de la Culture pour devenir Directeur général du CICB.

Dès sa prise de fonction, il est devenu comme un loup affamé dans la bergerie, il lui fallait donc «manger» certains… Enfin, il s’est débarrassé des services des désormais ex-prestataires du CICB, pour ne retenir «que» ses propres sociétés de gardiennage, de nettoyage…

Pour les passations de marchés, Paul Boro s’était découvert un talent encore insoupçonné : lancer des appels d’offres pour les annuler ensuite, les relancer par ailleurs, sachant bien que l’argent des soumissionnaires resterait dans sa besace. Le Directeur général du CICB, le jeune Paul Ismaël Nana Boro, est du genre à avoir tout l’argent pour lui, et il est très proche de ses sous. Comme il est du parti au pouvoir, Rpm, il pensait pouvoir tout se permettre, sans craindre le moindre mal.

Souvent même, il lui arrivait de s’offrir les marchés du CICB. Le comble est que les frais de location des salles du CICB partaient directement dans les poches du «directeur sapeur», toujours tiré à infinité d’épingles du 1er au 31 du mois. Paul Ismaël Nana Boro faisait tout cela sans être inquiété et cela, pendant au moins deux bonnes années.

C’est avec l’organisation du Sommet Afrique-France que le Mali doit abriter en janvier 2017, que les autorités découvrent les détournements de ce militant Rpm, l’un des premiers jeunes à suivre IBK lors de la création d’Alternative 2002, puis le parti Rpm en juin 2001. Avec l’organisation du Sommet Afrique-France, la partie française a sollicité le CICB afin que certains travaux puissent être réalisés. Ce qui voulait signifier l’arrêt momentané de la location des salles du CICB afin de permettre sa sécurisation. Mais, les techniciens français ont toujours été confrontés au fait qu’il y avait des activités dans les différentes salles, par la faute du Directeur général du CICB. C’est ainsi qu’ils ont été obligés, après plusieurs plaintes, de saisir les plus hautes autorités afin de leur exposer le problème.

 

IBK, ayant été informé de cette situation, a demandé au ministère de la Culture de lui notifier une mise-à-pied. Mais, en réalité, il s’agit d’un relèvement. En plus de cette affaire, Paul Ismaël Nana Boro est aussi impliqué dans des malversations autour de l’achat de certains matériels, des marchés passés par entente directe. Tout cela rajouté au mécontentement présidentiel a fini par lui coûter son poste.

Paul Ismaël Nana Boro, à la différence de plusieurs jeunes leaders du Rpm, avec son poste, était devenu très distant du parti, des activités de la mouvance présidentielle. Néanmoins, certains membres du Rpm souhaitent rencontrer IBK pour l’emmener à revoir sa décision, quand d’autres s’y opposent au motif que Paul Boro n’a jamais été un militant exemplaire : il vit du trafic d’influence et n’aime que des positions où il peut bien profiter. Ceux-ci n’ont certainement pas oublié qu’il avait quitté le Rpm pour suivre le défunt Ibrahima Siby, quand ce dernier avait créé l’UDM.

Aujourd’hui, le désormais ex-puissant Directeur général du CICB, qui n’avait aucune considération pour le ministre de la Culture, N’Diaye Ramatoulaye Diallo, doit se poser beaucoup de questions.

 Sinaly KEÏTA

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2 COMMENTAIRES

  1. Heureusement que le ridicule ne tue pas remplacer un dirigeant pour mauvais gérance et détournement de fonds publics au mali dans ce cas Ibk et sont entourage doivent être en taule

  2. Le CICB a toujours été dirigé par des politiciens. Tout directeur de cet établissement doit donner quelque chose au ministre. Il était de mèche avec son ministre. Si tu vois qu’il a duré, il donnait quelque chose à sa hiérarchie. En vérité, en vérité.

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