Cellule de Traitement des Informations Financières (CENTIF) : Le nouveau patron s’appelle Marimpa Samoura

0

Les mandats réglementaires de Modibo Sylla étaient arrivés à terme, il y a plusieurs mois de cela. Il assurait l’intérim, jusqu’à la nomination de son frère sarakolé.

L’ancien ministre Samoura en arrivant à la tête de la CENTIF, est en terrain connu. Diplômé de l’Ecole nationale d’administration (ENA), option Trésor, il gravit tous les échelons avant de devenir ministre sous la transition. Il fut ainsi chef de la division recettes à la trésorerie régionale de Mopti puis chef de la division comptabilité ; fondé de pouvoirs à Kayes ; trésorier payeur régional de Ségou ; coordinateur par intérim de la Cellule d’appui à la reforme des finances publiques (CARFIP).

A sa nomination à la présidence de la CENTIF, il assurait les charges du directeur de cabinet adjoint à la Primature. A ce niveau, il assistait et supplée le Directeur de Cabinet, coordonné les activités des conseillers techniques et des chargés de mission et était responsable de l’organisation des relations avec le Secrétariat Général du Gouvernement. En outre, il veillait à la participation aux réunions organisées par le Secrétariat Général du Gouvernement et assure le suivi des services relevant du Premier ministre à l’exception de ceux visés par l’article 8 du Décret n°2014-0397/PM-M% du 30 mai 2014 fixant l’organisation de la Primature.

Marimpa Samoura, qui a vu le jour en l’an 1959 à N’Tomodo dans le cercle de Nara, est issu d’une grande famille sarakolé.

Notons que la CENTIF est un Service Administratif, doté de l’autonomie financière et d’un pouvoir de décision autonome sur les matières relevant de sa compétence. Sa mission est de recueillir et de traiter le renseignement financier sur les circuits de blanchiment de capitaux.

A ce titre, elle est chargée, notamment de recevoir, d’analyser et de traiter les renseignements propres à établir l’origine des transactions ou la nature des opérations faisant l’objet de déclarations de soupçons auxquelles sont astreintes les personnes assujetties. Elle reçoit également toutes autres informations utiles, nécessaires à l’accomplissement de sa mission, notamment celles communiquées par les Autorités de contrôle, ainsi que les officiers de police judiciaire. Elle peut aussi demander la communication, par les assujettis, ainsi que par toute personne physique ou morale, d’informations détenues par eux et susceptibles de permettre d’enrichir les déclarations de soupçons. Elle effectue ou fait réaliser des études périodiques sur l’évolution des techniques utilisées aux fins du blanchiment de capitaux au niveau du territoire national.

Elle émet des avis sur la mise en œuvre de la politique de l’Etat en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux. A ce titre, elle propose toutes reformes nécessaires au renforcement de l’efficacité de la lutte contre le blanchiment de capitaux.

La CENTIF élabore des rapports périodiques (au moins une fois par trimestre) et un rapport annuel, qui analysent l’évolution des activités de lutte contre le blanchiment de capitaux au plan national et international, et procède à l’évaluation des déclarations recueillies. Ces rapports sont soumis au Ministre chargé des Finances.

Pour mener à bien sa mission, elle est dotée d’une équipe composée de six (6) membres, à savoir : un haut fonctionnaire issu, soit de la Direction Générale des Douanes, soit de la Direction Nationale du Trésor et de la Comptabilité Publique, soit de la Direction Générale des Impôts ; il assure la présidence de la CENTIF ; un magistrat spécialisé dans les questions financières ; un haut fonctionnaire de la police judiciaire ; un chargé d’enquêtes, inspecteur des services des douanes ; un chargé d’enquêtes, officier de police judiciaire ; un représentant de la BCEAO, assurant le secrétariat de la CENTIF.

Les membres de la CENTIF exercent leurs fonctions, à titre permanent, pour une durée de trois (03) ans, renouvelable une fois.

Certes, la loi reconnaît à la CENTIF, une structure stratégique dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, une autonomie de gestion et de pouvoir de décision, mais elle n’a jamais réussi à exercer cette autonomie dans toute sa plénitude. Espérons que Marimpa Samoura  aura les mains libres pour effectuer les changements qui lui conviendra de mener dans l’intérêt de la bonne marche du service.

Mohamed A. Diakité

 

Commentaires via Facebook :