Bulles :L’Eldorado des marabouts et féticheurs

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Un observateur finaud de la scène politique malienne jure que la démocratie n’a profité qu’à deux catégories de Maliens : les marabouts et les féticheurs. Il n’a pas ajouté les escrocs. Tout le monde veut l’argent, le renom et la gloire instantanée et on rue chez les spécialistes des sciences occultes. Des ministres, des PDG, les week end, arpentent les sentiers les plus dangereux du pays pour rejoindre le bois sacré ou se laver au nassidji magique. C’est toujours l’homme miracle ou la jeteuse de cauris qui prédit un avenir radieux en échange d’espèces sonnantes et trébuchantes. Depuis des siècles que ces individus possèdent ces pouvoirs, et le Mali reste toujours un pays sous-développé. Voilà une injustice de trop !

Balle perdue

C’est un des cadres les plus en vue du Mali et le maître de Koulouba veut en faire un ministre senior. Le hic, c’est que la Sécurité d’Etat a fait une fiche qui présente le bonhomme comme un queutard irrécupérable. Pire, ses balles perdues ont la fâcheuse habitude de devenir des bébés neuf mois plus tard et il en compte une dizaine dans différents quartiers de Bamako. Après le baptême, il ignore superbement ce que signifie entretien ou pension alimentaire. Si on l’écarte uniquement pour cette mesquinerie, ce serait dommage. A défaut d’intelligence révolutionnaire, le Casanova pourrait, entre deux dossiers au Conseil des ministres, au moins dispenser des leçons de Kama Sutra au Gouvernement.

Justice barbare

Le cousin qui appelle d’un village du Macina est un broussard fini. Il nous rapporte une info qui en dit long sur certaines mœurs. Un jeune berger, soupçonnant son voisin de visiter indument son épouse, a décidé de « laver son honneur » entre hommes, comme au temps de Gueladjo. Il a tendu une embuscade au maraudeur à qui il a tranché sec le Madou Kanté dressé entre les jambes, avant de le laisser agoniser et mourir dans un champ. Le meurtrier est en fuite après que le village eu organisé une fête à son honneur. Nous vous l’avons toujours dit, les Thiam sont des dangers publics quand il s’agit de femme !

Repos médiatique

Le ministre Hamed Diane Séméga se fait rare sur la lucarne cathodique. Le plus zélé des partisans de notre très cher général président bien-aimé, chef du parti PDES et bâtisseur des équipements commence à manquer à son monde. Il a fait une sortie bizarre à Télé Bozola le 1ier mars, donnant l’impression de ne pas être dans son élément. Voix caverneuse, visage  pâle, les traits tirés, il marmonnait sans conviction à propos d’une histoire d’aéroport moderne à Sénou. Le grand-frère Jokèle Diarra qui refuse de se convertir à l’islam est convaincu qu’un missile de Bittar a raté de près son rival. Si c’est le cas, ce n’est que partie remise…

Le fiston du ministre

On dit que le remaniement approche à grandes enjambées et un ministre du Gouvernement ne dort plus que d’un demi-œil. La semaine dernière, il a intimé l’ordre à son fils de créer illico une SARL afin de signer un contrat de trois ans avec le département. « Il m’a dit que si je ne fais pas vite, il n’aura jamais le temps de signer et d’engager le Mali et qu’après, je suis fichu. Il va me refiler un marché de près de cent millions ! » Nos espions n’ont pas capté la nature exacte des services que le fils doit offrir mais, visiblement, ce n’est pas dans la nature des « prestations intellectuelles » de Sékou Diakité. Le fils ne sait rien faire de bon, depuis sa naissance…

Bachir Simoun du large

Le terroriste tunisien, Bachir Simoun, celui que notre très cher général président bien-aimé qualifiait « d’amateur » a donc pris le large. Il s’est éclipsé du bunker de la Sécurité d’Etat, le 28 février avant d’être repris le 02 mars à … Gao ! Tout est possible dans ce Mali où rien ne marche normalement, décidément. Au grin des cousins de Bacchus à Lafiabougou, un magistrat ivre d’ironiser : « Il s’est déguisé en poulet pour disparaître ! » Les valeurs ne sont plus ce qu’elles étaient si un magistrat se permet maintenant de dénigrer les policiers. Prochain épisode de la saga : Oumar Ibrahim Touré se mue en virus pour infecter le serveur de Sékou Diakité.

Limogé pour mieux sauter

Ainsi donc, le boss de la Sécurité d’Etat, le colonel-major Mamy Coulibaly a été limogé suite à l’évasion du terroriste tunisien. Ceux qui applaudissent la décision ont tort. On se souvient qu’après le fiasco sécuritaire du match Mali Togo, le chef de la police Yacouba Diallo et son bras droit Niamey Kéita avaient subi le même sort. Les deux ont ensuite obtenu leur grade de général et le second est même devenu DG de la police nationale. L’autre limogé, le colonel Hamidou Sissoko dit Man qui officiait à la Sécurité d’Etat est devenu chef d’état-major particulier du président de la République et général. C’est ce qu’on appelle au Mali, la récompense de la faute lourde. Plus c’est gros, plus vous êtes assurés d’avancer !

Argent satanique

Un « lecteur » assidu d’Option comme il se qualifie lui-même nous envoie un message furax que nous reproduisons sans retouches : « Arrêté de parlez mal de Bittar. Vous êtes des ègris et des enviés. Pour l’argent, allez le rencontré, il vous donnerait quelque chose ! » Si tous les amis du Chauve national et transporteur de casseroles sont des intellos de cet acabit, le PDESeur n’est pas sorti de San. Quant à l’argent d’un ancien trafiquant d’alcool… a ouzou billahi minal chaïtan razim !

IBK à Conakry ?

C’est le spécialiste des tuyaux crevés d’Option qui nous refile sa précieuse « information » : « J’ai appris que le patron du RPM, Ibrahim Boubacar Kéita, est absent de Bamako. Il est actuellement à Conakry, chez Alpha Condé où il est allé chercher de l’argent pour requinquer son parti et entamer sa précampagne. » Le même jour, nous avons vu IBK à la télé, participant au Festival Guina Dogon. Et le gouvernement venait de refiler 96 millions au RPM au titre de la contribution nationale. Au fait, notre informateur qui fréquente un bar juste à proximité du pont Woyowayanko rentrait tard la nuit quand il a vu IBK décharger des caisses d’argent non loin de là.

Les sous de Kadha

Il paraît que c’est l’angoisse généralisée dans certains palais africains, à propos du sort de Mouamar Kadhafi, le guide éclairé et éclaireur de la Libye. Le fier bédouin qui règne sur des milliards de pétrodollars aide plusieurs de ces nécessiteux à arrondir les fins de mois difficiles et souvent, paie les fonctionnaires. Alors, qui prendra  la relève si le dictateur est chassé par la force ? Le Mali, le Burkina, le Niger, la Centrafrique etc. ne trouvent pas de réponse et la flotte américaine s’approche. En désespoir de cause, certains présidents ont consulté marabouts et féticheurs pour aider leur bienfaiteur. Aux dernières nouvelles, Kadhafi est proche de la sortie déshonorante et ses « amis » se  cherchent un nouveau mécène.

Dogono danse

Le village de Kama en pays dogon a intronisé Amadou Toumani Touré « hogon », c’est-à-dire chef traditionnel et respecté, une distinction honorifique loin du tintamarre de Jeamille Bittar, l’ex-trafiquant d’alcool. Le fête fut belle avec la danse des masques, le défilé avec des tenues traditionnelles, les libations… ATT n’a pas eu la chance de prolonger le voyage à Sangha et d’ordonner une fête du Sigui qui a lieu tous les 60 ans. Mais, ne vous inquiétez pas : dans soixante ans, Sidiki Konaté sera encore là, à la tête de Télé Bozola et il fera honneur au président de ce jour, même en fauteuil couché et couches pour adultes.

Observer les journalistes

L’exercice de la profession de journaliste est un sujet qui passionne du monde, particulièrement ceux qui ne connaissent rien au métier. Pour moraliser la profession, détecter et punir les brebis galeuses, les prébendiers et les escrocs, le ministère de tutelle veut s’impliquer. Il a organisé un séminaire à Sélingué pour phosphorer sur le sujet. C’est le Segal de la boîte, Gilbert, qui présidait le blablabla. Mariam Flantiè n’a pas été aperçue dans les parages. On raconte qu’elle voulait préserver ses poumons. Mais diantre ! Qu’ont-ils donc contre l’ex-habitante de chez Ben Ali ?

Soumi conseils et associés

Un confrère nous rapporte que pour le congrès des jeunes URD, le parti de Soumaïla Cissé, le patron aurait dit clairement qu’il ne veut pas de « nordiste » ou de « koroboro »  à la tête de la jeunesse. Nous n’avons malheureusement pas pu vérifier l’information, mais consulté comme d’habitude, le grand-frère Jokèle Diarra a failli s’étouffer dans son café noir en criant : « Il a raison Soumi, moi, je ne veux pas de Traoré autour de moi et je déteste les congrès de jeunes, ça me rappelle que je suis vieux ! » Dans le message de Soumi, pas un mot sur l’ex-ministre Oumar Ibrahim Touré et aucune distribution de moustiquaires imprégnés n’a eu lieu. Mais quel moustique a piqué ces ingrats ?

Poisson d’avril !

La date limite pour les inscriptions en première année, faculté de sciences juridiques et politiques, de l’Université de Bamako viennent de démarrer et seront closes le 11 mars. Pour l’année académique… 2010-2011 ! Mais, oui ! Et puis, deux mois de cours avec des profs au niveau questionnable, deux mois de grève des enseignants, et puis les caprices de l’AEEM et nous serons en juillet. Les examens auront donc lieu après deux mois de cours. Et ainsi de suite jusqu’en maîtrise. Cela donnera des juristes qui ne distinguent pas une ordonnance signée d’ATT d’une prescription médicale. Et le tout donnera les avocats, notaires, huissiers ou magistrats de la prochaine génération. Et le Mali est sauvé : tout le monde est médiocre et on n’a pas besoin des intellectuels.

Grosses pointures

Un boss de l’ORTM, nostalgique de l’ancien temps, se lamente sans pudeur devant des jeunes journalistes qui pensent que Télé Bozola est un objectif de vie : «  A part Sory Ibrahima Kéita, Salif Sanogo et Youssouf Touré, qui peut-on qualifier de grosses pointures dans le reportage et les documentaires ? Aucun autre ! Nous manquons cruellement de belles voix, de bon ton et des reporters de la trempe des grands de l’époque.» La belle époque ? Des reporters à l’image de ceux qui suivaient les congrès de l’UDPM et les remises de doctorat honoris causa au général Moussa Traoré ? Pourquoi se compliquer la vie : la passion du service public, ce n’est pas télé Sorbonne. Les journalistes doivent apprendre d’abord la diction.

Rage épistolaire

Le chef du Parena, le beau-fils national Tiébilé Dramé et son staff sont pris d’une abrupte rage épistolaire. Après avoir écrit sur l’Office du Niger dont les terres sont l’objet d’un bradage suspect, ils ont remis ça sur l’insécurité qui est devenue une constante de la vie malienne. On se demande si Dramé n’a pas été contaminé par ses beaux-parents écrivains. Non ! Les calomniateurs disent que le temps presse puisque le mari d’Atou était d’accord pour entrer au Gouvernement et se refaire une santé financière, et puisqu’ATT ne se décide pas à remanier, le souraka ne veut pas être pris pour un mouton de tabaski.

 Dernière minute : Les agents des eaux et forêts ont observé un mouvement de pachydermes dans le Gourma. Après investigation sommaire, aucun braconnier dans les parages. Le mâle dominant, Djibril Tangara, dirige la migration avec maestria. Alhamdoulilah et à mardi prochain.

La rédaction

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