Bulles : La voleuse téméraire

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C’est en feuilletant par hasard la page « faits divers » d’un confrère (Kabako) fort en infos hallucinantes que nous sommes tombés sur l’info. Dans un quartier de Kayes se tenait une ripaille pour célébrer le mariage de deux tourtereaux. La mère de la mariée avait invité toutes ses amies et connaissances, histoire de l’aider à compléter le trousseau de sa fille. Profitant du brouhaha, une dame, experte en vol dans les lieux de réjouissances, a fracassé une porte d’armoire pour subtiliser la rondelette somme de 20 000 francs CFA bien cachés. Une fouille a nu de toutes les dames présentes a permis de retrouver la voleuse qui avait mis le magot… dans la raie des fesses ! Pouah ! Qui a dit que l’argent n’a pas d’odeur ?

 Les vedettes

On apprend sur Télé Bozola que notre très cher général président bien-aimé a été la méga vedette africaine, le 08 juin à New York, lors du sommet mondial consacré au Sida. ATT aurait fait merveille en touchant le cœur de tout le gratin onusien. Le même jour, on entend Télé Pygmée, émettant de Libreville au Gabon, dire que c’est Haj Ali Bongo Onbimba qui fit merveille dans la Grosse Pomme, tout le monde lui courant derrière. Et Télé Malabo, appartenant au tyran Obiang Nguéma raconte que c’est le fusilleur de Francisco Macias Nguéma qui tenait la vedette. Face à un héritier et un assassin, nous accordons le bénéfice du doute à l’ambassadeur de Soud’Baba. Sans malices.

 Look osé

La promotion du genre a fait un bond énorme à Télé Bozola et notre amie, ex-fan du ministre Hamane Niang nous interdit de faire la fine bouche. Nous sommes cependant incapables de nous retenir en pensant à la charmante Aïssata Ibrahim Maïga qui, Tabaricallah, ne s’est pas encore décoloré la peau. Elle présentait le jité du jeudi neuf mai, habillée en strict tailleur noir. La remarque du grand-frère Jokèlè sur la qualité de la tenue a provoqué une jalousie féminine irréversible qui a donné un résultat gênant : «  Regardez son buste en contre-plongée, d’ergoter la jalouse, elle doit mieux cacher certaines choses. » Pas vraiment sérieux de regarder ailleurs quand on suit un journal, il faut se concentrer sur le visage de la présentatrice !

 Mort rapide

Les hôpitaux du Mali s’occupent déjà de tout sauf des malades et des soins qui doivent leur être prodigués. Quand vous n’avez personne sur place pour inciter les soignants à dorloter votre parent, il ne s’en sortira jamais. Voilà que maintenant, à l’hôpital du Point G, en plus de la machine à dialyse qui ne fonctionne plus, le courant s’en va. Lundi le 06 juin, mardi  le 07 juin, toute la journée, il n’y avait du jus nulle part dans ce Centre hospitalier universitaire. Et ne songez même pas à un groupe électrogène pour maintenir un peu d’aération ou de fraîcheur dans les chambres. Le tout, dans une indifférence générale, à part les parents des malades qui font des crises de nerfs. Au Mali, la prévoyance et la planification sont une tare. Rien n’oblige les autorités à assumer leurs responsabilités puisque le chef lui-même a confirmé : tout le monde fuit ses devoirs.

 Ben Wade Ghazi

Le nonagénaire qui dirige le Sénégal d’une main de fer n’arrêtera jamais de nous surprendre. Dans un geste péremptoire, sans consulter le ministère des Affaires étrangères, il a reconnu le Conseil national de transition de la Libye comme seul gouvernement à la place de celui que dirige le despote mégalomane Mouamar Kadhafi. Non content de cette légitimation formelle, il s’est fendu d’une déclaration demandant le départ du tonitruant colonel kleptomane avant de compléter le tout par une virée éclair à Tripoli. Il a remis, sur place, un « tableau » au chef de la rébellion avant de s’éclipser sans avertir. L’opposition sénégalaise a beau crier à l’improvisation, le pape du Sopi n’en a cure. Selon nos informateurs basés à Benghazi, le père de Karim Wade a visité des « blessés de guerre » mais il a au moins eu le réflexe prudent de ne pas réclamer de fauteuil roulant. Pourtant, il en aura besoin pour sa campagne de 2012.

 Je t’aime, moi non plus

Visiblement, entre Me Mountaga Tall et son cousin Moctar Ouane, ce n’est pas le grand amour. Le patron du CNID/Faso tji ton et l’ancien ministre des Affaires étrangères se sont rencontrés le 08 juin dernier à Lafiabougou, pour une cérémonie d’enterrement d’un patriarche. Ils ont échangé une molle poignée de mains avant que chacun ne tourne le dos pour s’occuper de ses affaires. On sait qu’une cérémonie funèbre n’est pas l’endroit idéal pour se faire de grosses accolades mais la tiédeur de la salutation a étonné notre espion qui jure que les deux ne se sont plus adressé la parole. Et il jure que Ouane n’est pas allé serrer les pinces à son ex-patron, Ousmane Yssoufi Maïga également présent. Des ragots, toujours des ragots pour alimenter la journée des oisifs !

 Ban ban ki

Le 08 juin dernier, date exacte de son assermentation à Koulouba neuf ans plus tôt, ATT ne recevait pas la cour royale pour son Baro, enregistré à l’avance. Il effectuait donc sa virée newyorkaise pour encore parler du Fonds mondial de lutte contre les maladies. Pourtant, en octobre, les reporters de Télé Bozola nous avaient raconté que notre très cher général président bien-aimé avait obtenu 11,7 milliards de dollars. Des mouchards présents aux Nations unies nous ont rapporté que l’audience entre ATT et Ban Ki-moon a été des plus cordiales. Le patron de l’ONU cherchait à connaître l’avis de notre chef de l’Etat sur de grands sujets internationaux et il paraît que, pour une fois, ATT n’a pas répondu par des anecdotes sur son enfance à Mopti. C’est le métier qui entre petit à petit…

 Epouse honnie

Ainsi donc, selon Alassane Dramane Ouattara qui s’exprimait sur les ondes de TV5, c’est Laurent Gbagbo en personne qui a refusé d’être mis en détention en compagnie de sa première épouse Simone après leur arrestation. Laurent Koudou en a remis une couche dans un hebdomadaire parisien auquel il aurait avoué que le seul regret de sa vie, c’est d’avoir pris comme épouse Simone Ehivet. Personne n’a encore demandé si Simone également regrette d’avoir eu comme mari Laurent qui n’est même pas garçon puisqu’il a laissé le palais à ADO. Option tente d’entrer en contact avec le procureur de la Cour pénale internationale pour savoir si Simone peut déposer plainte contre Gbagbo pour « jouissance répétée et hypocrite ». Nous payerons les frais d’avocat avec l’argent récolté lors de la vente prochaine des casseroles de Jeamille Bittar.

 Missile Sanois

A propos d’ailleurs du grand chauve de San, nous avons appris, de la bouche d’un perfide proche du transporteur de casseroles, qu’il prépare un coup fourré contre ses amis du PDES. « Jeamille Bittar est en train de finaliser son projet qui consiste à faire du PDES une propriété privée. Il ne travaille jamais pour quelqu’un et n’entend être le second de personne. Il sera le seul candidat du PDES aux élections de 2012 ou le parti n’aura pas de candidat. Tout est en marche pour qu’il arrive à ses fins et il n’a jamais échoué dans ses ambitions ». Les gens ont la mémoire courte. Le bonhomme a ramassé une gamelle en 2007 quand il a essayé de se faire élire député et il ne doit son poste de la Chambre de commerce qu’aux magouilles savamment organisées par l’administration. Au fait, tout ce que Bittar a bien réussi dans sa vie, c’est de procurer de la matière au Vérificateur général et à la CASCA. En toute impunité…

 Menthe Youb

Il y a à peine quatre ans, elle était la vraie pie du Gouvernement. Impossible d’écouter un seul journal de Télé Bozola sans l’entendre disserter sur la santé des Maliens les ambitions de notre très cher général président bien-aimé. Elle, c’est Zeïnab Mint Youba, envoyé comme ministre par le RPM, au portefeuille de la Santé. En retour, elle et son mari ont récompensé Ladji Bourama en démissionnant du parti. Elle a ensuite erré à travers Bamako avant de se retrouver Conseiller spécial d’ATT à Koulouba. Elle n’a toujours pas eu le temps d’expliquer aux Maliennes et Maliens ce qui s’est passé dans le dossier de la construction de l’Hôpital de Sikasso ou, comment un financement assuré par la BAD a fini sur le Budget national. On peut toujours attendre…

 Dring

Sacré Sombé Théra ! Le gars est procureur au Tribunal de la Commune III du district de Bamako et responsable du pôle économique et financier. Autrement dit, le « monsieur anti-corruption du Mali ». Depuis sa nomination, il alterne coma et réveil brutal. Après une hibernation entamée en novembre 2010, il vient de donner signe de vie en accordant une « interview » à Télé Bozola. Les yeux exorbités, le regard fouillant une liasse de papiers bien cachés, le proc’ a épilogué sur l’affaire Air Cocaïne en « révélant » ce que tout le monde savait déjà : le Boeing transportait bien de la drogue. Et il a parlé du cas Oumar Ibrahim Touré, enquiquiné pour des broutilles quand il était ministre de la Santé. Il n’a bien sûr pas parlé des journalistes qu’il aime emprisonner pour des niaiseries. C’est pourtant sa plus grande spécialité…

 Far West

Dans les universités sérieuses du monde, les étudiants s’activent pour apprendre et s’instruire, mais à l’Université de Bamako, ils ont d’autres préoccupations. Ainsi, à la Faculté des sciences et techniques (FAST) ou certains « étudiants » décrochent la maîtrise après 10 ans de surmenage, des gras durs de l’AEEM ont sorti des pistolets et tiré pour une affaire louche. Certains parlent de magot à distribuer, d’autres d’une affaire de fesses qui a mal tourné. La police et la gendarmerie auraient réussi à séparer les protagonistes et il n’a pas été nécessaire d’appeler Lucky Luke en renfort. Le ministre de l’Enseignement supérieur rase les murs dans le dossier et personne n’ose montrer que dans un Etat qui se respecte, ce genre de comportement doit être puni avec la dernière rigueur. Bon, ce n’est pas grave. De toutes les façons, il y a encore des marcheurs  à tabasser dans la rue. Nos autorités sont assez occupées pour dépenser de l’énergie dans ce genre de futilités.

 Diplomatie de choix

Un perfide informateur nous apprend qu’il y a des diplomates malheureux au Mali et qu’ils passeront leur vie au ministère sans chance d’affectation alors que d’autres, heureux, peuvent se permettre de choisir leur lieu de chute. Un conseiller des affaires étrangères a eu la lumineuse idée d’épouser la fille d’une dame députée du pays dogon et très influente à Bamako. Il a été affecté au Maroc. Mais, à un an de la fin du mandat d’ATT, il a eu le flair de demander une promotion en Chine, histoire pour lui et sa douce de maîtriser les arcanes du business. Moctar Ouane avait refusé la demande de mutation. Et c’est Koulouba qui est intervenu pour rabattre le caquet au foutanké qui a tranquillement avalé la couleuvre. Le diplomate et madame iront donc à Gangzhou et ils y produiront de beaux maliens nés en Chine. Ils n’auront juste pas les yeux bridés.

 Visa France

Malgré toute la réalité cruelle sur l’immigration vers la France, pays en décadence où trouver un vulgaire logement relève du chemin de croix, des Maliens rêvent encore de Navarre. Depuis l’instauration du système de rendez-vous obligatoire, des « coxer » ont pris le contrôle du système et font régner leur ordre. Un ami d’Option a déboursé trois cent mille francs pour décrocher trois rencontres. Au finish, il n’aura rien obtenu. Les démarcheurs n’ont remboursé une partie du pognon qu’avec une menace de poursuites à la gendarmerie. Pendant ce temps, d’autres se font plumer comme des oies, dans le silence et l’indifférence générale. Et ceux qui se croient heureux, se retrouvent en France, découvrent l’ampleur de l’escroquerie.

 La cheftaine

Le dernier conseil des ministres a fait une heureuse. Mme Diouf Rokia Cissé, ancienne présentatrice du blabla de vingt heures à Télé Bozola, a été nommée chef de Cabinet de l’ancien grand vizir de la boîte, Sidiki Konaté. Depuis sa nomination, les jaloux se demandaient ce qu’elle faisait dans les couloirs du ministère. Elle a présidé une cérémonie et prononcé un speech lors d’un séminaire organisé par un réseau de scribouillards qui veulent faire leur beurre en s’occupant de paix. Son discours n’a pas été un monument de littérature mais on lui accorde le bénéfice du doute. Le métier est dur. Si elle cherche des repères plus sûrs,  elle doit s’approcher de Mariam Flantiè Diallo pour savoir ce qu’elle ne doit pas faire.

 Haut fonctionnaire

Toujours à la recherche de la nouvelle pertinente, Option a décidé d’enquêter sur le travail exact des « hauts fonctionnaires de défense » au sein des ministères. A quoi servent-ils donc dans ces départements comme l’Education nationale, la Solidarité sociale ou autres ? Des sourires gênés et des moues dubitatives accompagnent nos questions sans que quelqu’un ose médire les braves officiers qui profitent de la climatisation. « Ils conseillent les ministres sur les aspects de dossiers qui peuvent avoir des répercussions sur la sécurité nationale » marmonne un civil, sans grande conviction. Nous avons compris ? Lors des distributions de pagnes par le ministère de la Promotion des femmes, le haut conseiller de défense explique à son boss les dangers de la teinture mal faite sur le moral des soldats au front ?

 Castagne Ber

Un braillard professionnel nous a envoyé un email pour « alerter les hautes autorités » du Mali sur un grave danger : à Ber, dans la région de Tombouctou, des affrontements violents et mortels ont opposé Arabes et Touareg. Ils ont coûté la vie à trois parents à Bahanga. Le litige serait lié à une histoire de pâturage et de zones agricoles et les communautés ne s’entendent pas. Le contentieux est pendant devant la justice depuis dix ans et la Cour suprême est censée sortir une décision définitive ce mois-ci. Le délateur  soupçonne l’administration locale de rouler pour les Arabes, de souffler sur les braises et de mettre de l’huile de chameau sur le feu. « Tout cela finira par une tragédie si le Gouvernement ne prend pas ses responsabilités ! » assène-t-il. Nous avons bien compris et, d’ici trois semaines, Mariam Kaïdama descendra en personne sur le terrain, fusil en bandoulière, pour mâter tout le monde et rétablir l’autorité de l’Etat.

 La semaine politique connaît un regain d’intérêt. On sort les couteaux pour savoir si le bon fichier à choisir pour les élections est le RACE ou le RAVEC. Niamey Kéita a publié une lettre dans laquelle il qualifie Sadio Gassama de « félon » et autres termes amicaux. Et le grand-frère Jokèle qui rame toujours à contre-courant : « Tout cela n’est que divertissement. Il faut seulement continuer à surveiller Amadou Toumani comme du lait de Mopti sur le feu. Il est capable, en quittant Koulouba, de nous refiler Bakary Togola comme président de la République. » Trop de pessimisme tue le pessimisme. Après tout, qualifié d’analphabète, Bakary Togola commence à baragouiner du français et rien, dans la Constitution, n’oblige le président à savoir lire, écrire et parler la langue officielle. Alors, tous, votons contre la discrimination envers Bakary Togola.

 La Rédaction

 

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