Lors du dernier remaniement ministériel, le jeune Boubou Cissé a quitté le ministère des Mines pour celui de l’Economie et des finances. Il remplace dans ce département, un autre jeune, Mamadou Igor Diarra qui a fait de bons résultats lors de son passage. Des résultats qui devront être perpétués par Boubou Cissé.
Parti de 0% en 2012, le Mali a vite bondi pour atteindre 7,2% de croissance en 2014. Pour l’année 2015, le pays aurait réalisé 5,1%. Des efforts énormes pour un pays qui traverse la crise la plus profonde de son histoire. Détenteur d’un doctorat en sciences économiques, on dira que Boubou Cissé est en terrain connu. Jusqu’à sa nomination en tant que ministre de l’Industrie et des mines dans le premier gouvernement de Oumar Tatam Ly, il occupait depuis 2005, le poste d’économiste principal chargé des opérations à la Banque Mondiale. Une expérience dans les institutions de Bretton Woods, qui lui sera utile pour améliorer les relations du pays avec ces gros pourvoyeurs.
Longtemps annoncé pour quitter le gouvernement, l’homme s’est vu à chaque fois reconduit avec des responsabilités plus lourdes. En témoigne cette nomination au très stratégique ministère de l’Economie et des finances. Celui qui traîne la réputation d’être lent dans la pise de décisions, devra certainement changer de méthode. Car dans un pays où tout est prioritaire, les questions d’argent à débloquer ne devront pas souffrir d’une longue attente. Ce nouveau poste nécessite des décisions courageuses. Il sait les prendre.
On se souvient des 130 contrats miniers de nos compatriotes qu’il a annulés, jugeant qu’ils n’étaient pas légaux. Cette poigne de l’homme ne serait étrangère à sa nouvelle nomination, qui, il faut le rappeler, est une montée en grade.
Il arrive à un moment où son prédécesseur laisse derrière lui un bilan plutôt reluisant. Plus de 1000 milliards de Fcfa de recettes des services d’assiettes, de grandes reformes entamées, comme celle visant à élargir la base taxable devant permettre au gouvernement et plus particulièrement au département des Finances, d’augmenter les recettes fiscales au minimum d’1% en cette année 2016.
A l’orée de cette année 2016, le département plancherait sur une croissance de 6% contre les 5,1% réalisée en 2015. Il revient désormais à Boubou de traduire ces actions en réalité, voire de faire plus. Sa parfaite connaissance des mécanismes des institutions de Bretton Woods, pour avoir servi à la Banque Mondiale, lui sera d’un atout pour mener à bien ces réformes, mais aussi et surtout pour entretenir les bonnes relations qui existent entre celles-ci et le Mali.
Un autre acquis qu’il aura la lourde tâche de pérenniser et la place qu’occupe le Mali au niveau sous régional. En effet, pour ses réformes en profondeur, le Mali a été classé 1er pays réformateur de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), selon le rapport ” Doing Business “2014, et pointe à la 3ème place des puissances économiques de l’union monétaire (Uemoa) avec une transposition de 60% des normes communautaires. Confiant de tous ces enjeux, les autorités n’ont pas hésité à confier la lourde mission au jeune Dr Boubou Cissé. C’est désormais à lui qu’il revient de mériter cette confiance placée en lui en tirant l’économie malienne vers le haut.
MSD