Tu laisses à nous autres pauvres mortels d’avant l’heure, le grave héritage, celui de conduire avec sagesse et pondération, cette plume qui dévaste, qui élève mais qui possède aussi la machiavélique force de destruction. Une plume sublime, passionnée, archivée et documentée, j’allais dire ! Nous, Membres de la famille dont MLD
était un leader incontesté et incomparable, certes tristes, refusons de pleurer. Car, l’heure n’est ni aux pleures et plaintes encore moins aux complaintes, mais au retroussement de la manche, à la poursuite du noble et si difficile tâche, que, MLD, tu nous a légués, quand la plume s’est cassée entre ses mains, laissant l’encrier noir de soif. La disparition de cette magnifique plume, nous rend orphelins, nous plonge sans doute dans la douleur, dans la tristesse, dans l’ineffaçable nostalgie, celle que toi seul, la mort et ton souffle répandent dans une vie ivre d’espérance, de désespoir, au détour d’un simple malaise, d’une simple pause, d’un mal atroce,quoi d’autre !
Nous refusons donc de pleurer parce que le vaste champ d’espérance laissé en friche par notre MLD, nous interdit toutes autres diversions fussent –elles celles de la mort. Cette mort qui attend chacun de nous et qui guettent impitoyablement, à tous les coins de rues, dans toutes les chambres, sur chaque centimètre que nous courons et parcourrons.
Nous pleurons, mais ne pleurerons pas, parce que le sillon tracé est vaste, énorme, difficile à honorer. Dors en paix grand frère !
Sory de Motti
