HOMMAGE. Issu d’une lignée de griots, Thione « Ballago » Seck, considéré comme l’un des plus grands paroliers sénégalais, est décédé ce 14 mars à Dakar, à 66 ans.
hanteur, auteur-compositeur et parolier hors pair, passé de l’Orchestra Baobab à l’ensemble Raam Daam, Thione Seck était considéré comme l’un des seigneurs de la musique sénégalaise, notamment le mbalax, depuis une quarantaine d’années. Il est décédé ce dimanche 14 mars des suites d’une courte maladie, à l’hôpital Fann de Dakar, à l’âge de 66 ans. L’annonce de sa mort a été confirmée par sa famille, puis à l’AFP par son avocat, Ousmane Seye. « Il est décédé ce matin d’une maladie au centre hospitalier de Fann » à Dakar, a déclaré à l’AFP Me Seye, confirmant une information de la presse sénégalaise.
Lignée de griots
Issu d’une famille de griots, Thione « Ballago » Seck – de son nom complet – était l’un des plus célèbres musiciens du pays avec Youssou N’Dour, Omar Pène, Ismaël Lô ou encore son propre fils, Wally Seck. Son grand-père était griot à la cour royale de Lat Dior, dernier roi du royaume du Cayor qui s’est développé entre le milieu du XVe siècle et 1886. Ce dernier est surtout célébré au Sénégal, pour sa résistance et son esprit patriotique car il lutta toute sa vie contre les autorités coloniales françaises.
Né en 1955 à Dakar, Thione Seck a hérité de son père non seulement sa voix exceptionnelle mais aussi une connaissance profonde des traditions sénégalaises. Sa carrière a commencé dès son enfance, durant laquelle il participa aux cérémonies et aux fêtes traditionnelles comme chanteur et percussionniste. Vers l’âge de 17 ans, il intégra le Star Band de Dakar, puis le mythique Orchestra Baobab, groupe culte sénégalais des années 70 qui fit danser avec ses fusions des traditions africaines et des rythmes cubains. Mais Thione Seck qui disaient souvent « qu’une chanson qui n’éduque pas, ne sensibilise pas, n’éveille pas les consciences n’est pas une chanson » voulait aller plus loin.
Du mbalax aux accents orientaux
C’est ainsi qu’il fonda par la suite ensuite son propre ensemble, Raam Daam, un groupe de pur mbalax, genre né de la rencontre entre plusieurs rythmes locaux, le chant, le funk et parfois le reggae. Sa discographie comprend notamment « Allô Petit », « Diaga » et surtout « Orientissime » signé chez Syllart Records. Sorti il y a une quinzaine d’années, cet album est l’un des plus aboutis de l’artiste selon plusieurs mélomanes. En effet, de manière assez inédite pour l’époque et pour sa stature musicale, il y effectuait une plongée dans les musiques orientales, indienne et arabe, avec cordes, cuivres, oud, kanun, cithare et tablas. L’album avait été enregistré tout au long de voyages à Madras, Paris, Londres et Le Caire, avec nombre de musiciens locaux. Thione Seck, élevé dans la tradition musulmane, y brouillait les pistes, transcendant tous les genres – entre chant wolof, gammes indiennes, mélopées arabes – et le fameux mbalax, toujours là en filigrane. À Dakar, il avait pendant longtemps animé plusieurs fois par semaine son propre club, le Kilimandjaro. « Nous sommes tous consternés. Nous avons perdu un grand homme, un parolier, notre grand frère », a réagi dans les médias locaux Youssou N’Dour, l’autre roi du mbalax.
Le Sénégal perd un monument de son patrimoine
Les hommages se sont succédé tout au long de la journée. Sur Twitter, l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, a salué le départ d’un « véritable monument de la musique sénégalaise ».
« Thione Seck fait partie des artistes héros d’une époque. Libre, énergique, mélodique […], il a persisté dans la création, passant du traditionnel au moderne, bravant les écueils et l’incompréhension d’une société qui a peu cru à l’art comme mode de vie et moyen de vivre », a tweeté l’ancien journaliste El Hadji Hamidou Kassé, actuellement conseiller du président Macky Sall pour les affaires culturelles.
« Aujourd’hui, on a perdu quelqu’un de très important pour nous, quelqu’un de notre génération, a réagi l’artiste Omar Pène. Un homme intègre et tellement bien. Chaque fois qu’il y avait quelque chose, je disais : appelons Thione. On me disait : pourquoi Thione ? Pour son franc-parler. Il ne fait pas dans la dentelle, il dit ce qu’il pense, et puis c’est tout. Tout le monde le lui reconnaît ça », a-t-il dit sur la radio privée RFM. « C’est une perte énorme », a déclaré Ismaël Lô, saluant « l’intégrité, la sincérité, la générosité et la piété » du musicien.
Selon les médias sénégalais, Thione Seck a été inhumé dimanche après-midi. Une foule de plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de personnes, selon les images des médias locaux, a accompagné sa dépouille jusqu’au cimetière musulman de Yoff, une commune de la capitale. La preuve que Thione Seck est resté jusqu’au bout dans les cœurs des Sénégalais tissant avec eux un lien indéfectible malgré les affaires qui ont assombri les dernières années de sa vie et qui ont selon plusieurs témoins proches minés son moral sans jamais l’atteindre. Le musicien sortait à peine d’une longue saga judiciaire dans une affaire de faux billets, qui lui a valu une détention provisoire de neuf mois en 2015. Début mars, la Cour suprême du Sénégal avait annulé toute la procédure à son encontre, a tenu à indiquer dimanche son avocat, Ousmane Seye. Une victoire qu’aura à peine savourée l’idole de plusieurs générations de Sénégalais et d’Africains dont l’héritage musical continuera sans aucun doute d’influencer pour encore très longtemps des générations.
Par Le Point Afrique
Un artiste talentueux , condoléances à ses proches
INA LILAHI WA INA ILEYHI RAJI OUNE!
ALLAHOUMA AGHVIR LEHOU WA ARHAM HOU!!!
J’AIME BIEN LA MUSIQUE DE TOUS LES GRANDS CHANTEURS SENEGALAIS DES ANNE’ES 1970 ET 1980. JE REMERCIE TOUS CES CHANTEURS SENEGALAIS COMME YOUSSOUF N’DOUR, THIONE SECK ET OMAR PEN DONT LA MUSIQUE A AIDE’ A’ RENDRE MON ENFANCE AGREABLE.
QUE LE TOUT PUISSANT ALLAH L’ACCUEILLE DANS SON PARADIS!
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