Requiem pour un défunt / Kaloga : le fusible s’en est allé !

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Les ségoviens viennent de compter dans la tristesse le 40eme jour du décès de Kalidi Kaloga en procédant tout naturellement au rituel de sacrifice. Qu’il nous soit permis, à la suite de ses nombreux compagnons, parents et amis de compatir à la douleur de tous ceux qui l’ont aimé et qui l’ont apprécié, mais surtout de témoigner sur les qualités de quelqu’un que nous avions eu comme collaborateur, 8 petites années seulement.

En effet, comme les voies de Dieu sont insondables, c’est par l’entremise de celui par qui nous avions connu l’homme un crépuscule du mois de Mai 2003 dans une rôtisserie de la place à Ségou que nous allions encore apprendre son décès ce jeudi 23 Décembre 2009 depuis les hauteurs du Kénédougou aux environs de 16 heures ! Auparavant, notre seconde rencontre se situait dans le bureau de son PDG un jour de Septembre 2003 où on lui fit part de la confirmation de cette nouvelle : « Kaloga, voici le jeune journaliste que le Ministre nous a recommandé ! ».

Il trouva juste les mots pour nous accueillir devant son patron mais nous verrons plus tard que l’homme sera plus prolifique lorsque nous discutions quotidiennement dans son bureau des nombreux soubresauts que l’Office du Niger s’apprêtait à vivre au-dedans comme au dehors. Face à ce qui n’était qu’une conspiration murie et pensée contre une entreprise publique, mamelle du développement économique du pays, Kaloga avec forte persuasion et un ton vigueur et sincère savait jouer une tâche ingrate, celle du fusible qui peut péter à tout moment mais qui a permis dans son cas à éviter tout cour circuit. Le natif de Koulikoro a longuement joué sur ses qualités astrologiques (un natif du signe Lion) pour tenir la barque et contenir tous les passagers à bord et à quai qui avaient chacun leur agenda.

Ce n’était pas un accroc de la chefferie, son bureau ne désemplissant jamais et le luxe ne lui montait pas à la tête ! Ce n’était pas le genre qui est infidèle en amitié et en collaboration, sa loyauté ne se galvaudant jamais ! Et ce n’était pas le genre de responsable laxiste, refusant à jamais de s’assumer ! Même au plus fort de sa traversée de désert. Ce sont là toutes ces qualités qui obligèrent, contre leur gré, certains de ses collabos mal intentionnés à lui ouvrir pourtant leur cœur, dès qu’ils franchissaient le portail de son bureau. Il avait la chance de faire presque toute sa carrière à l’Office du Niger avant d’être promu l’an dernier à la tête de l’Office Riz Ségou et il connaissait tout le parcours de ses agents quant il était le N°02 de l’entreprise.

Cette situation lui permettait de travailler loyalement et d’éviter de faire tomber l’entreprise dans les caniveaux de bas étage. Quand à la veille de son départ sur Bamako, afin de préparer son voyage de Tunis, nous lui avons rendu visite à son domicile, il taquinait devant nous un jeune cadre de l’Office du Niger (Nouhoum Lah) sur ses dernières intentions à l’Office Riz Ségou avant de révéler interrogatif : « Il y a vraiment une complémentarité entre les deux structures (ORS et ON) et il va falloir vraiment comprendre pourquoi certains ne veulent pas que ce soit ainsi » ! C’était peut être son dernier combat de Lion qu’il voulait mener mais que cruelle Mort a décidé autrement. Dors en paix Kaloga

Moustaph Maiga 

 

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