Comme le dirait l’autre, on croit que la mort est une absence quand elle est une présence sécrète. On croit qu’elle est une infinie distance alors qu’elle supprime toute distance, en ramenant à l’esprit ce qui se localise dans la chair. Que de liens, elle renoue, que de barrières elle brise, que de murs elle fait crouler, que de brouillard elle dissipe.
Cher confrère, ces mots viennent peut-être un peu tard, mais sache qu’ils sont le témoignage de toute l’impuissance de l’être face au destin, à la mort. Ainsi donc, il était inscrit quelque part dans les annales divines que la vie de Monsieur Destin Gnimadi, Journaliste au bihebdomadaire «Le Prétoire», devait s’arrêter ce 29 mars 2014. La maladie, contre laquelle il aura longuement lutté, a finalement eu raison de lui ce samedi, depuis son lit d’hôpital du CHU-Point G.
La triste nouvelle a fait l’effet d’un électrochoc au sein de la grande famille de la presse malienne et même au delà. Au Prétoire, c’est un grand effroi, teinté de déception, qui se saisit de toute une rédaction, car la plume qui vient de sécher à jamais a fortement contribué au rayonnement d’un journal qu’il a vu naître, il y a un peu plus de trois ans. Cher confrère, sache que nous t’admirons encore par ton courage et ta discrétion, tes blagues. Nous gardons surtout de toi l’image d’un homme sociable mais taquin qui savait transcender la pression inhérente à notre métier pour apporter la joie dans les cœurs de ses collègues. Car, beaucoup, même ceux-là qui l’ont souvent côtoyé sur le «terrain», ne le savent pas : derrière l’apparence très renfermée de M. Gnimadi se cachait un humoriste hors pair. Spécialisé dans les faits divers, n’est-ce pas lui, «le vieux Wade» (comme il s’était surnommé lui-même) qui avait réussi à attribuer à chaque employé de Le Prétoire, y compris le Directeur de la publication, un sobriquet en fonction du comportement ou du portrait physique de chacun ?
Comment oublier cette silhouette qui planait, il y a pas encore longtemps, dans les allées de notre rédaction. Celle de ce provocateur habile qui n’hésitait pas souvent à demander, la mine très sérieuse, lequel d’entre eux avait pris le bonbon qu’il avait laissé traîner quelque part sur son bureau. Cette mine serrée était en réalité destinée à dissiper l’atmosphère de lassitude et de tension qui s’emparent souvent des «Jo Balla», «Bongo», «Abdou Diouf», «Jean-Paul Belmondo» et autres «Chuck Norris», «Jacky Rapon », «Pablo», «Beyonce», «ATT», «Lobbo», «François Bozizé». Par son sens de l’humour, l’absence, même de courte durée du «Vieux Wade» (en ce sens qu’il ne laissait jamais ses cheveux pousser), se faisait très vite sentir.
Mais, entre Destin Gnimadi et Le Prétoire, c’est bien plus qu’une relation professionnelle. Il était en effet pour nous un frère. Et ce n’est pas notre Dirpub, Birama Fall qui le démentira. Lui qui est de ceux-là qui ont conduit les premiers pas de celui qui allait devenir un compagnon de vie, ici à Bamako, lorsqu’il est arrivé de son Bénin natal, après un séjour au Burkina voisin. Il fit ses armes d’abord chez notre confrère le Républicain, avant d’aller fonder, avec d’autres, Le Prétoire qu’il ne quittera jamais jusqu’à son dernier souffle.
Cher frère, sache que tu resteras dans nos cœurs et que nous ferons en sorte que le combat que nous avons commencé ensemble se perpétue pour ainsi faire honneur à ta mémoire.
En attendant ce jour où nos destins se croiseront à nouveau, nous prions pour que la terre te soit légère et que le Tout-Puissant t’accueille dans son Paradis. Amen ! Dors en paix, «Vieux Wade» !
La Rédaction
Puisse ton ame reposer en paix. J appréciais beaucoup tes articles, cher Gnimaldi. Condoléances à toute l équipe du journal le Prétoire. Bon courage pour la suite.
Que les hommes lui pardonnent
Toutes mes condoléances à sa famille, à tous ceux qui lui sont proches et au monde de la presse malienne.
Je ne le connaissais qu’à travers ses articles, mais on finit toujours par se sentir proche de quelqu’un dont on a l’occasion de lire, car à travers la lecture c’est un peu dans la pensée de l’autre qu’on est.
Dort en paix et que la terre te soit légère. Amen
Nos serons tous frappés par nos Destin, mes condoléances!
Comments are closed.