Décédé, le mercredi 2 février 2011, Abacar Sidibé a été inhumé vendredi 4 février, en présence du président de la République et des membres du gouvernement malien, qui sont venus compatir à la douleur de ses parents, amis et proches collaborateurs venus nombreux. Le journal Le Républicain se joint à eux tous et s’associe dans cette page, à l’Institut de Recherches et d’Applications des Méthodes de Développement pour honorer la mémoire du défunt.
L’IRAM (Institut de Recherches et d’Applications des Méthodes de Développement) a appris avecbeaucoup de tristesse la disparition soudaine de Abacar Sidibé. Il adresse ses sincères condoléances à sa
famille, à ses collègues de travail et à tous ses proches.
L’IRAM souhaite saluer la mémoire d’un compagnon de route depuis plus de trente ans et, pour plusieursd’entre nous, d’un ami.
En 1981, lors d’une mission réalisée par l’IRAM à l’Office du Niger, Abacar, par sa lucidité et sacompréhension du monde paysan, a joué un rôle déterminant pour nous permettre de comprendre quelle
était alors la situation des «colons» sur les périmètres irrigués.
Au début des années 1990, alors qu’il était adjoint du Commissaire au Nord, il a sollicité l’IRAM pourcontribuer à la formulation d’actions de développement susceptibles de répondre aux défis de la
consolidation de la paix et de la mise en place de la décentralisation.
Ces réflexions communes, qui ont impliqué de très nombreux acteurs, ont abouti au Projet d’appui audéveloppement local (PADL) de la région de Gao, dont Abacar a assumé la direction tout au long de son
exécution, de 1997 à 2004. Il n’est pas possible de présenter ici les spécificités de la démarche promue par le PADL, ni les résultats obtenus. Nous nous contenterons de souligner le rôle joué par Abacar dans la
préparation du livre « Les liens sociaux au Nord-Mali : Entre fleuves et dunes » (2004). Cet ouvrage, composé essentiellement de récits d’acteurs, visait à comprendre comment des populations qui s’étaient affrontées pendant plusieurs années étaient capables de reconstruire, ensemble, un avenir pour leur région et leur pays.
De tout ce parcours commun, dont ces quelques lignes ne peuvent donner qu’un aperçu, nous retiendrons d’Abacar son enthousiasme toujours renouvelé, son engagement constant pour le développement du Mali et son combat permanent pour l’équité et l’expression de ceux qui n’ont pas souvent la parole dans les choix de société. Nous n’oublierons pas non plus la qualité de ses contributions à de nombreux débats sur
le développement et la coopération, expression de son ancrage dans la culture Peule et de sa grande ouverture d’esprit.
Il nous manquera beaucoup.
Au nom de toute l’équipe IRAM
Jérôme COSTE
Directeur
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