Page Noire / Accident tragique à la Mecque : La Nation rend hommage à ses fils émérites

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La République du Mali endeuillée depuis quelques jours a rendu, hier jeudi, un dernier hommage à ses illustres disparus lors du pèlerinage, le Général Amadou Baba Touré et le Colonel Lamine Diabira inhumés sur place sur les lieux saints à la Mecque. La cérémonie funèbre qui se veut symbolique était présidée par le président de la République, Amadou Toumani Touré, en présence des membres du gouvernement, des responsables des Institutions de la République, des représentants des corps diplomatiques accrédités au Mali et des forces armées et de sécurité.

Ce pèlerinage 2010 restera longtemps gravé dans la mémoire collective des forces armées de notre pays. En tout cas, il peut être traduit comme tragique pour trois hautes personnalités maliennes dont deux décès dans les rangs des officiers supérieurs de la nation et un haut fonctionnaire malien blessé exerçant à la Banque ouest africaine pour le développement (Boad). La mort les a arrachés à l’affection de tous, le samedi 20 novembre 2010 en Arabie Saoudite où ils se trouvaient pour accomplir leur devoir religieux. Ce tragique accident n’a laissé aucune couche indifférente en raison de l’engagement patriotique des disparus. Cependant, comme la tradition des Lois Islamiques l’oblige, les obsèques des deux hommes se sont déroulées sur place aux lieux saints. En cette pénible circonstance, les Forces Armées et de Sécurité présentent leurs condoléances les plus attristées à leurs familles et les assurent de leur profonde compassion.

 

Des valeureux fils du Mali                                               

C’est avec douleur et consternation, mais aussi avec honneur et fierté que les responsables de l’armée ont procédé à la lecture de l’oraison funèbre de ces deux hommes qui étaient leurs frères et compagnons d’armes : le Général de Brigade Amadou Baba Touré, affectueusement appelé Bâ Touré, Conseiller Spécial du Président de la République et du Colonel Lamine Diabira, Directeur du Centre d’Etudes Stratégiques au ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale. Sans risque de se tromper nous pouvons dire que le Général de Brigade Amadou Baba Touré et le Colonel Lamine Diabira étaient des proches du président Amadou Toumani Touré. Le premier était d’ailleurs son camarade de la promotion “Général Abdoulaye Soumaré” fondateur de l’armée malienne, à l’Ecole Militaire Inter-Armes (EMIA) de Kati.

 

Un homme intègre et de qualité            

Né le 29 novembre 1947 à Kati, fils de Moussa Touré et de Binta Bah, le Général de brigade Amadou Baba Touré a été très vite attiré par le métier des armes. Tout au long de son parcours, il a gravi les échelons de la hiérarchie et occupé diverses responsabilités. Après avoir acquis une somme d’expérience dans l’exercice du commandement, il est affecté au grand nord du Mali en qualité de commandant de Batterie où il a servi pendant longtemps, notamment au poste de Gouverneur de Gao, participé aux nombreuses opérations de sécurisation et aux négociations auxquelles elles ont donné lieu. C’est en raison de sa grande connaissance du septentrion malien que le président de la République l’a appelé à ses côtés en qualité de Conseiller spécial chargé de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière. Il était en quelque sorte le Chef de la Cellule anti-terroriste de Koulouba.

Un homme d’honneur

Le Colonel Lamine DIABIRA est né en 1950 à Samankidy, cercle de Kayes, fils de Gayi et de Maïmouna Tounkara. Brillant, d’une grande intelligence, cet élève polyvalent entama ses études secondaires en 10è Lettres au Lycée de Sévaré et décrocha son baccalauréat en série Sciences Exactes au Lycée de Badala. Après le baccalauréat, incorporé comme engagé volontaire pour compter du 16 octobre 1972 il rentre à l’Ecole militaire Inter-armes de Kati (Emia) d’où il sortira Major de sa promotion à l’issue d’une formation d’officier inter armes. Le Colonel Lamine Diabira a été un des artisans du coup d’Etat militaire du 26 mars 1991. Il a siégé au sein du Comité de Transition pour le Salut du Peuple (Ctsp). Ce valeureux officier a joué une part active dans les opérations militaires contre la rébellion touareg entre 1988 et 1991 avant d’être nommé Gouverneur de Tombouctou, une fois fermée la parenthèse de la Transition. Depuis plus d’une décennie, il dirigeait le Centre d’études stratégique (Ces).

En effet, nous prions Dieu Tout Puissant de leur accorder sa clémence, sa miséricorde et sa récompense.

Moussa Dagnoko

 

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