Si je pouvais faire rire plus d’un, en cette circonstance si malheureuse bien que le rire ne sied guère à ce genre d’exercice de style, je vous ferais connaître à travers cette anecdote, la personnalité de celui qui n’est, hélas, pas et plus avec nous aujourd’hui, alors qu’il aurait tant souhaité savoir, que juste après lui, la République réunie, l’aura salué et même célébré. Mon père aimait la République, ne s’imaginait qu’en République et s’imposait des règles et une vertu toutes républicaines.
Il y a quelques années, il avait été en mission officielle à Addis-Abeba auprès de l’Union africaine (UA), à l’époque où le Président Alpha Oumar KONARE était le Président de la Commission de l’UA. Celui-ci a dépêché Adam THIAM le journaliste le chercher à l’aéroport pour l’amener à l’hôtel. Dès leur première rencontre, mon père, éprouvé par le voyage de Bamako, se mit à raconter les frasques de son long et pénible voyage à son interlocuteur. Pour finir, il laissa entendre que son voyage était tellement long et pénible qu’il a failli perdre l’usage de ses pieds. Mon père ne s’imaginant pas à cette époque l’état physique de son interlocuteur, n’a su que bien plus tard que Adam THIAM est handicapé comme lui, mais physique…
La vie de mon père n’a pas été facile et je m’en suis rendu compte bien plus tard, lorsque j’ai commencé à grandir et à passer de l’enfance à l’adolescence puis à l’âge adulte. J’aurais eu un profond respect pour mon père qui me rendait en si grande estime que je n’avais aucune autre issue que de me tenir droit dans la vie pour que mes quatre autres sœurs n’aient pas d’autre choix que de passer simplement à la récidive.
Je suis né pendant qu’il était voyant et ai pensé à tort, en le voyant aveugle, qu’il était né tel…
Mon père ne s’est jamais plaint et n’a jamais exprimé la moindre compassion quant à lui ou au sort, cruel que celui d’un garçon, dans la fleur de l’âge, jeune chef de cabinet du gouverneur de Gao, montant à bord de ses deux chevaux un matin, me prenant dans ses bras et me serrant fort pour m’embrasser en ne sachant qu’il n’aura plus jamais d’yeux pour me regarder grandir…
Des années se sont écoulées où les jours et les nuits se succédaient, sans jamais donner la moindre possibilité à mon père de les distinguer, les levers et les couchers de soleil et de tombée de nuit devraient lui signifier exactement la même chose. Tout le long, ma mère, cette brave dame, a été là et heureusement puisqu’elle était cette seule raison qui donnait le goût à la vie à mon père. À côté d’elle, de nombreuses personnes en appui, en soutien, en compassion, en reconnaissance ont été aussi là, aux côtés de mon père pour l’accompagner, pour le soutenir, pour l’assister et pour le renforcer dans la vie.
S’il était encore là, il n’aurait jamais cessé de dire merci pour lui avoir offert un toit, merci pour lui avoir donné à manger un jour, merci pour avoir porté ses enfants et les transporter à l’école, merci pour avoir été simplement là, pour lui et pour sa famille. Pour mon père, perdre la vue n’était pas synonyme de perdre la vie. Mon père aimait la vie qui la lui a si bien rendu, qu’il l’a croquée à pleines dents, soixante-dix huit ans durant. Trois années de réadaptation passées en France, pour apprendre tout de l’aveugle et du non voyant, y compris l’alphabet inventé au tout début des années 1800 par Louis BRAILLE, devenu aveugle lui-même à trois ans. Ce voyage en France et la bourse qui a été attribuée à mon père et à ma mère l’ont été grâce à la coopération française, notamment une dame AUDIBERT, dont j’ai fait la connaissance plus tard, et aussi grâce à Tanti Ina CISSE, aujourd’hui décédée et qui a été Secrétaire d’Etat aux affaires sociales. Tanti Ina comme j’aime l’appeler, qui n’est plus de ce monde et dont je veux saluer la retentissante mémoire, a atterri une après-midi dans mon cabinet d’avocat, en quête de conseil puisqu’en possession d’un dossier. Au terme de quelques mois de procédures, finalement heureuses et de grande fierté pour moi, Tanti Ina m’a demandé de lui présenter ma Note d’honoraires d’avocats qui tardait à lui parvenir à ses yeux de cliente peu ordinaire pour moi. Au bout de quelques minutes et sur son instance, j’ai fini par lui avouer que j’étais incapable de répondre de manière satisfaisante à sa demande. Je lui ai rappelé que j’étais le fils de Ismaila, lequel ? KONATE, l’aveugle….oui et que j’étais incapable de lui facturer ma prestation qui lui était entièrement due et dédiée, en reconnaissance de ses bienfaits pour mon père plusieurs années auparavant. J’aimais profondément autant mon père que toutes les personnes qui l’auront aidé et assisté dans sa dure vie et cette occasion était une opportunité de grande reconnaissance vis-à-vis de Tanti Ina qui s’étonnait que je sache cet épisode de la vie de mon père. Je savais tout de mon père ou presque tout ce qu’il me disait ou ne me disait pas et que j’entendais et que je comprenais et que j’imaginais…
Mon père était un personnage à la fois singulier et particulier. Il se prenait à rêver de choses possibles et même impossibles. Il se plaisait à réfléchir, à penser et à imaginer en même temps qu’il s’imaginait.
Il a rêvé un jour qu’il fallait donner une chance aux enfants aveugles et mal voyants, pour leur apprendre le braille, aller à l’école comme les voyants et même aller en compétition avec les voyants et contre eux s’il y avait lieu. Mon père reculait devant très peu de choses en définitive. Cette volonté ardente ne l’aura jamais quitté, même malade, affaibli et tous les deux dans une chambre de l’hôpital du Mali où il avait été interné un moment, il me parlait encore de reprendre les activités de la Fondation (FONDISMA) qui porte son nom et réaliser selon lui «des choses géniales».
Grand dans l’âme, grand dans l’esprit et d’une grande finesse jusqu’au jour où il n’a pu.
L’Institut des Jeunes Aveugles est passé là et Madame la Présidente Mariam TRAORE, en partie grâce à vous et à votre soutien. L’histoire des hommes est ainsi faite de mépris, de haine, d’ingratitudes et un jour comme celui-ci, de grande reconnaissance. La République a honoré mon père, que la République soit fière et assurée de ce que les enfants de mon père, mes quatre sœurs et moi-même, ma mère et les nombreux autres enfants, directs et indirects de mon père sont fiers de la République. Mon père a été porté haut par la République, celle des médecins et des infirmiers, mais aussi celle des ambulanciers de la Clinique ALMED et du Professeur Anselme KONATE, de l’Hôpital du Mali du Professeur Sadio YENA et du Professeur AssaTRAORE, de la Polyclinique de Bamako et du Professeur Aly GUINDO….de la Polyclinique TAOUFIK de Tunis et du Docteur CHOUB. Mon Père a été porté haut par les autorités politiques, administratives et civiles du Mali au nombre desquelles, Monsieur l’ambassadeur Siragata TRAORE, ambassadeur du Mali en Tunisie qui nous a rendu le séjour de Tunis aussi agréable à mon père qu’à son épouse et l’ensemble des membres de ma famille, arrivés sur place au chevet de mon père pour l’assister jusqu’à son dernier souffle. Grâce à Madame TRAORE, l’épouse de Monsieur l’ambassadeur, nous nous sommes sentis en Tunisie comme au Mali. C’est en parcourant assez vite les réseaux sociaux que j’ai appris que mon père était un «baobab». Connaissant les vertus de cet arbre géant, je suis bien évidemment preneur et parfaitement à l’aise avec un tel sobriquet. Cette République des internautes y est allée également et à sa plus belle manière sans compter la République de la presse et des journalistes. Vous parler de République, c’est évoquer la nation, la patrie, le pays comme mon père aimait l’entendre et le vivre.
Pendant qu’il avait accepté de rouvrir les yeux au bout de quinze jours de coma, j’ai soufflé à l’oreille de mon père les dernières actualités que Paris avait été attaqué par la terreur, que l’hôtel Radisson Blu a été aussi attaqué et que la terreur était en passe de prendre le pas sur la lucidité…J’espère simplement n’avoir en rien précipité la mort de mon père qui était devenue inéluctable. Depuis, j’ai reçu nombre d’appels et de messages venant de tout le monde et de partout dans le monde.
Particulièrement et très singulièrement de Monsieur le Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA et de son épouse Aminata MAIGA. De Madame la Présidente Mariam TRAORE ainsi que les bénédictions du Général Moussa TRAORE. Du Général Amadou Toumani TOURE, de son épouse, Madame la Présidente Lobo TRAORE, de sa fille. Un message profond de Adame BA KONARE, épouse du Président Alpha Oumar KONARE… Tous ont été élogieux vis-à-vis de mon père et m’ont transmis leurs sincères tristesses et condoléances. Rien de tout cela n’aurait laissé mon père insensible.
Puisqu’il n’est pas là, je me suis permis de prendre la parole pour vous parler en son nom, comme s’il était parmi nous. Vos présences à tous, fort appréciables, vos gestes et vos actes infiniment cordiaux et solidaires, vos messages si percutants sont le signe évident que lorsque la République se met debout, plus rien ne passe.
Au nom de mon père, je l’ai dit !
MERCI
Obsèques d’Ismaël Konaté : le dernier hommage de la nation à un homme exceptionnel
Décédé le samedi 21 novembre 2015 à Tunis des suites d’une longue maladie à l’âge de 78 ans, les obsèques d’Ismaël Konaté ont eu lieu le lundi 23 novembre 2015 à Banankabougou. Le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keïta en tête, le Premier ministre Modibo Keïta, le ministre du Développement social, des ministres, des anciens Premiers ministres, des personnalités de tous rangs, le barreau du Mali, les magistrats, toute la famille judiciaire, les parents, amis, alliés et des anonymes ont l’accompagné en sa dernière demeure au cimetière de Niamankoro.
Aïssata Sidibé dite Bijou (INPS) : Papa Doyen était un grand homme qui a marqué son temps ! Il a su donner à la personne handicapée une nouvelle vision et une nouvelle place dans notre société. Il doit nous servir d’exemple à nous les jeunes d’aujourd’hui. Qu’Allah SWT l’accueille dans sa Miséricorde ! Dors en paix Papa Doyen.
Mariam Sissoko Konate : Je crois que personne ne l’a vanté. Nous l’avons tous plutôt loué et remercié d’avoir donné et mis sa vie au service des Maliens qui en avaient le plus besoin, c’est-à-dire les handicapés ! Qu’il en soit rétribué par le Tout-Puissant! Amen !
Hamady Goumaldy : Il fut un Grand homme de paix, qui a su aider son prochain. Je me rappelle encore cette soirée qu’il a organisée au nom de sa fondation. Seul Dieu est Grand, mais sache qu’il est fier de toi. Fais comme lui ou mieux ; aide ton prochain, surtout ceux qui en ont le plus besoin. Voir les sans voix dans tout ce que vous faites. Que son âme repose en paix, que le Seigneur l’accepte dans son paradis éternel.
Kadiatou Ndiaye Diallo : Paix à son âme. Nous saluons le grand homme qu’il fut ! Il restera éternel car les exemples ne disparaissent jamais ! Mes condoléances à toute la famille KONATE, parents, amis et alliés.
Mahamadou Traoré : Mon cher ami et très cher confrère, la vie est ainsi faite. Je te souhaite beaucoup de courage, et crois-moi, je suis de tout cœur avec toi.
Bamoussa Diarra : Bonjour Me Konaté, ton prof d’anglais à Mamadou Konaté et interprète de conférence. C’est avec une très grande affliction que j’ai appris le décès du vieux. Que le bon Dieu lui accorde sa grâce, lui qui aimait souvent me dire : mon fils, bats-toi et ne désespère jamais de la vie, elle pourrait te donner des surprises. Que le Bon Dieu raffermisse notre foi afin de supporter sa perte combien énorme.
Kaidiatou Coulibaly : Courage mon frère. Mes pensées les plus affligées et les plus sincères à toi, à notre maman, et à mes sœurs. Que l’âme de notre père soit reçue au paradis ! Que Dieu lui soit clément et miséricordieux !
Moulaye Guindo : Que la volonté de Dieu Soit. Que le Papa continue à nous inspirer. Nous saluons tous sa force. Mes condoléances, mon cher ami Mamadou et bon courage.
Gaoussou Coulibaly : On ne peut rien contre la volonté du Bon Dieu. Ça fait mal mais que faire ! Que Dieu l’accueille dans son paradis.
Salimata Ouattara Diallo : Un Baobab s’est incliné, il n’est pas tombé parce qu’il sera toujours présent par l’immense héritage qu’il laisse et dont nous nous inspirerons toujours pour bâtir ce pays qu’il laisse à jamais orphelin. Paix à son âme et repos éternel à tous ceux qui nous ont devancés. Toutes mes condoléances, Maître, et courage dans la continuation de l’œuvre qu’il vous a léguée.
Boubacar N’diaye : C’était un grand homme avec un vocabulaire clair et limpide. Que la paix et la miséricorde d’Allah soient sur lui.
Soumaila Bayni Traore : Mon Frère, remettons-nous à Dieu. Et disons Allahou Akbar Ya Jabar. C’est lui qui donne et c’est lui qui reprend. Pour sa piété et tout ce qu’il a fait pour l’humanité, et surtout les orphelins, l’Ame de Papa reposera en Paix. Ya Rabi.
Aboubacrine Assadek Ag Hamahady : Ismaël Konaté fut un exemple pour la réinsertion socio-professionnelle et économique des handicapés. Il fut un valide avant de contracter la cécité. C’était un administrateur civil hors-pair, il a eu la chance d’avoir une épouse qui l’aida à surmonter son handicap. Et très courageusement, il utilisa son art oratoire et sa mémoire d’éléphant pour convaincre Modibo Keïta d’abord, puis GMT. Grâce à lui, des jeunes aveugles sont devenus des acteurs du développement. Il aida aussi les autres types de handicapés. C’est lui qui m’avait convaincu d’occuper le poste de vice-président de l’AMPHP au crépuscule du pouvoir GMT. C’était un médiateur hors-pair. «Je connais personnellement Boubacar Traoré, handicapé physique et visuel qui est un excellent produit fini de l’IJA, mention bien au baccalauréat session de juin 1984, major de sa promotion à l’ENA, sciences juridiques en 1988. C’est un camarade de promotion de Sambi, Assa Touré; Boubacar est actuellement conseiller technique au ministère du Travail et de la Fonction publique. Boubacar est un ami personnel ; N’N’golo Konaré aussi est un camarade de promotion. Que son âme repose en paix au paradis, et que ses enfants à travers Maître Mamadou Konaté perpétuent sa mémoire et son héritage.
Dramane Diarra, Magistrat : J’ai connu feu Ismaël KONATE, de près, vers les années 2001/2002 où il était chargé de mission au Ministère de la Solidarité et des Personnes âgées. Nous avons surtout collaboré dans le cadre du mois de la solidarité de l’année 2002, où j’étais président de la Sous-commission Jeunesse qui a laissé des traces indélébiles comme la mise en place des restaurants CAN 2002 pour des jeunes, et la première rencontre intergénérationnelle entre le Conseil National des Personnes âgées et les jeunes dans l’enceinte du Village d’Enfants SOS (VSOS) de Sanankoroba, pendant toute une journée. Feu Ismaël KONATE, que beaucoup de jeunes appelaient “le Vieux”, était une véritable interface entre les jeunes et la Commission Nationale d’Organisation, de par son attention, son soutien, à cette jeunesse. Je tais volontairement la part primordiale qu’il prenait, aussi et surtout, pour la cause des personnes handicapées dans le cadre de ce mois de solidarité, et au-delà, ce que tout le monde sait : son nom et sa personne sont associés à tout ce qui touche aux handicapés visuels (UMAV, IJA…). Ce que je retiens définitivement du “vieux KONATE”, c’est qu’il a vaincu le handicap avant de le transformer en atouts et opportunités pour lui, pour ses concitoyens, et pour le monde entier. D’un commerce toujours agréable et instructif, il avait le don de passer de l’air grave au large sourire. Dors en paix “Vieux KONATE”! Tu n’es pas mort, mais tu es allé te reposer définitivement, après une vie absolument remplie.
Rassemblés par Kassim TRAORE
L’amère réalité nous oblige d’accepter que Ismaïlia n’est plus.
La mort est aujourd’hui notre hôte, la douleur aussi.
Monsieur le Président de la République
Monsieur le Premier Ministre
Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement
Mesdames, Messieurs les Présidents des Institutions
Monsieur le Gouverneur
Monsieur le Maire du District de Bamako
Monsieur le Maire de la Commune VI
Messieurs les Représentants des familles fondatrices, les Chefs de quartiers
Messieurs les Représentants des organisations politiques, professionnelles et de la société civile
Messieurs les Représentants religieux musulmans et chrétiens
Notables et Responsables en vos rangs et qualités
Messieurs les Chefs de quartier de Banankabougou et Magnambougou
Parents, amis et proches
Pour les funérailles de notre parent, ami, collègue Ismaila Konaté, je voudrais ici, au nom de la famille Konaté, des proches, des amis, et à mon nom propre, tous touchés par les marques de réconforts que vous nous avez témoignés, adresser au Président de la République, au gouvernement et à toutes les bonnes volontés, nos sincères et chaleureux remerciements, pour tous vos gestes de solidarité à notre endroit. Pour la circonstance, toute la Famille vous exprime sa profonde gratitude.
Votre présence par sa qualité, son niveau et sa diversité fait de notre deuil celui de toute une nation.
Vous ne vous êtes pas trompés car l’homme dont il s’agit fut pour moi et beaucoup d’autres un être d’exception.
Mais avant, permettez-moi d’adresser à Mme Konaté ma sœur toute l’admiration que nous lui portons ; Plus de cinquante ans de vie commune !
Ce n’est pas la durée que je retiendrai, mais les souffrances innommables, les épreuves et les défis extraordinaires, dont je fus un témoin, qui ont jalonné leur parcours sans jamais ébranler le couple. Si la fidélité est une vertu dans notre société, Djénéba N’diaye doit être saluée et félicitée comme un modèle.
Qui est Ismaila ?
Né le 24 avril 1937 à Kéniékéniéko, village de sa grand-mère maternelle, dans le Cercle de Bafoulabé, Ismaila KONATE entre à l’école en 1944, à Toukoto où son père travaillait comme chef de gare, et fut inscrit en Cours préparatoire première année.
Un an plus tard, en 1945, le jeune Ismaila KONATE suit ses parents à KITA où son père est muté. Il poursuit ses études dans cette ville et obtint le diplôme le Certificat et Bourse en 1949.
Ismaila KONATE se rend alors à Bamako où il est inscrit au Lycée Terrasson de Fougère (actuel Lycée Askia). Là il rencontre des camarades qui vont le marquer à vie comme feu Ibrahima LY.
Il s’inscrit à l’Institut des Etudes Administratives Africaines de la Faculté des Sciences Economiques et Juridiques de l’Université de Dakar puis à L’Ecole d’Administration du Soudan qui venait d’ouvrir ses portes en 1958.
Il sera successivement en poste à Nara puis à Gao où il arrive le 11 juin 1961 comme chef de Cabinet du Gouverneur de région. Alors qu’il était promu à une brillante carrière, le sort en décide autrement. Un matin de mars 1964, alors qu’il s’apprêtait à entrer dans sa 2 chevaux pour aller au travail, sa vue se voile. Ismaila KONATE perd ainsi la vue. Il avait 27 ans.
Commence alors de longues années de traversée du désert faites d’interrogations, d’espoir et de déceptions. Mais la vie reprend son cours normal quand en 1970, Ismaila KONATE embarque pour la France avec son épouse en vue d’entreprendre des études de braille au Centre de Rééducation et de Formation de l’Association Valentin Haüy de Paris.
Après trois ans d’études, le couple Konaté rentre à Bamako où il crée l’Union Malienne des Aveugles. «Ce fut le début d’une œuvre exaltante» dira-t-il.
Administrateur civil de son état, Ismaila KONATE a été respectivement :
– Président fondateur de l’Association Malienne pour la Promotion Sociale des Aveugles (AMPSA), de l’Union Malienne des Aveugles (UMAV), Président d’honneur de l’Union Malienne Raoul Follereau,
– Premier président et fondateur de l’Union Africaine des aveugles
– Ambassadeur de la décennie Africaine des personnes handicapées
– Ambassadeur de la Panafricaine des Personnes handicapées
– Membre du conseil d’administration du Secrétariat permanent des personnes handicapées.
– Membre Fondateur et Président d’honneur de la Fédération Malienne des Associations de Personnes Handicapées (FEMAPH).
– Fondateur de l’Institut des Jeunes aveugles (IJA) et aussi de l’INAM
– Président de la fondation Ismaila Konaté (FONDISMA)
Au titre des distinctions, il fut :
– Chevalier de l’ordre Typhlofile de France,
– Lauréat du prix International Agency for Prevention of Blindness (I.A.P.B),
– Ambassadeur de bonne volonté de l’Institut Africain de Réadaptation (I.A.R) et du Secrétariat Permanent de la Décennie Africaine des Personnes Handicapées,
– Chevalier de l’Ordre National du Mali.
C’est donc un Monsieur, qui a donné espoir à des millions de personnes handicapées que le Mali pleure aujourd’hui. Puisse son exemple inspirer, pour des années encore, tous ceux qui luttent pour les personnes handicapées. Monsieur Ismaila KONATE a consacré toute sa vie à l’insertion socioprofessionnelle des personnes défavorisées et à l’éducation de l’enfant handicapé.
Que retenir de son Œuvre ?
Ses réalisations, sa vision, la noblesse de son combat en faveur des plus démunis le placent parmi les personnalités qui ont le plus marqué leur passage sur cette terre Malienne durant ces quatre dernières décennies.
En parlant de son Œuvre, comment ne pas commencer par citer :
– La prise de conscience au Mali du phénomène du Handicap.
– La création de l’Union Malienne des Aveugles
– L’ouverture d’écoles pour enfants aveugles IJA
– Les nombreuses unités de production et de transformation
« Serpillière 1ere fois au Mali, Craie blanche »
L’orchestre Miria, une formation de niveau école de niveau fondamental qui a fait des merveilles par ses prestations.
Les milliers de bénéficiaires de l’institut en matière de formations et d’insertions professionnelles tant en milieu urbain que rural.
Je ne saurais passer sous silence, le nombre de cardes supérieurs formés dans nos écoles et dans nos universités grâce à des méthodes et outils innovants.
Amadou et Mariam les plus connus d’entre eux, sont les purs produits de L’institut.
Au-delà de ces réalisations, c’est tout le savoir-faire, le courage et la ténacité dont l’homme a fait preuve pour engranger tant de performances.
En révolutionnant les approches, les méthodes et pratiques en matière de promotion des personnes handicapées, Ismaël s’est révélé comme un leader, un visionnaire, et un homme d’actions réaliste et perspicace.
Ismaila nous quitte, il vit et vivra toujours en chacun de nous, dans nos cœurs et dans nos esprits !
Le grand mérite de Ismaila est qu’il a minutieusement préparé sa relève et cela durant plusieurs années.
Le témoignage qui va suivre de la part de l’actuel directeur de l’Institut des aveugles et président de l’UMAV sera à cet égard plus éloquent.
Il nous revient à tous de pérenniser le nom et l’œuvre de l’illustre disparu
Dors en paix Ismaila
Ibrahim N’Diaye dit Iba
Tout petit je voyais cet élégant et éloquent monsieur, qui rendait des visites de travail à mon oncle Baba Alpha ismael Cissé au bureau contigüe à la famille ou nous vivions. Un homme respectueux,serein,aimable,et balaies d’esprit et d’idées. J’arrêtais tout amusement pour l’écouter quand il communiquait,car j’étais séduit et impressionné par sa manière exceptionnelle de parler le français.Grand défenseur et constructeur de la république,dors en paix simbo !!!!
Le doyen avait une force de convaincre, de communiquer sans nulle autre pareille…. Il était tres éloquent….
QUE SON AME REPOSE EN PAIX.AMEN.
Paix a son ame. Qu allah le tout puissant l acceuille dans sa grace . Amen
Konate a vraiment laisse sa marque sur l humanite et demeurera ainsi une source d'inspiration. La nation vous dit merci. Dort en paix.
Paix a son ame. Qu allah le tout puissant l acceuille dans sa grace . Amen
Konate a vraiment laisse sa marque sur l humanite et demeurera ainsi une source d'inspiration. La nation vous dit merci. Dort en paix.
Un être cher vient de s’en aller. Comment exprimer par de simples mots la grande émotion et l’infinie tristesse qu’au fond de notre coeur nous ressentons. Nous vous présentons nos condoléances les plus sincères.
Ô. Seigneur ! Accordé Ton pardon à Ismael KONATE et élevé son rang parmi ceux que tu as guidés. Assigné-lui un successeur parmi sa descendance et accordé -nous, ainsi qu’a lui, Ton pardon, Ô. Seigneur et Maître des Mondes ! Élargis sa tombe et illuminé -la pour lui.
toutes mes condéleances pour ce grand baobab
Mes condoleances a toute sa famille que son ame repose en paix
INA LILAHI WA INA ILEYHI RAJI OUNE!!!!!
QUE LE TOUT PUISSANT ALLAH L’ACCUEILLE DANS SON PARADIS!!!
Comments are closed.