Arraché à notre affection lundi dernier des suites d’une courte maladie, l’ancien Premier ministre Diango Cissoko a été inhumé hier avec tous les honneurs de la Nation.
La cérémonie funèbre s’est déroulée près de son domicile à Korofina en présence du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, de l’ancien président de la Transition, Pr Dioncounda Traoré, des présidents d’institutions de la République et de plusieurs membres du gouvernement. L’événement a aussi enregistré la présence des autorités administratives et coutumières de Bamako, des parents, amis et anciens collaborateurs de l’illustre disparu, ainsi que d’une foule nombreuse venue lui rendre un dernier hommage.
Devant le corps couvert du drapeau national exposé sur le catafalque, les intervenants ont témoigné, de manière éloquente, des valeurs et qualités de ce grand serviteur de la Nation et fin connaisseur des rouages de l’administration malienne. Première à venir au pupitre, Fatoumata Cissoko, la fille du défunt, a exprimé ses sincères reconnaissances au président de la Transition, le colonel Assimi Goïta pour son implication personnelle, et à toutes les autorités pour leurs soutiens multiformes durant cette période de dure épreuve.
Elle a salué les qualités d’un père qui a su former ses enfants pour mieux affronter les épreuves de la vie. Au nom des anciens collaborateurs et amis, le Pr Baba Berthé a longuement vanté les qualités d’homme affable du travail bien fait, de grand commis de l’État, et surtout d’excellent enseignant de l’ancien secrétaire général de la Présidence qu’il a agréablement côtoyé à Koulouba pendant trois ans. L’occasion était alors opportune pour l’ancien ministre Baba Berthé de rappeler avec une vive émotion que son chemin avait croisé celui de Diango Cissoko en 2000, à la suite d’un article paru en mars dans le Quotidien national l’Essor dont il demanda à en voir le signataire.
« Ce que nous avons accepté par personnes interposées en allant le rencontrer dans un minuscule bureau qui lui avait été affecté au ministère de l’Administration territoriale ». Au cours de cet entretien, il a fait part du bien qu’il pensait de l’analyse déployée de l’auteur relativement à la pratique des mandats adressés aux différents Premiers ministres par le président de la République entre 1992 et 2000. « J’en profitais pour lui révéler que nous avons été nombreux et heureux de compter parmi ses étudiants et de recevoir ses enseignements en droit administratif et en droit constitutionnel au début des années 1980», a-t-il témoigné.
Le grand Chancelier des Ordres nationaux a présenté les condoléances et les hommages de la nation au nom du président de la Transition. Selon le général Amadou Sagafourou Guèye, c’est avec effroi et résignation, que les Maliens ont appris le lundi dernier, la disparition de l’une de leur boussole, leur fierté et d’un de leur grand serviteur de l’État. Ainsi, Diango Cissoko venait de se soumettre aux injonctions de ce gendarme féroce qu’est la mort.
Né à Kita le 13 août 1948, Diango Cissoko est un exemple de ce que l’école malienne pouvait produire en qualité. Diplômé de l’école nationale d’administration, il intégra la fonction publique en 1971. Selon le grand Chancelier des Ordres nationaux, son intelligence au-dessus de la moyenne, son application et son ardeur au travail, ainsi que sa soif d’apprendre, ont attiré l’attention de ses collaborateurs et de sa hiérarchie, qui ont vu en lui la graine de leader dont notre administration avait tant besoin.
Diango Cissoko restera à jamais une école pour pas mal de cadres de l’administration publique grâce à ses ouvrages sur l’initiation à la rédaction administrative. Après l’exécution de la sonnerie aux morts, le corps a été mis à la disposition de la famille qui a accompli la prière rituelle avant de conduire la dépouille à sa dernière demeure. Commandeur de l’Ordre national du Mali, Diango Cissoko repose désormais au cimetière de Djélibougou.