Nécrologie : Ces Africains que nous avons perdus en 2021 !

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De nombreuses personnalités du continent, des politiciens, tout comme des artistes et des personnes ordinaires, ont tiré leur révérence en 2021. Tout comme 2020, l’année 2021 a aussi été macabre avec plusieurs morts enregistrés en Afrique, surtout dans les milieux politique et artistique. Le dernier décès en date enregistré sur le continent est celui de Lamine Diack, l’ancien président de l’athlétisme mondial.

Lamine Diack, sportif et homme politique (Sénégal)

Lamine Diack, président de la Fédération internationale d’athlétisme de 1999 à 2015, est décédé dans la nuit du jeudi 2 au vendredi 3 décembre, à Dakar. L’homme de 88 ans, au cœur d’une affaire de corruption qui a marqué l’athlétisme mondial, était rentré chez lui au Sénégal, en mai dernier. Il avait été condamné à 4 ans de prison pour corruption et assigné à résidence en France depuis 2015.

Son retour au pays a été rendu possible, en partie, par le club de football local qu’il dirigeait autrefois, le Jaraaf de Dakar qui a versé sa caution de 500 000 euros dans le cadre d’une deuxième affaire judiciaire en cours. M. Diack a toujours clamé son innocence dans le cadre de cette affaire de corruption.

Sibongile Khumalo, chanteuse (Afrique du Sud)

Née le 24 septembre 1957 à Soweto, la chanteuse sud-africaine Sibongile Khumalo est décédée le jeudi 28 janvier 2021, à l’âge de 63 ans.

Elevée dans une famille totalement imprégnée de musique, Sibongile Khumalo s’est intéressée à plusieurs genres musicaux, comme l’opéra, le jazz et la musique traditionnelle africaine.Son père, Khabi Mngoma, qui était un musicien classique et professeur de musique à l’université du Zululand, l’a très tôt encouragée à suivre ses pas.

Sa mère était également une soliste alto. Et c’est à l’âge de huit ans que Sibongile a entamé l’apprentissage du violon. Elle ira par la suite étudier la musique à l’université du Witwatersrand et à l’université du Zululand. Cette grande expérience fait d’elle un symbole de l’ordre musical de son pays.

Dans sa riche carrière, elle a eu à diriger le Funda Art Centre, un centre d’enseignement artistique de Soweto. Mais c’est en 1993 que Sibongile Khumalo s’est fait connaitre du grand public en remportant le prix de la meilleure jeune artiste au Grahamstown Festival.

Quand le président Nelson Mandela est élu président de l’Afrique du Sud, après sa libération, elle chante à l’occasion des célébrations nationales.

Lors de la finale Coupe du monde de rugby en 1995, elle dirige l’interprétation des hymnes nationaux sud-africain et néo-zélandais.

En 1997, en tournée en Europe, elle chante avec d’autres artistes, un vaste répertoire des chants du Kwazulu Natal.

En 2019, elle participe au premier festival de jazz de l’Est du Cape.

Au courant de sa carrière, Sibongile Khumalo a toujours été comparée à Miriam Makeba dans ses interprétations de la musique traditionnelle zouloue sud-africaine.

Ses chansons de jazz ont souvent aussi été comparées à ceux d’Ella Fitzgerald et de Betty Carter. Elle a été surnommée par le président Nelson Mandela la “Première dame de la chanson”. Sibongile Khumalo a eu deux enfants avec son mari, l’acteur et réalisateur Siphiwe Khumalo.

Hamed Bakayoko, ancien Premier ministre (Côte d’Ivoire)

Né le 8 mars 1965 à Abidjan, M. Bakayoko est décédé des suites d’un cancer le 10 mars 2021 à Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne. D’avril 2011 à 2017, Hamed Bakayoko est ministre de l’Intérieur de Côte d’Ivoire. Son expérience et ses bonnes relations lui ont permis de stabiliser le pays qui sortait de la crise post-électorale 2010-2011. En juillet 2017, à la suite des mutineries des Forces armées de Côte d’Ivoire, M. Bakayoko est nommé ministre de la Défense pour rétablir l’ordre au sein de l’institution militaire.

En juillet 2020, le journaliste Hamed Bakayoko accède à la Primature en tant que membre du RDR-RHDP, parti au pouvoir du président Alassane Ouattara.

C’est en 1986, après deux ans passés à la Faculté de médecine à l’université de Ouagadougou au Burkina Faso, que Bakayoko décide de se consacrer au journalisme. En 1990, il devient le responsable de la Jeunesse estudiantine et scolaire du PDCI. C’est aussi durant la même année, à l’âge de 25 ans, qu’il fonde le quotidien Le Patriote qu’il gère jusqu’en 1993. Il est le premier directeur général à la création de Radio Nostalgie Côte d’Ivoire, avant de devenir en 2000 le président directeur général de Radio Nostalgie Afrique.

Marié et père de quatre enfants, l’ancien Premier ministre Hamed Bakayoko était également jusqu’à sa mort, maire de la Commune d’Abobo.

Moufida Tlatli,

réalisatrice (Tunisie)

Née le 4 août 1947 à Sidi Bou Saïd, Moufida Tlatli est décédée le 7 février 2021, à l’âge de 73 ans. Ministre de la Culture de son pays pendant seulement dix jours en janvier 2011, la réalisatrice Moufida Tlatli était également une scénariste et une monteuse. C’est grâce à son professeur de philosophie qu’elle découvre le cinéma. Elle obtient son diplôme de montage en 1968 et rentre au pays. En 1994, elle réalise son premier long-métrage, “Les Silences du palais”, et remporte le Tanit d’or aux Journées cinématographiques de Carthage avec son collaborateur Nouri Bouzid. Elle a également remporté la Tulipe d’or au Festival international du film d’Istanbul, le Prix du meilleur long-métrage lors du 5e Festival du cinéma africain de Milan. Moufida Tlatli a aussi obtenu une mention du jury de la Caméra d’or au Festival de Cannes. Depuis 2001, elle fait partie du jury du Festival de Cannes.

En 2004, elle obtient le prix McMillan-Stewart décerné par l’Université Harvard.

Thione Ballago Seck,

musicien (Sénégal)

Né en 1955 à Dakar, Thione Seck, qui est issu d’une famille griotte, a très tôt pris part aux manifestations culturelles et traditionnelles. Il sera très vite remarqué et intègre le Star Band de Dakar, avant de rejoindre dans les années 1970 l’Orchestra Baobab qui excellait dans la musique salsa afro-cubaine. En 1984, il crée avec son jeune frère Mapenda Seck, le Raam Daan (littéralement ‘ramper pour vaincre’ en wolof).

Dans son répertoire musical, il aborde des thèmes comme l’amour, la famille, la société, la spiritualité qui font de lui un chouchou des fans du mbalax (rythme musical sénégalais basé sur des percussions).

En 2015, alors que sa santé commençait à être inquiétante, sa riche carrière est éprouvée par une affaire de fausse monnaie qui l’entraine dans une longue période de détention, suivi d’un procès en 2019, puis d’un jugement en appel en 2020.

Contre toute attente, le 14 mars 2021 à Dakar, à l’âge de 66 ans, Thione Ballago Seck est décédé, laissant derrière lui un vaste héritage musical à son fils Wally Seck.

John Magufuli, ancien président (Tanzanie)

Né le 29 octobre 1959 à Chato, dans le Nord-ouest de la Tanzanie, l’ancien de l’Etat est décédé en fonction le 17 mars 2021, quelques mois seulement après sa réélection pour un second mandat. Issu d’une famille pauvre qui vivait sur les bords du lac Victoria, John Magufuli a vendu du poisson et du lait en surveillant le bétail, pour aider ses parents. C’est le 5 novembre 2015 que M. Magufuli, a accédé à la magistrature suprême, après avoir été plusieurs fois ministre dans son pays.

Brillant élève en chimie et en mathématiques, il obtient son doctorat en chimie à l’Université de Dar es Salam. Il sera d’abord enseignant à l’école secondaire de Sengerema, puis chimiste industriel.

Devenu député dans les années 1990 pour le compte du Chama cha Mapinduzi (CCM), le premier parti de Tanzanie, il gravit très vite les échelons. Il devient successivement, entre 2000 et 2015, ministre de l’Elevage, de la Pêche, des Terres, du Logement et des Travaux publics. M. Magafuli a contribué à la construction de nombreuses routes en Tanzanie.L’ancien président tanzanien est surtout remarqué pour son scepticisme à l’égard de la Covid-19. Il était convaincu jusqu’à sa mort que son pays était “préservé de la pandémie par Dieu grâce aux prières des Tanzaniens”. John Magufuli est remplacé à sa mort par la vice-présidente Samia Suluhu. Il était père de cinq enfants.

Nawal El Saadawi, écrivaine

et activiste (Egypte)

Nawal El Saadawi aura bien marqué son époque pour son combat mené pour l’émancipation des femmes du monde arabe.

Née le 27 octobre 1931 à Kafr Tahla, près du Caire, elle opte pour l’activisme. En 1981, elle est conduite en prison pour s’être opposée à la loi du parti unique sous le président Anouar el-Sadate. Quand Hosni Moubarak arrive au pouvoir, après l’assassinat de Sadate, elle est libérée en 1982.

Elle publie son livre “Mémoires de la prison des femmes” et fonde l’Association arabe pour la solidarité des femmes. Ce mouvement féministe sera interdit en 1991.

Son engagement activistes dans ses œuvres littéraires, très critiques, sur les brutalités policières, la condition de la femme en Egypte et dans le monde arabe, mais aussi la montée de l’intégrisme religieux la contraignent à l’exil. Elle a eu la chance de rentrer dans son pays natal où elle est décédée au Caire, le 21 mars 2021.

Didier Ratsiraka, ancien président (Madagascar)

Né le 4 novembre 1936 à Vatomandry, une province de Tamatave, l’ancien président malgache est décédé le 28 mars au centre hospitalier de Soavinandriana à Antananarivo, la capitale, des suites d’une “petite grippe”. Didier Ratsiraka est l’enfant d’un fonctionnaire de l’administration coloniale.

Brillant élève, il va poursuivre ses études en France où il fut admis à l’école navale d’où il sortira 2e de sa promotion. Il retourne dans son pays avec le grade d’enseigne de vaisseau de 1re classe. Fort de son expérience sur le vaisseau français Jeanne d’Arc, il devient le commandant du patrouilleur Tanamasoandro, qui a été cédé à son pays par la France. Son avenir sera scellé à bord de ce vaisseau qui s’échoue sous son commandement, au fond de l’anse Nièvre, à la suite de fausses manœuvres.

En guise de sanction, Ratsiraka sera affecté au poste d’attaché d’ambassade à Paris. Entre 1972 et 1975, durant la transition militaire, il devient ministre des Affaires étrangères. C’est bien Didier Ratsiraka qui a obtenu en 1973 la révision des accords de coopération avec la France avec le départ des militaires français présents à Madagascar et la sortie de la Zone franc. Fondateur du parti socialiste et nationaliste Arema, il est élu président de la République en 1975 après la transition militaire.

En 1993, Albert Zafy lui succède au pouvoir à la suite d’une réclamation des forces vives pour une transition libérale amorcée dès 1991. En 1996, Didier Ratsiraka revient au pouvoir et procède à une nouvelle réforme constitutionnelle.

En 2002, à la suite des tensions nées de la présidentielle qui l’a opposé à Marc Ravalomanana, il s’exile en France.Ayant vu sa candidature invalidée à la présidentielle de 2013, Ratsiraka se présente en 2018 et se fait éliminer dès le premier tour.

Idriss Deby, ancien président (Tchad)

L’ancien chef de l’Etat tchadien est né le 18 juin 1952 à Berdoba et est décédé à N’Djamena le 20 avril 2021, à l’âge de 68 ans. Un peu après l’annonce de sa victoire pour un sixième mandat, le maréchal du Tchad, blessé au front face à des rebelles du Front pour l’alternance et la concorde, succombe à ses blessures.

Il est remplacé par son fils Mahamat Idriss Deby qui dirige le Conseil militaire de transition mis en place. Le président Deby a rempli une riche carrière militaire. Il entre à l’école des officiers de N’Djamena après l’obtention de son baccalauréat. En 1976, il décroche une licence de pilote professionnel en transport des troupes, à l’Institut aéronautique Amaury de la Grange, en France.

En 1979, Deby rentre au pays et soutient la rébellion en mars 1980 de Hissène Habré contre le président Goukouni Oueddei, après l’éclatement du Gouvernement d’union nationale de transition (GUNT). Il est nommé commandant en chef des Forces armées du Nord (Fan) par Hissène Habré, qui, le 7 juin 1982, pousse Goukouni à s’exiler en Algérie.

En 1983, il est promu au grade de colonel et devient l’adjoint du chef des armées du Tchad. En 1985, il retourne en France à l’Ecole de guerre inter-armées et va s’occuper dès son retour en 1986 du poste de conseiller du président Habré pour la défense et la sécurité. En 1990, avec le soutien de la France, il réussit à déposer le président Hissène Habré qui se réfugie avec sa famille au Sénégal. Son titre de Maréchal lui a été accordé en 2020 lors de son offensive victorieuse, à la tête des troupes tchadiennes, contre Boko Haram. Le président Deby a aussi été le président de l’Union africaine de 2016 à 2017.

Germaine Ahidjo, ancienne première dame (Cameroun)

Germaine Ahidjo, l’épouse du premier président de la République du Cameroun, Ahmadou Ahidjo, est décédée le 20 avril 2021 à Dakar, capitale du Sénégal où elle vivait avec sa famille depuis leur exil.

Née le 11 février 1930 à Mokolo, elle se marie le 17 août 1957 à Amadou Ahidjo, le père de l’indépendance du Cameroun qu’elle a rencontré en 1955. Elle devient alors la première Dame du Cameroun de 1960 à 1982.Après l’obtention de son certificat d’études en 1942, Germaine Ahidjo intègre la Cité des Métis de Douala, devenue aujourd’hui le lycée New-Bell.En 1947, elle obtient une bourse qui la conduit en France où elle décroche un diplôme d’infirmière d’Etat en 1952. En 1953, elle se spécialise en maladies tropicales à l’Institut Pasteur. Mme Ahidjo a eu trois filles (Babette, Aissatou et Aminatou) de son mariage avec l’ancien président du Cameroun.Elle a aussi un fils, Daniel Touffic, de son premier mariage avec un Libanais. Elle est inhumée au cimetière musulman de Yoff, près de son mari, le président Amadou Ahidjo, décédé le 30 novembre 1989 à Dakar.

Béchir Ben Yahmed, fondateur de Jeune Afrique (Tunisie/France)

Le journaliste Béchir Ben Yahmed est né le 2 avril 1928 à Mahboubine sur l’île de Djerba en Tunisie. Il est décédé le 3 mai 2021 à Paris des suites de complications liées à la Covid-19, à l’âge de 93 ans. Fils d’un commerçant de Djerba, Béchir Ben Yahmed a contribué, de 1954 à 1956, aux négociations de l’autonomie interne, puis de l’indépendance de la Tunisie. Le diplômé de l’Ecole des hautes études commerciales de Paris (HEC) a fondé en 1955 l’hebdomadaire L’Action qui disparait des kiosques dès 1958. En 1956, il est nommé secrétaire d’Etat à l’Information dans le cabinet du Premier ministre Habib Bourguiba.Il ne siège pas pour autant à l’Assemblée constituante pour son jeune âge (28 ans). Béchir Ben Yahmed démissionne plus tard du gouvernement en septembre 1957.En octobre 1960, il fonde Afrique Action qui devient Jeune Afrique le 21 novembre 1961. Deux ans plus tard, en mai 1962, il émigre à Rome, puis rejoint Paris où il s’installe en 1964. Il reste à la tête du magazine Jeune Afrique jusqu’en octobre 2007. Il est remplacé à la tête de l’institution par François Soudan. Ben Yahmed est aussi le fondateur des Editions du Jaguar et crée La Revue qu’il dirige lui-même.

Awa Diop, ancienne députée et ministre (Sénégal)

L’une des premières militantes de la première heure du Parti démocratique sénégalais (PDS) est née à Rufisque le 1er mai 1948. Dactylographe et sténographe de formation, Awa Diop a d’abord été secrétaire municipale à Rufisque, sa ville natale, puis à l’hôpital Aristide Le Dantec de Dakar.

C’est le 2 février 1975, à l’occasion d’une visite de Me Abdoulaye Wade à Rufisque, qu’elle adhère au PDS qui a été fondé en 1974.En 1988 et en 1993, Mme Awa Diop se fait arrêter par la police pour “manifestations non autorisées”. En 1993, elle est élue députée pour la première fois.Le 21 avril 2004, elle est nommée ministre déléguée auprès du Premier ministre Macky Sall. Elle est reconduite au poste à la formation du 23 novembre 2006. Veuve et mère de quatre enfants, Mme Awa Diop est décédée le 21 juillet 2021 à Dakar.

Amobé Mévégué, journaliste et producteur (Cameroun)

Né le 1er octobre 1968 à Yaoundé, Amobé, qui arrive en France à l’âge de cinq ans, est décédé le 8 septembre 2021 à Asnières-sur-Seine.

Diplômé en communication, il travaille pour plusieurs radios africaines et antillaises. Dans les années 1980, il participe à la mise en place de Tabala FM, la première radio africaine établie en France. Il se lance dans le journalisme et manifeste sa passion pour les questions de développement durable.

Dès 1994, il produit pour Radio France Internationale (RFI), l’émission Plein Sud qui est suivie par plus de 45 millions d’auditeurs. En 1996, grâce à Canal France Internationale (CFI), il produit Africa Musica, le premier hit-parade des musiques africaines diffusées sur une trentaine de chaines de télévisions nationales d’Afrique.

Sa formation en cinématographie lui permet de réaliser des courts-métrages. Il crée le magazine de presse écrite Afrobizz qui est tiré à plus de 50 000 exemplaires en 2000. En 2002, sur TV5 Monde, il reçoit les grands noms de la musique internationale à l’émission Acoustic. En 2010, il anime le journal de la culture musicale sur France 24.

En raison de la Covid-19, il crée le World Wide Afro Network (Wan Show 2.0) dans lequel participent plus de 200 personnalités de tous les horizons.

Il était fondateur de la télévision panafricaine Ubiznews qu’il dirigeait jusqu’à sa mort le 8 septembre 2021 des suites d’un paludisme aggravé.

Charles Konan Banny, ancien Premier ministre (Côte d’Ivoire)

L’économiste Charles Konan Banny est le 11 novembre 1942 à Divo, en Côte d’Ivoire. Infecté à Abidjan par la Covid-19, il est évacué le 7 septembre en France où il décède le 10 septembre à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine, à l’âge de 78 ans. C’est en 1969 que Charles Konan Banny débute sa carrière au poste de chargé de mission à la Caisse de stabilisation et de soutien des prix des productions agricoles en Côte d’Ivoire.

En 1970, il entre à l’Organisation interafricaine du café (Oiac). Six ans plus tard, en 1976, il rejoint la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bcéao).

De 1990 à 1993, quand Alassane Ouattara est nommé Premier ministre par le président Felix Houphouët-Boigny, il devient gouverneur de la Bcéao par intérim.

A partir du 1er janvier 1994, il en assure le plein titre de gouverneur. Un poste qu’il conserve jusqu’en 2005. Le 4 décembre 2005, il est nommé Premier ministre. Mais à la suite du scandale lié au déversement de déchets toxiques en Côte d’Ivoire en août 2006, il présente sa démission et celle de son gouvernement au président Laurent Gbagbo. Il est aussitôt reconduit à la tête du gouvernement et forme une nouvelle équipe le 16 septembre 2006. Le 29 mars 2007, il quitte à nouveau la tête du gouvernement.

Après la crise politique de 2010-2011, il est nommé président de la Commission pour le dialogue, la vérité et la réconciliation (CDVR) de septembre à décembre 2014.

Candidat à la présidentielle de 2015, il s’est retiré de la course avant le démarrage du scrutin.

Abdelaziz Bouteflika, ancien président (Algérie)

Né le 2 mars 1937 à Oujda au Maroc, Abdelaziz Bouteflika est décédé à Zéralda en Algérie, des suites d’une longue maladie le 17 septembre 2021, à l’âge de 84 ans.

L’ancien chef de l’Etat algérien a dirigé son pays du 27 avril 1999 au 2 avril 2019.

Engagé dans l’Armée de libération nationale, il a joué un rôle clé dans l’indépendance de l’Algérie dans les années 1950 et 1960.

En 1962, quand l’Algérie obtient son autonomie de la France, il devient à l’âge de 25 ans le plus jeune ministre des Affaires étrangères du monde.Un poste qu’il a occupé pendant 16 ans. En 1974, alors qu’il est le président l’Assemblée générale de l’ONU, il invite Yasser Arafat, le leader palestinien à s’adresser à l’organe directeur de l’institution mondiale. Abdelaziz Bouteflika fait aussi partie des dirigeants qui se sont battus pour que la Chine ait un siège à l’ONU.

Il a aussi été un farouche opposant de la politique de l’apartheid appliquée par le gouvernement blanc en Afrique du Sud. En 1980, il est accusé de détournement de fonds et est contraint à l’exil de 1981 à 1987.

Il rentre au pays et à l’issue de la guerre civile des années 1990, il est candidat à la présidentielle de 1999 qu’il remporte de manière controversée au premier tour avec 73,8% des suffrages. Fort de sa grande expérience de diplomate, il réussit à négocier la paix entre l’armée et les militants islamistes armés qui se livrent à la guerre civile qui a fait plus de 200 000 victimes dans le pays. Il est réélu en 2004, puis en 2009 et en 2014, devenant ainsi le chef de l’Etat algérien étant resté le plus longtemps au pouvoir.

Victime d’un grave accident vasculaire cérébral depuis 2013, sa dernière apparition publique a eu lieu en 2017, lorsqu’il inaugurait une station de métro et la mosquée Ketchaoua, à Alger. Des rumeurs font de son frère cadet Saïd Bouteflika, le véritable dirigeant du pays dans les coulisses. De nombreuses manifestations publiques dans tout le pays le dissuadent de briguer un cinquième mandat. Il est contraint sous la pression de l’armée de démissionner.

La liste n’est pas exhaustive

En effet, plusieurs autres personnalités, comme en 2020, nous ont quittés durant cette année 2021 à travers le continent.

Nous pouvons noter Mme Okou Djénéba Gon Coulibaly, qui était la directrice générale adjointe (DGA) du Port autonome d’Abidjan, décédée le 17 décembre à Paris. Elle était la petite sœur de l’ancien Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Mais aussi le maréchal Mohamed Hussein Tantawi Soliman (Egypte), Ibrahim Mbombo Njoya, le roi des Bamouns (Cameroun), Clément Mouamba, ancien ministre (Congo), le journaliste Tshitenge Lubabu (Congo), Abdelkader Bensalah, ancien président par intérim (Algérie), le footballeur Jean-Pierre Adams (France/Sénégal), Charles Gomis, homme politique (Côte d’Ivoire), Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya (RDC), El-Hadj Abbas Bonfoh, ancien chef de l’Etat (Togo), Naïma Ababsa, chanteuse (Algérie), entre autres.

  Source BBC

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