Mort de la chanteuse capverdienne Cesaria Evora dans son île de Sao Vicente

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 (AFP) -17-12-2011- Très affaiblie depuis plusieurs mois, ce qui l’avait contrainte à abandonner la scène en septembre, la chanteuse capverdienne Cesaria Evora, surnommée la "Diva aux pieds nus" , est morte samedi à 70 ans dans son île natale de Sao Vicente dans l’archipel du Cap-Vert.




Sa mort a été officiellement annoncée à Praia, la capitale capverdienne, par le ministre de la Culture, Mario Lucio Sousa, lui-même chanteur qui a dit avoir perdu "une grande amie".

La chanteuse internationalement célèbre, qui sera enterrée la semaine prochaine dans son île de Sao Vicente (nord de l’archipel), y est morte dans la matinée dans un hôpital, près de trois mois après avoir abandonné la scène, car très affaiblie.

Admise vendredi dans l’établissement, elle souffrait depuis longtemps de problèmes de santé et avait subi ces dernières années plusieurs interventions chirurgicales, dont une opération à coeur ouvert de six heures en mai 2010.

"Cette mort nous attriste et nous désole, parce qu’elle était l’une des références majeures de la culture du Cap Vert", a déclaré le président capverdien, Jorge Carlos Fonseca. "Quand on parle du Cap Vert dans le monde, le nom de Cesaria vient toujours en premier, ce qui montre le poids symbolique que la chanteuse et sa voix étaient pour le pays ", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre José Maria Neves, qui a décrété un deuil national de 48 heures, a affirmé que Cesaria Evora ne "mourra jamais, parce qu’une icône et une star ne meurent jamais. Elle restera à jamais dans la mémoire du Cap Vert et de tous les Capverdiens".

En avril, la chanteuse était apparue très en forme sur la scène parisienne du Grand Rex à Paris. Mais quelques jours après avoir fêté en toute simplicité son 70ème anniversaire, le 27 août, dans sa ville de Mindelo, elle était revenue à Paris dans un "état de grande faiblesse", selon sa maison de disques.

"Je n’ai pas de force, pas d’énergie. Je veux que vous disiez à mes fans: excusez-moi, mais maintenant, je dois me reposer. Je regrette infiniment de devoir m’absenter pour cause de maladie, j’aurais voulu donner encore du plaisir à ceux qui m’ont suivie depuis si longtemps", avait-elle déclaré au journal français Le Monde lors de l’annonce de son retrait de la scène, le 23 septembre.

"J’ai fait de mon mieux"

"La vie continue, je suis venue vers vous, j’ai fait de mon mieux, j’ai eu une carrière que beaucoup aimeraient avoir", ajoutait-elle, en assurant pourtant que son coeur allait "bien".

Le grand public avait découvert en 1992 cette ancienne chanteuse des bars de Mindelo, ville principale de l’île de Sao Vicente et capitale culturelle de l’archipel, grâce à la parution cette année-là de son troisième album, "Miss Perfumado", et de deux concerts triomphaux au Théâtre de la Ville à Paris.

Le succès, tardif pour une chanteuse alors déjà âgée de 50 ans, ne s’était depuis jamais démenti, se propageant à travers la planète.

Comme une petite fille, elle confiait que ses nouveaux soucis de santé étaient dus à l’abus de "batathinas", des chips portugaises dont la consommation lui était interdite en raison de son cholestérol élevé et de son coeur fragile.

"J’ai arrêté, mais je devrais en manger à nouveau pour voir si c’est vraiment ça qui m’a affaiblie", ironisait la diva, qui avait cessé de boire il y a plusieurs années, mais continuait d’allumer cigarette sur cigarette.

Depuis son retour au Cap-Vert après l’annonce de son retrait de ce qu’elle aimait le plus, la scène, elle n’avait plus abandonné sa ville de Mindelo.

Avant de quitter Paris après de nouveaux examens médicaux, elle avait répondu au journaliste du Monde qui lui demandait si elle allait retourner au Cap Vert: "Evidemment, où voudriez-vous que j’aille ? Je dois maintenant réunir la famille…"

Bertrand Delanoé, maire de Paris, a affirmé que c’était la capitale française qui l’avait d’abord reconnue et noté que "l’affection entre Paris et Cesaria Evora est ce soir plus forte encore".

 AFP

 

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