Moribabougou est en deuil : Le chef du village N’tji Diarra n’est plus

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A 78 ans, il nous a quittés lundi 31 mai 2010 aux environs de 9h de suite d’une longue maladie, au centre hospitalier universitaire Gabriel Touré. Il laisse éplorés deux épouses, plusieurs enfants et des habitants de la Commune rurale de Moribabougou. Quand la nouvelle est tombée, la tristesse se lisait sur les visages.

Coordinateur de chefs des quatre villages de la commune, N’tji Diarra est né en 1932 à Moribabougou où il passa une jeunesse mouvementée. Vers 1940, il fut mené par la force à l’école coloniale à Bamako. Aîné d’une grande famille de la descendance du fondateur de Moribabougou, Moriba Diarra, il se lança très tôt dans la fonction publique. Dans les années 50, il a travaillé aux travaux publics (TP) en qualité de chauffeur jusqu’à sa retraite.

À la mort en 1974 de Chaka Diarra chef du village, la famille l’appela pour le succéder qui fut son oncle. C’est ainsi que le destin de ce grand homme commença à servir tout un village et plus tard toute une commune. Mais, il a fallu attendre 2000 pour qu’il reçoive une intronisation officielle avec les rites et cérémonies coutumières. De 1974 à 2010, N’tji Diarra a apporté beaucoup de changements positifs à Moribabougou. On l’appelle le chef chanceux. Son règne a été marqué par l’installation de plusieurs infrastructures et l’obtention de matériels de développement (dispensaire, infrastructures scolaires, forages, panneaux solaires, fournitures scolaires). Il a contribué à la réalisation de beaucoup projets et activités de développement.

Pour la construction du foyer des jeunes, il a mis un de ses conseillers à la disposition des jeunes pour les démarches administratives. A l’aboutissement de celles-ci, il a offert deux terrains que les jeunes ont vendus à deux millions et demi pour construire l’édifice. Entre 1996 et 1998, il a joué un rôle important dans la reconnaissance officielle de Fombabougou en tant que village. Il fut le garant de ce titre auprès du gouverneur. Avant l’avènement de la décentralisation, il contribuait financièrement et physiquement aux fêtes populaires organisées dans le village surtout lors de 22 septembres (anniversaire de l’indépendance).

N’tji Diarra était un homme de tous les âges. Il aimait les enfants et participait personnellement à leur éducation en donnant des idées et réflexions. Lorsqu’il demandait à un élève de conjuguer le verbe pleuvoir par exemple et que ce dernier dise «il pleut», N’tji riait en disant «il ne pleut pas». En fait c’était une façon pour lui, de plaisanter avec les enfants dont il considérait tous sans exception comme ses propres petits fils. Il avait l’art de communiquer et de sensibiliser. A l’avènement de la décentralisation, il fut nommé par ses pairs, coordinateur de chefs des villages de Moribabougou. Là aussi, il a bien joué son rôle armé de crédibilité, de franc-parler, de culture et de l’amour pour le développement de notre pays.

N’tji Diarra s’en est allé, mais les habitants se souviendront toujours de ses pas de salsa, de son humour et de ses éclats de rire. Dors en paix chef!

La rédaction

 

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