La coordination ADDW 84 H (hectares) de Kognoumani à commémoré, samedi 15 novembre dernier 2014, le 5ème anniversaire du meurtre de l’un de ses militants de taille, Issa Diarra, mort abattu par balles, depuis le 15 novembre 2009. Des dizaines de personnes, parents, amis, camarades de lutte, sympathisants se sont rendus samedi matin au cimetière de Daoudabougou pour rendre hommage à Issa Diarra pour sa détermination dans le combat contre l’injustice, lui témoigner de leur attachement à sa mémoire et lui promettre justice. Dans leurs revendications, ils réclament l’arrestation du meurtrier d’Issa Diarra qui continue de mener tranquillement sa vie dans un lavage d’automobile de la place en toute impunité.
Pour rappel, les faits remontent au 15 novembre 2009. En effet, cela fait suite à une décision datant de 2004 du maire de la commune I, Mme Konté Fatoumata Doumbia de déguerpir, par démolition, les habitations d’un site de 84 hectares à Kognoumani.
Pour justifier sa décision, la mairie avait présenté successivement plusieurs documents relatifs à la parcelle convoitée qui se sont tous révélés erronés après les vérifications des agents des domaines. Les mêmes parcelles ont, par la suite, été morcelées et vendues aux particuliers contre la volonté des premiers ayant droits. Selon l’explication du secrétaire général Bakona Konta, le maire aurait avancé que les 84 Hectares lui avaient été attribués par la direction des domaines, qui, saisie par l’union ADDW 84h, a reconnue qu’elle avait donné des parcelles à la mairie, mais émis des doutes quant aux 84 H en question. Ce qui aurait motivé le refus par la Cour suprême de donner son aval à la manière.
Pis, la mairie s’est entêtée à vendre les mêmes parcelles à d’autre personnes qui, elles aussi, voulaient coûte que coûte construire sur ce qu’elles considéraient désormais comme leur propriété. Mais c’était sans compter sur la détermination des déguerpis à ne pas céder à l’injustice. C’est alors que commence un conflit ouvert entre les deux camps, conflit engendré par les faits coupables de la mairie, jusqu’au dimanche fatidique du 15 novembre quand les nouveaux propriétaires venaient avec gourdins et armes à feu pour tenter de construire vaille que vaille sur les parcelles incriminées. Devant le refus des déguerpis déterminés, leurs envahisseurs n’ont pas hésité à ouvrir le feu sur ceux-ci. Les coups portés par balle ont occasionné la mort d’Issa Diarra et deux autres blessés, à savoir Moussa Diarra et Souleymane Kendé qui ont pu être sauvés. Mais selon les témoignages, les effets de la balle ont rendu le second aveugle. Les habitants de Kognoumani auront subi plusieurs conséquences à cause des démolitions effectuées pendant l’hivernage. L’on note que la femme de la victime devenue aveugle a aussi fait une fausse couche.
Pire, selon le secrétaire général, les gendarmes de Sangarebougou ont mis aux arrêts des proches des victimes, en les accusant de meurtres alors qu’ils s’étaient présentés à la Gendarmerie pour dénoncer le meurtrier sur la demande des chefs de la coordination ADDW 84 Hectares. Il s’agit d’Issa Fané, Moussa Tamboura et Lassina Diourté. Ce sont les enquêtes qui montrent une dizaine de jours plus tard que les personnes mises aux arrêts par les gendarmes n’étaient pas les meurtriers. C’est ainsi, qu’ils bénéficieront d’une liberté provisoire, toujours en cours. Quant au meurtrier, qui avait été agressé par la foule furieuse, il aurait bénéficié de la sympathie de madame le maire jusqu’aux urgences et s’occupe actuellement de son lavage en ne s’inquiétant nullement. Toutes choses qui permettent au secrétaire général de la coordination de jurer sur la complicité du maire dans cette affaire.
Selon les sources, l’affaire du site de 84 hectares de Kognoumani est actuellement en cours de traitement. Quant au dossier de meurtre d’Issa Diarra, rien à signaler. Enfin, que dire du slogan des nouvelles autorités à savoir « nul n’est au dessus de la loi ». Cette célèbre parole trouvera t- elle sa définition dans ce dossier ? Wait and see !
Fily Sissoko