Sa famille, ses amis, ses proches et ses camarades des années de braises, ont accompagné Mme Sanogo Fatoumata Coulibaly dite FC, à sa dernière demeure, le lundi 9 février dernier. Elle repose au cimetière de Lafiabougou. Après avoir apporté sa pierre à la construction nationale, à l’édification d’un Etat démocratique, elle a ainsi tiré sa révérence. A travers les témoignages de ses compagnons de la traversée du désert, des années d’étudiants frondeurs, pour que vive un Mali brillant, nous sommes sûrs que le flambeau par elle porté, loin de s’étioler continuera de briller de mille feux. Nous vous proposons ces témoignages.
Tiébilé Dramé
FC a été de tous ces combats avec courage et détermination
J’étais parmi ceux qui ont accompagné, lundi 9 février, Mme Sanogo Fatoumata Coulibaly à sa dernière demeure. Elle repose désormais au cimetière de Lafiabougou. Monsieur Sanogo et les enfants étaient très dignes dans cette épreuve unique.
Fatoumata Coulibaly (FC) était une de mes camarades des années UNEEM.
Elle a été une militante active de l’Association des élèves de l’École normale supérieure de Bamako (ADEENSUP) et de l’UNEEM.
Avec ses amies Thérèse Samaké et Djénébou Koné, elle prit une part active aux activités et aux luttes estudiantines de ces années difficiles.
A la rentrée 1976, l’ADEENSUP avait entrepris de secouer la torpeur des milieux scolaires et universitaires: activités sportives et culturelles, conférences-débats, grèves, manifestations pacifiques ou non pacifiques. FC a été de tous ces combats avec courage et détermination.
En cette année 1976-77 fut montée à l’ENSUP la pièce de théâtre en langue nationale bamanan intitulée: ‘’ni san ciènna jaté tè kalo la».
Mohamed Yoro Diallo (aujourd’hui diplomate) qui faisait office de directeur de la troupe a traduit ainsi le titre de la pièce: «Quand la tête pourrit, le corps s’étiole».
Écrite par l’infatigable pionnier de la promotion des langues nationales, Karamogo Mamadu Dukuré dit Vzéro, cette pièce était une satire implacable du Mali du CMLN (comité militaire).
Jouée en langue nationale par des étudiants de l’ENSUP, «Ni San ciènna..» a provoqué la colère du régime militaire. La pièce fut interdite. Le Directeur général de l’ENSUP, Adama Sissoko, relevé de ses fonctions pour n’avoir pas étouffé dans l’œuf l’entreprise séditieuse. Il sera arbitrairement détenu quelques mois plus tard.
FC était un des grands acteurs de Ni san ciènna… Elle a joué le double rôle de Dadonka et Heyinba.
Samba Diallo était Foytè, Moussa Makan Camara a joué le rôle de Ntalaba, Modibo Diallo celui de Ntolofori, Madama Bouaré (paix à son âme) était Jenninkanyimi, Cabral (Abdulkarim) était Bilangalama, Thérèse Samaké était Sira, Fousseyni Coulibaly a joué le rôle de Namakoro, corrupteur et arrogant, Sékou Sogoré était Fusuku!
Ces années de luttes étaient de belles années.
Après la purge du 28 février 1978 au sein du comité militaire, Ni San ciènna a été présentée à l’ouverture de la biennale devant le Président Moussa Traoré et son gouvernement. Nous avons joué avec la même impertinence, comme la première fois.
Qu’elles étaient belles ces années! Elles étaient aussi de «braise» comme aiment à le dire les anciens de l’UNEEM: arrestations, bastonnades, tortures, procès-bidons, assassinats…..
Et la lutte reprenait….
J’ai rencontré lundi au cimetière de Lafiabougou les quatre garçons de FC: ils sont des hommes aujourd’hui, ils peuvent être fiers, bien fiers du parcours de Maman.
Dors en paix Koomuso Dadonka….
I ni kunun….
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Chérif Keita
La mort ne peut rien contre une renommée bien conquise
Merci, Dramé, pour cette fascinante tranche d’histoire et pour cet hommage appuyé à Madame Sanogo. Que vos mots soient un baume sur le cœur de la famille éplorée. La mort ne peut rien contre une renommée bien conquise. Que Madame Sanogo repose en paix! Amen
Yachim Yacouba Maiga
Le courage pour surmonter l’insurmontable Bonjour chers membres du réseau. Je joins ma voix à mes prédécesseurs pour présenter au doyen kalifa Sanogo et à toute la famille de la défunte mes sincères condoléances. Puisse Allah, réserver une place de choix dans son paradis à la défunte.
Au doyen Sanogo et a toute la famille, je leur souhaite la force et le courage pour surmonter l’insurmontable c’est à dire la disparition d’un être cher : une épouse, une mère, une femme, une sœur, une collègue.
Mahamane SY
Mes condoléances
Toutes mes condoléances; que son âme repose en paix et que dieu le Tout Puissant Miséricordieux ait pitié d’elle et lui accorde le paradis ainsi qu’à tous les musulmans du monde Inch’Allah !
Lamine Touré
«NOBLES TRANCHES de VIES MILITANTES» doivent être rappelées plus souvent aux Brigands
Bel hommage Boncoïno ! Face aux falsificateurs de notre Histoire ces «NOBLES TRANCHES de VIES MILITANTES» doivent être rappelées plus souvent aux Brigands et les Assassins d’hier convertis en «démocrates sincères et décomplexés». Leur comportement apatride d’hier ne les gène guère. Ce serait plutôt aux militants qui ont fini par briser les chaînes de leur tyrannie, de s’excuser d’avoir interrompu «trop tôt» leur festin !
ATTENTION !!! Comme toutes les espèces indésirables, ils sont «TRÈS FÉCONDS», se reproduisent à grande vitesse et corrompent déjà TOUT ! La lutte continue !