Les Jeunes disparus du Mouvement Citoyen : Un devoir de mémoire

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Le 23 septembre 2006, de retour de l’inauguration du pont de Wabaria, à Gao, 25 jeunes, tous membres du Mouvement Citoyen, périssaient dans un accident de circulation, entre Mopti et San.

Ce jour-là, le pays était plongé dans un deuil mêlé de stupeur et de consternation. Le Président de la république, Amadou Toumani Touré, était particulièrement affecté par ce tragique accident, car c’est lui que ces jeunes étaient partis soutenir et marquer leur adhésion à ses idéaux.

Un marque d’estime et de confiance qu’ATT a su apprécier à leur jute valeur, d’où les funérailles nationales organisées en leur mémoire. La mort de ces jeunes reste toujours vivace dans l’esprit des militants de leur Mouvement.

En effet, ce dimanche 23 septembre 2007, leurs compagnons de route,, parents et responsables du Mouvement citoyen ont organisé une cérémonie sobre, certes, mais plein de signification.

Ils étaient nombreux, ces jeunes qui se souviennent encore, et qui, ce matin, ont pris d’assaut le cimetière de Hamdallaye pour désherber leurs tombes et les remblayer avec du gravier. Un spécialiste en carrelage a même été commis pour s’occuper de toutes les tombes.

Toujours dans journée du dimanche, une cérémonie de lecture du Coran a réuni les jeunes et les ulémas, pour implorer la grâce d’Allah, et prier pour le repos de l’âme des disparus. Devoir de mémoire ou acte humanitaire ?

Le président de la Jeunesse du Mouvement Citoyen, Amadou Koïta, pense que c’est les deux réunis.“Devoir de mémoire pour tout ce que nous avons pu faire ensemble. Devoir de mémoire, puisque ces jeunes -là sont morts pour le pays. Et je crois bien qu’ils peuvent se réposer en paix. Ils se sont battus pour que le Président de la République soit réélu dès le premier tour, et cela fut fait. Nous ne pouvons donc que prier pour le repos de leur âme, et faire en sorte que leur mémoire soit perpétuée. Acte humanitaire, sinon nous aurions failli à notre devoir, en tant qu’humains, mais aussi en tant que compagnons de ces jeunes”.

Une remarque cependant : aucun officiel -à part le parrain de la jeunesse M-C, M. Jean -Pierre Menar dit Jeannot et quelques responsables du M-C- n’était visible sur les lieux. C’est un fait exprès, dira Amadou Koïta, car cette cérémonie, les jeunes l’ont voulu sobre, conscients que les officiels ne peuvent pas être éternellement de leur côté pour ce genre de cérémonie qu’ils entendent pérenniser.

Autrement, chaque année, une cérémonie de souvenir et de recueillement sera organisée à la mémoire des disparus, dira Alassane Samaké, Président du comité d’organisation de cette cérémonie commémorative.

De toute façon, les plus hautes autorités sont de coeur avec les jeunes du Mouvement Citoyen, en ce moment de douleur. En atteste les témoignages qu’elles ont formulé il y a 72 heures, à leur endroit. Les jeunes ont reçu aussi des dons et contributions de la part de personnes de bonne volonté.

Adama S DIALLO


LISTE DES DISPARUS DE 23 SEPTEMBRE 2006

Boubacar Dembélé,Yaya Dembélé, Hamady Aly A Maïga, Abdoulm Fatah Traoré, Salif Niamakoro Fofana, Lassana Bagayoko, Mohamed Lamine Kané, Abdoulaye Touré, Boubacar Sidiki Diakité, Aboubacar Traoré, Boubacar Labass Touré, Tidiane Kanouté, Mohamed Lamine Katilé, Famaga Kéîta, Oumar Baba Diakité, Faté Seydou, Mamatou Diakité, Idrissa Samaké, Issiaka Abdoulaye, Moctar Traoré, Pary Traoré, Datigué Coulibaly, Boubacar Coulibaly, Mohamed Fofana, Abdoulaye Camara.

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