Le Mali et l’Afrique en deuil : IBK s’en va la tête haute !

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« Je bâtirai avec le concours de tous, un Etat fort, impartial, qui sera totalement dédié au service du Bien-Etre moral et matériel de la Nation Malienne. ». Lorsqu’il déclarait cela, le 4 septembre 2013, lors de son investiture au CICB, devant tout le peuple malien, sa crème réunie, IBK était plus qu’engagé à écrire en lettres d’or sa gestion à la tête du pays.  Il aura fait de son mieux, fortement défavorisé par un contexte difficile. Le voilà parti, brave.

Le président Ibrahim Boubacar Kéita alias IBK s’en est allé le dimanche 16 janvier dernier, au moment où le Mali auquel il a tout donné, est en pleine tempête. Le décès est survenu dans sa résidence de Sébénikoro, suite à une « longue maladie » contre laquelle l’ancien président de la République livrait une lutte héroïque…

IBK aura été un patriote sincère et engagé pour son pays. Sa profession de foi jusqu’à son dernier souffle est « Dieu, le Mali, ma conscience ». Il a passé plus de 20 ans dans la haute sphère de l’Etat, Conseiller du président Alpha Oumar Konaré, Ministre des Affaires étrangères, Premier ministre durant 6 ans, président de l’Assemblée Nationale pendant 5 ans et président de la République durant 7 ans.

A cette dernière haute fonction, les circonstances et l’entourage n’ont pas permis à ce grand démocrate de réaliser toutes ses nobles ambitions pour le pays jusqu’au coup d’Etat du 18 octobre 2020… « Le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions ». Plus d’un continue de le diaboliser allant jusqu’à qualifier son bilan de « nul ». Par simple manque de sincérité ou par méchanceté gratuite ?

IBK était arrivé aux affaires au moment le Mali nécessité une thérapie de choc, une sorte de cure d’amaigrissement, tant le niveau de corruption et la crise sécuritaire avaient déjà franchi le seuil du tolérable. Mais celui qui a été plébiscité à plus de 77 % à la présidentielle de 2013, avait surestimé ses capacités. Le peuple malien aussi avait cru en un super homme… IBK était un Homme avec toutes ses imperfections, un leader politique, dont l’appareil de gouvernance avait déjà une traversée du désert à son compteur. Il s’en suivra une certaine boulimie. Ce qui a dû plomber sa gestion du pays. Mais le chef de l’Etat lui-même avait-il détourné ou orchestré un quelconque scandale dans la gestion des affaires ? Ses adversaires les plus acerbes attestent une réponse négative.

IBK s’était efforcé, autant que faire se peut, de défendre le Mali face à l’adversité ou le complot, qui se tramait contre le pays depuis des années déjà. Il n’avait pas hésité à recadrer verbalement le Secrétaire général adjoint de l’ONU, Hervé Ladsous, ici à Bamako en mai 2016. « ….Pour autant, Monsieur Ladsous, je l’ai dit au secrétaire général des Nations Unies, il serait convenable, il serait séant que les Nations Unies fassent preuve de justice et d’équité. Chaque fois qu’il y a eu violation de cessez-le-feu, nous l’avons signalé. Rarement, nous avons été entendus. On nous a toujours dit, ‘’les parties’’. Les « parties » ? Un peu de respect pour notre peuple ! », avait-il martelé sous, les ovations des participants à la rencontre.  « Enfin, il(le Secrétaire général de l’ONU, NDLR) n’avait pas été aussi direct que vous quand vous dites qu’il n’est pas question que l’on profite de l’accord pour attaquer ceux qui n’ont paraphé ou signé l’accord. Nous ne sommes pas des gueux ! Monsieur Ladsous, nous sommes des gens de bonne compagnie. Nous sommes un pays de vieilles civilisations. Jamais, depuis qu’elle a été cantonnée, l’armée malienne n’a manqué à ses engagements… », avait souligné IBK.

Au plan du bilan, le chantre du « Mali d’abord » et de « l’honneur du Mali » a su lancer certains chantiers de développement, de paix et parachevé d’autres dans le sens d’assurer un mieux-être à ses compatriotes. On citera, entre autres, la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger en 2015, l‘échangeur multiple de Ségou, l’échangeur de Yirimadio, le 2ème pont de Kayes, plusieurs routes construites et/ou réaménagées…

Toutes ces réalisations ont, semble-t-il, perdu leur éclat dans la conscience de nombreux Maliens du fait de l’effet pervers des élections législatives de mai-juin 2020, qui ont mis le feu aux poudres et aiguisé les appétits déstabilisateurs de certains acteurs sociopolitiques… Mais IBK demeure un grand homme d’Etat, patriote, généreux, homme de culture, « humaniste convaincu » (selon les mots de Me Kassoum Tapo, l’un de ses fidèles amis) et profondément attaché au Mali. Souhaitons que son âme repose en paix et apporte cette paix à sa patrie en proie à des difficultés existentielles.

Bruno D SEGBEDJI

Cérémonies funéraires d’IBK ce vendredi

Selon le communiqué du gouvernement, les cérémonies funéraires du président Ibrahim Boubacar Kéita se dérouleront ce vendredi 21 janvier à l’Intendance militaire et à la partie familiale des hommages à sa résidence, à Sébénikoro. L’on annonce que les hommages officiels de l’Etat malien seront rendus à l’ancien président, en présence de plusieurs dirigeants de la sous-région ouest-africaine qui, malgré la fermeture des frontières, pourraient être à Bamako pour la circonstance.

BDS

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3 COMMENTAIRES

  1. NE TOURNEZ PAS LE COUTEAU DANS NOTRE PLAIE. IBK TÊTE HAUTE ? APRÈS TOUT CE QUI S’EST PASSÉ ? POURQUOI KARIM N”EST PAS LÀ ? POURQUOI PARLE-T-ON DE”MA FAMILLE D’ABORD” ? POURQUOI Y-A-T-IL EU COUP D’ÉTAT ?
    ARRÊTEZ AVEC CE GENRE DE CHIFFON. RENDONS LUI HOMMAGE ET LAISSONS-LE PARTIR SANS CREUSER.

  2. Le Malheur de IBK viendrait de sa brillante élection lors des présidentielles de 2013. Sa réussite aurait été par la suite un péché. Depuis ce jour, ses adversaires auraient tout mis en œuvre pour le détruire et même avec les moyens allouée à l’opposition par l’Etat pour la soutenir dans le but d’une meilleure synergie dans les prises de décisions, dans les critiques et d’analyses des textes législatifs régissant la vie de la nation. Au lieu de cela ça été un combat frontal regrettable non loyal entre la majorité et l’opposition renforcée de jour en jour par les déclassés du système ralliant avec armes et bagages et même les informations sensibles de l’Etat. Rien que le lot des mécontents, sans devoir de réserve, il y en aurait suffisamment pour faire sauter un pays. Des rumeurs auraient été semées à desseins dans le but de déstabiliser le Président, le destituer, voire l’humilier. Déstabilisations qui à terme emporterait le pays à coup sûr comme ce fut malheureusement le cas, du fait que le Président serait la première institution du pays, alors que sa protection serait un devoir de tout citoyen compte tenu du fait que cette position tient de la Constitution qui aurait reçu le sulfurage du peuple lors du vote qui l’aurait validée.

  3. Embargo sur le Mali : La domination française va finir en Afrique
    Accueil > Actualités > Opinions • • mercredi 19 janvier 2022 à 14h30min

    Suite aux sanctions imposées par les institutions sous régionales ouest africaines (CEDEAO et UEMOA), pour contrer ce qu’elles qualifient de mauvaise gestion dans la transition dans ce pays de l’Afrique occidentale, Jonas Hien, un acteur de la société civile burkinabè dénonce la goutte d’eau de trop. Il nous a fait parvenir la tribune ci-après.
    Une conférence s’est tenue du 15 novembre 1884 au 26 février 1885 à Berlin, en Allemagne. L’initiative de convocation de la conférence est venue d’un Chancelier allemand du nom de Ottovan Bismarck et d’un français du nom de Jules Ferry qui était Premier ministre au moment des faits. Quatorze pays européens ont participé à la conférence. Il s’agit de 1. L’Allemagne, 2. L’Autriche-Hongrie, 3. La Belgique, 4. Le Danemark, 5. Les Etats-Unis, 6. La France, 7. L’Angleterre, 8. La Hollande, 9. L’Italie, 10. Le Portugal, 11. La Russie, 12. La suède, 13. La Turquie, 14. L’Espagne.
    La raison fondamentale qui a emmené ces deux personnalités à avoir l’idée de la conférence était liée à une rivalité entre les puissances européennes en Afrique centrale car chaque pays cherchait à conquérir cette partie de l’Afrique. L’objectif de la conférence était alors de discuter et de s’entendre sur la conquête de l’Afrique sans se faire la guerre. Il s’agissait donc de se partager l’Afrique afin de permettre à chacun de connaître les limites des zones de conquête.
    A la fin des travaux, la conférence décide, par consensus, du libre-échange économique et de la libre circulation sur les fleuves Niger et Congo. Il y avait une rivalité entre la France et la Grande Bretagne sur le fleuve Niger. Le fleuve Congo était convoité par tous. L’Europe prétend engager une mission de civilisation sur le continent africain et le commerce international.
    La conférence de Berlin établit les règles que chaque pays doit observer pour conduire la colonisation. A partir de ces règles, chaque pays doit continuer le libre-échange sur les côtes et les grands fleuves de l’Afrique centrale. Mais, ils ont pris soin de déterminer les modalités d’occupation en cas de points nouveaux sur le littoral. Ils ont aussi établi des principes du partage de l’Afrique. Chaque pays a signé un compromis sur une série d’engagements économiques (liberté de commerce et de navigation) ; politiques (neutralité des territoires) et moraux (interdiction de l’esclavage, tolérance religieuse, liberté missionnaire, mission civilisatrice).
    Les débats ont été houleux sur certains points : la liberté de navigation sur les fleuves Congo et Niger, la liberté de commerce dans le bassin du Congo, la définition de règles pour des occupations futures sur les côtes africaines. C’est le point de départ de la course à la colonisation des territoires africains.
    Après la conférence, en lieu et place des explorations de l’Afrique, au départ, l’Europe exerce des expéditions militaires pendant un siècle sur les Africains. Les pays colonisateurs décident de soumettre les populations de force et de s’approprier leurs territoires. Une compétition féroce s’engage entre eux suivie d’affrontements et de graves crises entre la France et la Grande-Bretagne à Fachoda en 1898. C’est à partir de là qu’est venue l’idée de délimiter les frontières coloniales pour cette fois un partage effectif de l’Afrique entre les pays impérialistes.
    Dès lors, des négociations sur l’Afrique s’engagent dans les dernières décennies du XIXe siècle. C’est le début de signatures de nombreux traités bilatéraux entre les Européens afin que chacun gère son ‘’pré carré’’ sans gêner l’autre. En Afrique orientale, la Grande-Bretagne et l’Allemagne signent un accord le 1er juillet 1890. L’Allemagne abandonne ses prétentions sur Zanzibar dans l’Est du continent, en échange de l’île d’Helgoland (mer du Nord).
    En Afrique de l’Ouest, il y a eu également des ententes entre la Grande-Bretagne et l’Allemagne (en 1890), entre la France et la Grande-Bretagne (en 1890 et 1898) et entre la France et l’Allemagne (en 1897). Chacun a pris sa part de pays africains et envoie ses missionnaires pour borner les frontières. L’Afrique venait ainsi d’être partagée effectivement entre les pays européens sur la base d’entente.
    La conquête n’a pas été facile pour les Africains. Dès la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, une violence aiguë s’abat sur eux, par des armes de guerre. Les armées françaises sont confrontées à celles de Samori Touré dans les années 1880 – 1890, en Afrique de l’Ouest. D’autres écrasements se passaient en Afrique orientale allemande dans les années 1905 – 1907. Les États européens cherchaient à faire taire toute contestation. Mais, dans certaines zones du continent africain, il y a eu de fortes résistances comme Samory Touré dans l’actuel Mali. Le Burkina Faso, anciennement Haute-Volta, a mené sa part de guerre farouche contre la pénétration coloniale. Les différentes parties du continent ont alors été colonisées de différentes manières. Dans les territoires français en Afrique subsaharienne, des protectorats ont été mis en place, mais ils ont été rapidement supprimés pour devenir des colonies.
    En français facile, le protectorat veut dire que les pays africains colonisés gardaient une relative autonomie mais restent des pays sous la protection de la France. En supprimant les protectorats pour les remplacer par les colonies, cela signifie, en français facile, que les pays africains colonisés par la France sont directement administrés par la France et font partie intégrante de la métropole. En d’autres termes, ces pays appartiennent à la France. Vous comprenez pourquoi la Russie ne peut pas toucher au Mali car le Mali est une colonie française, c’est-à-dire une propriété de la France.
    Ainsi, la France a organisé ses colonies en deux fédérations : l’Afrique occidentale française (1895) et l’Afrique équatoriale française (1910). À l’intérieur même de ces territoires, elle a encore créé des frontières. Chaque colonie est divisée en circonscriptions ou « cercles » dirigées par un « commandant de cercle ». Plus tard (pourquoi?), l’Allemagne abandonne ses colonies en Afrique et en Asie. C’est pourquoi l’Allemagne ne fait pas cette bagarre en Afrique comme le fait la France car pour l’Allemagne, la colonisation est finie et il faut permettre à chaque pays de s’autodéterminer.
    Mais avant la colonisation, c’était l’esclavage. Les Européens allaient chercher des Noirs dans leurs pays d’Afrique qu’ils transformaient en esclaves et qu’ils vendaient comme des marchandises en Amérique contre des produits tels que le sucre, le café, le cacao et le coton qu’ils ramenaient en Europe pour leur consommation.
    Ce commerce d’esclaves des Africains Noirs se passait de la manière suivante : des navires partent des grands ports d’Europe chargées de marchandises variées (vin, pacotilles…) qu’ils vont échanger sur les côtes d’Afrique contre des hommes et des femmes en âge de travailler. Ils poursuivent leur route vers les Antilles, le Brésil ou l’Amérique du Nord où les esclaves sont vendus contre des épices, sucre, rhum, coton, café, cacao destinés aux pays d’Europe. Ainsi, les Européens ont vendu les Africains du XVIème au XIXème siècle, c’est-à-dire qu’ils ont vendu les Africains durant trois cent ans. C’est ce commerce qu’on a appelé le commerce triangulaire, c’est-à-dire un commerce qui se faisait entre trois continents (Afrique, Europe, Amérique). Il est aussi appelé traite atlantique ou traite occidentale. Plus de vingt millions d’Africains ont été vendus pour des raisons économiques.
    Dans les années 1960, la plupart des pays africains deviennent indépendants. Les pays africains francophones d’Afrique de l’Ouest prennent leurs indépendances la même année à tour de rôle à l’exception de la République de Guinée qui a arraché son indépendance en 1958. Cependant, depuis 1960, la France qui a bâti son devenir sur les richesses de l’Afrique reste collée à l’Afrique comme une colle forte sur du papier, prête à le déchirer, malgré son rejet par les peuples africains. Ses colonies doivent passer par elle en cas de besoin d’acquisitions des armes et c’est la France qui choisira pour elles. Les colonies ne doivent pas être plus armées que la métropole. Et il faut les surveiller de près mais avec stratégie.
    Alors, on vous envoie des coopérants militaires. Ils sont dans les armées et d’autres corps. La mission est simple, tout espionner et tout surveiller et bien préparer d’éventuels déstabilisation contre les dirigeants récalcitrants qui ne facilitent pas le pillage des colonies. Ils ont imaginé un autre ‘’machin’’ pour mieux surveiller et contrôler les caisses des colonies : « Fonds monétaire international » (FMI). Il faut contrôler leurs capacités financières au jour le jour et trouver des stratégies pour qu’ils ne deviennent jamais financièrement et économiquement indépendants.
    Une sous-préfecture ne peut pas être plus riche qu’une capitale. Dans d’autres corps de métiers des Etats c’est la même infiltration pour des espionnages à travers des projets alléchants aux Etats accompagnés de prétendus experts, parfois sans expertises, justes pour collecter des informations pour bâtir leurs stratégies de consolidation de la colonisation. On peut aussi vous faire des dotations d’appareils ou d’engins tracés, c’est-à-dire permettant de vous suivre ou de tout savoir. Tout est possible pour maitriser et empêcher le développement des colonies. Les Africains savent tout ça. Ils font avec. Je répète, ils le savent très bien et depuis très longtemps.
    J’ai tenu à faire ce rappel historique pour nos enfants qui doivent retenir l’histoire à transmettre aux générations futures. Il vise aussi à faire comprendre la situation qui prévaut actuellement au Mali ainsi que les relations entre la France et ce qui constitue encore ses sous-préfectures. Quelqu’un qui vous a fait autant de mal ne peut jamais construire votre bonheur. Jamais. Le bonheur des pays africains francophones ne se trouve donc pas avec les aides de la France, lesquelles aides proviennent du pillage de l’Afrique. Le Président français Jacques Chirac l’a reconnu.
    La France n’a pas renoncé à l’esclavage, aux assassinats, par tous les moyens pour tenir l’Afrique en respect, comme aux temps de la conquête coloniale. Son attitude au Mali le prouve aisément. Il appartient aux Africains de se libérer, par tous les moyens. Depuis les indépendances, les Chefs d’Etat africains ont servi les intérêts de la France et ont perpétué la souffrance de leurs peuples. Les récalcitrants ont été assassinés.
    De plus en plus, la jeunesse africaine se réveille, aussi bien dans le milieu civil que militaire. Elle veut prendre la revanche. C’est en cela qu’il faut comprendre la posture des jeunes officiers au Mali qui ont décidé de mettre fin à la pratique esclavagiste et impérialiste que je viens de vous décrire. Mais vous constatez que la France est prête à mourir pour conserver et contrôler le Mali. C’est sa colonie, c’est-à-dire sa sous-préfecture. En même temps, le message fort est que l’Afrique est une puissance qui s’ignore. La France ne peut pas survivre sans l’Afrique francophone d’où elle tire son existence et sa place dans le concert des Nations.
    A l’inverse, l’Afrique francophone n’a pas d’avenir avec la France. Malheureusement, il y a encore un problème de leadership africain à même de libérer le continent et l’Afrique francophone. Le Colonel Assimi Goita et ses frères d’armes, soutenus par une grande partie de la population malienne, ont opté pour un suicide pour la libération de l’Afrique comme l’ont déjà fait des leaders africains comme Patrice Lumumba, Kwamé N’Krumah, Sékou Touré, Thomas Sankara, Modibo Keita, etc. Tous ces leaders ont été assassinés avec la compliqué des Africains pour sauver les intérêts impérialistes. Ils en sont conscients mais ils savent qu’il y a un prix à payer pour se défaire totalement de cet esclavagisme séculaire.
    L’histoire est en train de s’écrire avec le Mali, dans un contexte de plus d’éveil de conscience de la jeunesse africaine. Mais les habitudes de valets locaux de l’impérialisme sont toujours présentes dans la classe dirigeante. Des dirigeants africains sont déjà prêts et attendent la stratégie pour aider à mettre fin à la folie au Mali. La jeunesse africaine aussi s’organise pour soutenir la folie libératrice qui se construit au Mali. La dernière bavure politique de la CEDEAO contre le Mali, dans ce 21è siècle, est une grande honte pour l’Afrique. Les sanctions prises contre le Mali n’ont pas de bases légales.
    En effet, il n’existe nulle part, dans le traité de la CEDEAO, des dispositions de sanctions de fermetures de frontières contre un pays membre. Le communiqué des travaux de l’UEMOA tenus à Accra en amont du sommet des Chefs d’Etat de la CEDEAO et signé par le Président du Faso, Président en exercice de l’UEMOA n’a pas prononcé de sanctions financières contre le Mali. Or, la CEDEAO s’est permise de prononcer des sanctions financières contre le Mali. Elle n’a aucun pouvoir de prendre une telle sanction en lieu de place de l’UEMOA.
    Il n’existe nulle part, dans le traité de la CEDEAO, des dispositions qui portent sur un rappel collectif d’ambassadeurs accrédités dans un membre. La CEDEAO n’a rien à voir avec les nominations et les rappels d’Ambassadeurs qui relèvent du bilatéral. Les sanctions prises à l’encontre du Mali ne se sont donc pas basées sur les textes de la CEDEAO. Ces sanctions sont donc bel et bien illégales, illégitimes, inhumaines, méchantes et inacceptables.
    Dans cette lutte de libération, le Mali ne sera pas seul. Il sera avec Dieu, les ancêtres et la jeunesse africaine. Un peuple se libère. Un peuple ne doit pas être esclave toute son existence, de génération en génération. Il faut savoir lire la Nature. Il y a une fin en tout. L’homme naît et meurt. L’herbe pousse et meurt. L’arbre vit et meurt. Un pouvoir finit, ne serait-ce que par la mort. Tout finit par finir. La domination française en Afrique va finir. Elle doit finir. Elle finira. Au nom de Dieu et des ancêtres qui ont été déportés, torturés, massacrés. La graine est déjà semée au Mali avec en tête un jeune qui porte le nom de Assimi Goita.
    La plaie va guérir et la mouche aura honte.
    Lefaso.net
    Jonas Hien

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